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Lettre ouverte aux jeunes lecteurs du journal "Mon Quotidien".

Comme vous, ma fille est abonnée à Mon Quotidien,
Comme elle, vous avez reçu très récemment un numéro accompagné d’une édition spéciale sur le thème « Pars à la découverte de la vigne en France « . Cette édition fut réalisée en collaboration avec le lobby viticole, l’association Vin et Société.

S’il est vrai que le vin est un produit particulier en France, il est tout aussi vrai que la réalité, le verso de l’étiquette, est beaucoup moins luxueux.

Il faut savoir que la vigne représente en France 3.6% de la surface agricole utile mais utilise à elle seule 20% de la totalité des pesticides pulvérisés en France (toutes cultures confondues). La vigne est traitée avec des pesticides tous les 15 jours entre le 15 avril et le 15 septembre.

Quelle que soit la météo !

Les vignes sont pulvérisées de pesticides avant tout signe de maladie. Comme si nous on prenait des antibiotiques pour éviter de tomber malades, au risque d’être plus malades des effets secondaires des médicaments que d’une vraie pathologie.
Ces utilisations ne sont pas seulement une absurdité pour la plante qu’est la vigne, et pour les sols qui doivent absorber tous ces produits chimiques mais aussi pour l’Homme.

Il est de plus en plus acquis pour les chercheurs que ces pesticides sont responsables de l’explosion des maladies telles que cancers (prostate, vessie, leucémies, lymphomes, myélomes, digestifs, poumons, cerveau), maladie de Parkinson, maladie de Charcot. Mais également difficultés à avoir des enfants, naissances prématurées, enfants nés malformés, cancers chez les enfants....
Ces maladies ne touchent pas uniquement ceux qui manipulent ces pesticides ou y sont exposés par leur travail, sont aussi concernés ceux qui habitent à proximité des vignes et leurs enfants.

Du fait de votre jeune âge, vous êtes particulièrement sensibles aux produits chimiques. Ainsi durant le mois de mai 2014 les enfants d’une école primaire de Villeneuve-sur –Blaye (33) ont été intoxiqués par des pesticides pulvérisés sur les vignes situées à côté de leur école. Ils ont ressenti des maux de tête, des nausées, des irritations du visage et des yeux. Leur maîtresse a été amenée aux urgences.
Tous ces pesticides pulvérisés sur la vigne ne s’évaporent pas avant les vendanges, il en reste des résidus dans le vin, parfois jusqu’à 10 dans une bouteille.

Je me bats quotidiennement contre ces pratiques et leurs conséquences sur notre santé, en ma qualité de salariée viticole je connais bien la vigne. Mais si je dénonce cela c’est aussi parce que mon frère qui était également salarié viticole est décédé d’un cancer après avoir travaillé plus de vingt ans dans les vignes.

Avec les associations qui représentent les victimes des pesticides nous luttons contre ces pratiques et leurs effets sur la santé mais aussi contre la puissance des lobbies du vin et des pesticides.

Ces organisations, parce qu’elles ont de gros moyens financiers, diffusent des informations comme celles contenues dans l’édition spéciale réalisée avec l’équipe de Mon quotidien, de nature à donner une belle image de la vigne.

Pendant ce temps, les victimes des pesticides meurent en silence ....

J’ai échangé avec la direction de Mon quotidien ces derniers jours, leur demandant de communiquer ou de nous permettre de communiquer sur les pesticides afin de vous offrir un débat contradictoire. Sachez qu’il nous a été proposé la réalisation d’une édition spéciale sur le modèle de celle réalisée avec Vin et Société, pour la somme de 24 000 euros

Je vous laisse juges vous lecteurs et vos parents des lignes éditoriales et commerciales de votre journal.

Marie-Lys Bibeyran.
https://www.facebook.com/bibeyran.marielys
http://infomedocpesticides.fr

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CAFIERO, Carlo
« Le capitalisme n’est et ne sera pas là de toute éternité. » Cet Abrégé, rédigé en 1878, nous livre l’essentiel de l’analyse contenue dans le Livre I du Capital de Karl Marx. Ce compendium de la critique du système capitaliste - « où ce ne sont pas les moyens de production qui sont au service du travailleur, mais bien le travailleur qui se trouve au service des moyens de production » - a été rédigé à destination d’un public populaire. Écrit dans un style simple et sans l’appareil (…)
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Quand je donne à manger aux pauvres, ils disent que je suis un Saint. Quand je demande pourquoi les pauvres sont pauvres, ils disent que je suis un communiste.

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