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Le spectre de l’esclavage dans la viticulture médocaine.

Ils sont les petites mains de l’ombre et, tout comme celui des composants du vin, leur nom est tu.

Ils sont tus jusque dans leur existence,combien de personnes en s’extasiant sur la qualité, l’arôme ou la rondeur d’un vin s’arrêtent sur les faiseurs de ce joyau ?

Combien de touristes sillonnant la route des châteaux vont discuter avec les salariés des grands crus dont ils vont acheter une bouteille à prix d’or à quelques centaines de mètres de là ?

Non pas qu’ils cherchent leur minute de lumière, mais peut-être que si les consommateurs, les amateurs, les collectionneurs, les amoureux du vin grattaient un peu derrière l’étiquette ils découvriraient une autre réalité.

La réalité de la viticulture médocaine , un monde où l’esclavage coule encore dans les veines de ses acteurs et où la traite des étrangers n’est pas seulement une page de l’histoire.

Des salariés agricoles sans lesquels ils n’auraient pas cette bouteille de vin à partager avec quelques amis au coin du feu, œuvrent par tout temps du plan grand froid au plan canicule en passant par l’alerte inondations, pas d’arrêts intempéries en agriculture alors juste une "prime" annuelle autant dire une faveur dont le montant correspond à une journée de travail brut , soit moins de 80 euros. 80 euros qui ne couvriront pas les frais du salarié pour s’équiper en vêtements de pluie ou contre le froid !

Des salariés agricoles exposés à des risques pour leur santé, dont le risque chimique mais sans la prime cette fois.

Des salariés agricoles sur lesquels l’employeur et la médecine du travail se déchargent de toute responsabilité face à un problème de santé, mais auxquels il est demandé de s’en tenir à une bête exécution des ordres, sans réflexion malvenue....

Des salariés agricoles dont l’isolement et l’absence d’instruction est un critère d’embauche éloignant tout risque de rébellion.

Des salariés agricoles recrutés par l’Office des Migrations Internationales pour pallier une main d’œuvre locale trop au fait de la réglementation applicable en droit du travail.
Des salariés agricoles étrangers isolés dont les papiers sont parfois confisqués pour accroître la docilité, des salariés pas informés du droit du travail en vigueur en France, qui travaillent 7 jour sur 7 payés au tarif applicable dans leur pays.

Une population locale appauvrie délaissée par la viticulture , dont elle suit les enrichissements et festivités dans la presse au même titre que l’exonération de ses maîtres de contribution économique territoriale.

Une viticulture localement appauvrissante, mondialement esclavagiste. Si le vin en avait le goût il y a longtemps que plus personne n’en boirait....

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Banque du Sud et nouvelle crise internationale
Eric TOUSSAINT
En pleine crise du subprime, dont les conséquences n’ont pas fini de se faire sentir dans l’économie mondialisée, sept pays l’Amérique latine lancent une Banque du Sud qui pourrait jeter les bases d’une autre architecture financière internationale. En combattant inlassable, Eric Toussaint propose dans ce livre une approche claire et synthétique, destinée à des non-spécialistes, de l’état des résistances au néolibéralisme, du contexte économique international contemporain ainsi que des (…)
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« (...) on a accusé les communistes de vouloir abolir la patrie, la nationalité. Les ouvriers n’ont pas de patrie. On ne peut leur ravir ce qu’ils n’ont pas. Comme le prolétariat de chaque pays doit en premier lieu conquérir le pouvoir politique, s’ériger en classe dirigeante de la nation, devenir lui-même la nation, il est encore par là national, quoique nullement au sens bourgeois du mot. »

Karl Marx, Friedrich Engels
Manifeste du Parti Communiste (1848)

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