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Nous, la gauche, et les crimes djihadistes

Réflexions d'un samedi soir sur : « Pour toutes celles et tous ceux qui refusent que les djihadistes nous divisent, rassemblement ce dimanche 28 septembre à 14h30 Place de la République à Paris. » http://www.humanite.fr/assassinat-dherve-gourdel-les-djihadistes-ne-nous-diviseront-pas-552990

Devant cet appel (et la liste de certains de ses signataires, dont BHL) je me suis posé des questions.

À commencer par celle-ci : qui ce «  nous  » englobe-t-il ?

Il m’a fallu bien réfléchir puis le relire pour finalement commencer à comprendre.

Parce que les a-t-on vu manifester avec la même unanimité quand les USA ont lancé leur attaque contre l’Irak en 1990, puis ont patiemment poursuivi pendant plus de vingt ans leur campagne de déstabilisation des pays arabes ?

Combien d’entre eux même n’ont-ils pas plus ou moins indolemment suivi, quand ils n’en n’ont pas été les chauds partisans ?

Oui, je parle de ce que tous les analystes sérieux s’accordent à reconnaître comme cause et ceci par la destruction systématique des mouvements du nationalisme arabe au moyen des aides apportées en sous-mains à ces mouvements à étendard religieux.

Le communiqué qui suit l’appel ci-dessus s’abrite derrière la crainte que nos racistes nationaux ne trouvent dans ce crime tout chaud matière à alimenter la haine contre les musulmans, - pur euphémisme pour ne pas dire les arabes.

Par conséquent, cet appel à manifester sur ce mot d’ordre est, dans le cas le moins grave, particulièrement maladroit car il proclame a contrario précisément la crainte de la forme que peut prendre dans une partie de l’opinion la réaction au crime djihadiste, et de son impact. Ou, pire : il le devance vraisemblablement, s’il ne l’éveille chez ceux qui ne demandent qu’à somnoler.

Quand je vois dans la liste des signataires que le nom de Pierre Laurent (Secrétaire National du Parti Communiste Français) suit immédiatement celui de Bernard -Henri Lévy (Philosophe), je me dis que chacun reçoit la récompense qu’il mérite et me demande aussi quel peut bien être l’avenir pour « nous » et nous sommes nombreux, qui ne nous associons ni de près ni de loin à toutes les mascarades actuelles, quelle que soit la forme qu’elles prennent.

Et je crains qu’au lieu d’apaiser, celle-ci en particulier et en contradiction avec ce qu’elle affiche, n’éveille un soupçon qui ne se trouvait dans la tête de personne au départ sur les probables accointances avec le djihadisme de tout « individu d’allure musulmane », pour citer ce cher Nicolas Sarkozy.

Comme il est difficile de se démarquer, pour s’affirmer « de gauche » aujourd’hui !

Il faut se tenir prêt à manifester sur tout mot d’ordre, aussi absurde soit-il.

Si vous êtes « de gauche », allez-y ! Sinon, c’est vous le shadok.

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La rose assassinée
Loic RAMIREZ
Vieilles de plus de 50 ans, souvent qualifiées par les médias de narco-terroristes, les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC), restent avant tout une organisation politique avec des objectifs bien précis. La persistance de la voie armée comme expression ne peut se comprendre qu’à la lumière de l’Histoire du groupe insurgé. En 1985, s’appuyant sur un cessez-le-feu accordé avec le gouvernement, et avec le soutien du Parti Communiste Colombien, les FARC lancent un nouveau parti (…)
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« Le fait de se définir Blanc ne s’est pas construit à travers des séances d’œnologie ou de dégustations de glaces entre amis, mais sur le saccage de la vie, de la liberté, du travail et des terres ; sur la lacération des dos ; l’enchaînement des membres ; l’étranglement des dissidents ; la destruction des familles ; le viol des mères ; la vente des enfants ; et tant d’autres actions destinées avant tout à nous refuser à toi et moi le droit de protéger et de disposer de nos propres corps. »

Ta-Nehisi Coates

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