Il a fallu que le Président Nicolas Maduro ferme de façon peu diplomatique la frontière du Venezuela avec son voisin colombien pour attirer l’attention des médias sur le phénomène de la contrebande vers ce pays. En effet, depuis la nuit du 11 au 12 août, la frontière entre le Venezuela et la Colombie est fermée de 22 heures à 5 heures et jusqu’à nouvel ordre suite à une décision du président Maduro dans le but de stopper les activités de contrebande entre les deux pays. Longue de plus de 2,000 km, la frontière colombo-vénézuélienne représente une passoire idéale pour la livraison clandestine depuis le Venezuela de produits fortement subventionnés par l’état bolivarien : denrées alimentaires, essence, de matériaux de construction, électroménagers, etc. L’essence vénézuélienne -la moins chère du monde- est revendue dix fois plus cher en Colombie, ce qui a de quoi motiver les contrebandiers. Le gouvernement vénézuélien estime que le volume de la contrebande avec le pays voisin dépasse les 2,5 milliards d’euros par an.
La contrebande est une des multiples « armes économiques » utilisées pour affaiblir l’économie du Venezuela : pendant que certains s’enrichissent, les pénuries se font ressentir dans les centre-ville, provoquant évidemment un grandissant agacement de la population. Cette stratégie, utilisée par exemple au Chili à l’époque du gouvernement de l’Unité Populaire de Salvador Allende (1970-1973), a déjà été dénoncée depuis longtemps par le gouvernement vénézuélien évidemment (mais les médias ne diffusent pas ou ne font pas leur travail d’analyse, se contentant de chercher des gros-titres aguicheurs : « Venezuela : l’armée au secours du papier toilette » – Courrier International – 24/09/13) mais aussi par certains journalistes engagés pour la vérité.
Vous retrouverez une sélection d’articles sur ce sujet après les photos suivantes qui montrent l’ampleur des saisies effectuées par les autorités vénézuéliennes durant ces derniers jours...
– "Stratégie de la tension au Venezuela" – Maurice Lelmoine – 20/02/2014 – Mémoire des Luttes
– "Venezuela : una guerre économique non déclarée" – Brito García – traduit par Bernard Tornare
– "Venezuela : 951 tonnes d’aliments accaparés dans l’état frontalier de Lara" – AVN 16/05/2014 – traduit par Françoise Lopez -Cuba Si France Provence
– "Récupération de plus de 23,700 tonnes d’aliments accaparés" – AVN 23/02/2013 – traduit par Françoise Lopez -Cuba Si France Provence
– "La guerre économique n’a pas lieu au Venezuela : plus de 400 tonnes d’aliments confisqués dans la région de Barinas !" – Paul Hernandez – 11/02/2014 – Le Grand Soir
22/08/2014 – Paúl Hernandez http://voiebolivarienne.wordpress.com/