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Un jet de restitution de la CIA attendait en Europe pour enlever Snowden (The Register)

Un Gulfstream banalisé a été suivi lorsqu’il est passé au-dessus du Royaume-Uni. Quand le lanceur d’alerte et administrateur système de la NSA Edward Snowden a effectué sa spectaculaire évasion en Russie il y a un an, un jet secret du gouvernement étatsunien – déjà utilisé dans les vols de « restitution » [rendition] de la CIA sur lesquels des suspects de terrorisme ont disparu dans d’invisibles sites « noirs » – a traversé l’Europe dans le but de le renvoyer en Amérique, révèle The Register.

Au soir du 24 juin 2013, lorsque Snowden est arrivé à Moscou depuis Hong Kong dans l’intention de se rendre à Cuba, un jet d’affaire Gulfstream V banalisé – numéro N977GA – a décollé d’un aéroport commercial à 48 km de Washington DC. L’aéroport régional Manassas propose discrètement à ses clients « des hébergements et des équipements personnels que vous ne pouvez pas trouver dans les aéroports commerciaux ».

Tôt le lendemain matin, le N977GA a été détecté en direction de l’est de l’Ecosse à une altitude inhabituellement élevée de 14 km. Il n’avait pas déposé de plan de vol et volait au-dessus du niveau duquel les rapports de contrôle de circulation aérienne sont obligatoires.

« L’avion est apparu sur notre système à 5 H 20 le 25 juin », selon notre source, un membre d’un réseau de suivi des aéronefs Internet géré par des amateurs passionnés au Royaume-Uni. « Nous connaissions la réputation de cet avion et ce qu’il avait fait dans le passé »

Le N977GA n’a pas communiqué sa progression aux contrôleurs du trafic aérien et il aurait donc été normalement nécessaire d’utiliser une installation massive de radars commerciaux ou militaires pour suivre sa progression. Mais, même si les pilotes ont désactivé les flux de données automatisés de la localisation, des passionnés ordinaires équipés avec rien de plus que des récepteurs radio appropriés connectés à Internet peuvent mesurer les différences au moment où le signal radar du transpondeur d’un aéronef atteint des positions sur le sol. En utilisant la technique de multilatération, cette information est suffisante pour calculer la position du transpondeur et ainsi de suivre l’avion. (La matière des données de l’ACMS/ACARS qui rapporte automatiquement la position d’un avion est un système séparé du transpondeur qui répond aux impulsions des radars du trafic aérien. Ils peuvent aussi être pris par des récepteurs sous le niveau du sol, s’ils sont activés.)

Plusieurs de ces réseaux de suivi en ligne sont actifs au Royame-Uni, utilisant celui-ci et d’autres sources d’information : ils comprennent www.flightradar24.com, www.planefinder.net, PlanePlotter (www.coaa.co.uk / planeplotter.htm) et www. radarvirtuel.com. PlanePlotter au Royaume-Uni est l’un des plus perfectionnés de ces systèmes « radar virtuel » au monde. Il se targue de compter 2 000 membres avec des récepteurs connectés à Internet.

Les informations de suivi en ligne révèlent que le Gulfstream ne se rendait pas à Moscou mais s’est posé et a attendu à l’aéroport de Copenhague.

Snowden aurait pu se retrouver lui-même assis sur le même siège qu’Abou Hamza

A l’époque, Washington exigeait que Moscou livre le fugitif Snowden aux autorités étatsuniennes.

« Nous attendons du gouvernement russe qu’il examine toutes les options disponibles pour expulser M. Snowden vers les Etats-Unis afin qu’il affronte la justice pour les crimes dont il est accusé », a déclaré un porte-parole du Conseil de sécurité nationale aux journalistes. Les Etats-Unis ont également exhorté les pays de l’ « hémisphère occidental » à ne pas le laisser entrer.

La réponse du Kremlin, cependant, fut un « niet » déterminé. Selon le journal russe Interfax News le gouvernement s’est exprimé en ces termes :

« Snowden n’a commis aucun délit sur le territoire russe ... les forces de l’ordre russes n’ont pas reçu d’instructions d’Interpol pour l’arrêter. Donc nous n’avons aucun motif pour le faire. »

Le N977GA a une histoire mouvementée. Il a été commandé à l’origine par l’US Air Force pour être utilisé comme l’avion de luxe d’un général. Mais, peu après le 11 septembre, il a perdu ses couleurs militaires et a obtenu l’enregistrement civil N596GA. En vertu de cette désignation, il a été employé dans les « restitutions » – ou enlèvements – de la CIA. En 2011, le jet « noir » a de nouveau changé de rôle, en passant de fournisseur de la CIA au ministère de la Justice (DoJ - Department of Justice).

Avec son nouveau numéro de queue N977GA, l’avion a été affecté à l’organisation du transport des prisonniers justiciables et des étrangers (Justice Prisoner and Alien Transportation Systems - JPATS), et utilisé par les officiers de police fédéraux. Lors de sa mission peut-être la plus connue, le jet a transporté une équipe de policiers au Royaume-Uni, le 5 octobre 2012 pour aller chercher l’imam radical Abou Hamza après que les États-Unis ont obtenu de la justice un ordre d’extradition à son encontre.

Seule l’intransigeance de Vladimir Poutine a sauvé Snowden d’un voyage similaire, doté d’un billet aller simple pour rentrer au pays et pour être revêtu d’une élégante tenue orange. Abou Hamza a été vu la dernière fois lançant un salut d’adieu depuis un hublot arrière du N977GA.

Selon les collègues de M. Snowden, si les Russes savaient qu’une équipe étasunienne était en route pour le ramener au pays, ils ne l’ont pas averti. En cette circonstance, le Gulfstream « noir » (en réalité blanc) et sa troupe de policiers ne sont pas allés plus loin que Copenhague parce que les négociations des Etats-Unis avec le Kremlin n’ont pas abouti. Mais Snowden reste en Russie à ce jour – et peut-être pour le reste de sa vie.

Le ministère de la Justice étatsunien n’a pas répondu à nos demandes d’information concernant le N977GA et l’objectif qu’il poursuivait en se dirigeant vers l’Europe le 24 juin de l’année dernière.

Duncan Campbell

Traduction par Romane

»» http://www.theregister.co.uk/2014/0...
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