Et si l’URSS n’avait pas existé ? Tout simplement les Beatles n’auraient jamais chanté, leur tube polémique, back in ussr, qui déclencha à son époque, 1968, une instantanée animosité des milieux conservateurs américains, accusant le groupe rock anglais de faire de la promotion et de la publicité racoleuse pour le communisme international.
Oui, mais ça c’est pour le fun. La réalité est que le monde ne serait pas tel qu’il est aujourd’hui. La bipolarisation qui fut servie à la terre au lendemain de la guerre 39/45, avec des ersatz, moitié-moitié, sait-on jamais, et un bloc non aligné, souvent pour la gloire de façade, en sont une des conséquences. Cette ramification, en plus d’être substantiellement idéologique, fut un aboutissement de la victoire sur la bête immonde fasciste. Et ce ne sont pas uniquement, que les américains, les anglais et quelques français qui avaient vaincu Hitler, le nazisme et tous ses dérivés. Ce sont aussi les armées soviétiques du front de l’Est, qui avaient investi Berlin en avril 1945, et contraints tous les protagonistes à ce que l’armistice soit signée à Berlin et pas ailleurs à Reims en France, et cerise sur le gâteau à l’heure de Moscou, à minuit sonnante sur les horloges du Kremlin. Cependant, tout cela, dont, à fortiori, jouira l’humanité jusqu’à nos jours, n’absout nullement les dirigeants soviétiques, aux commandes de l’union, jusqu’à la chute du mur de Berlin, d’avoir commis des crimes contre l’humanité. La création des goulags, les déportations de populations, et des éléments socialement nuisibles, selon la formule consacrée. Il y a parait-il un décret du présidium du soviet suprême daté de février 1948 qui énonce que : ‘’les peuples punis sont déportés à perpétuité’’.
Ces peuples sont soupçonnés d’avoir collaboré avec les nazis allemands !!! Comme il y eut l’épisode de la grande terreur d’aout 1937 à novembre 1938, où rapportent certains historiens, spécialistes de l’union soviétique, particulièrement Nicolas Werth, un soviétique sur cent, fut emprisonné, et un sur deux cents fut mis à mort. Et c’est du pareil au même pour l’autre coté. Les britanniques qui se glorifiaient de posséder un empire où le soleil ne se couche jamais, passaient sous silence toutes les atrocités endurées par les populations de cet impérialiste empire. Quant aux français, ils sont les champions de la colonisation de peuplement, en Afrique en Asie et ailleurs. Au-delà de nous déshumaniser et de désagréger les structures sociales en Algérie, les colonialistes français nous imposèrent cette infamie qu’est le code l’indigénat de 1881 jusqu’au 5 juillet 1962. Pour ce qui concerne les américains, non instruits de tout le mal qu’ils avaient causé à tout le Sud Est asiatique, ils fonçaient tout droit, insouciants, vers l’apocalypse des autres. Qui de par le monde entier ne se souvient de l’image qui avait fait le tour de la terre, de cette fillette vietnamienne nu et terrorisée, courant sur une route, tout le corps brulé par le napalm U S. Pour voir se réaliser leurs lubies, ils essayèrent des armes chimiques nouvelles, sur une population de paysans qui ne demandait qu’à vivre tranquillement chez elle. Les défoliants à l’agent orange tératogènes, causant en plus des dégâts, des malformations congénitales, furent utilisés à outrance, sans aucun contrôle, de leur représentation nationale, démocratiquement élue, selon leurs propres canons. De guère lasse ils s’engagèrent en Afghanistan où ils sont toujours embourbés, causant plus de mal chaque jour, subi par les afghans, sans que leur démocratie exportée par effraction, ne germât. Ils attaquèrent ensuite l’Irak, avec en prime la création du deuxième état chi’ite au monde. Et depuis les communautés irakiennes communiquent entre elles pas bombes meurtrières dans les lieux de culte. Enfin, ils planifièrent et réussirent que la Lybie se désintégrât, que l’Egypte connaisse l’instabilité, et que la population syrienne soit meurtrie. Ce sont aussi les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne et tous leurs relais, institutionnels ou bien ces organisations non gouvernementales désormais corrompues, alors que la charte des nations unies les avait envisagées, comme entités qui ne sont ni les états, ni les gouvernements, à mission consultatives. Perverties ces O N G, sont devenues des instruments aux services des manipulateurs de tous acabits, de l’extrême gauche à l’extrême droite en passant par les anarchistes. Elles servent dans les nouvelles stratégies politiques de cheval de Troie, pour truster le monde. D’organisations humanitaires les escamoteurs de la réalité, on en fait des outils de traquenards politiques. Le philosophe français à la chemise blanche, Bernard Henri Lévy, dont l’œuvre, s’il en est qu’elle le soit, n’est enseigné dans aucune université au monde, à la recherche de la célébrité par n’importe quel moyen, à défaut de notoriété intellectuelle tapine, pour faire aboutir ces néfastes projets. Les sagesses du terroir algérien, affirment que :’’ celui que la nature n’a pas gratifié de virilité, se rattrape en se tatouant’’. Celui qui a la célébrité plus grosse que le cerveau risque d’avoir des complications qui conduisent à des périls. C’est ainsi qu’il s’appropria la parentèle de ce qui fut appelé par l’occident, la révolution libyenne, en accompagnant ceux qui composaient le conseil national de transition, en réalité une coterie des séparatistes de cyrénaïque, dont le leader osa l’outrecuidance d’annoncer la naissance de la nouvelle Libye, post Kadhafi à partir de Benghazi et pas à partir de Tripoli la capitale du pays et de tous les libyens, car jusqu’à preuve du contraire, la Libye est un état unitaire. Il précisa ce jour là que la chari’a sera appliquée en Libye. Il fut reçu à l’Elysée, par Nicolas Sarkozy, voulant rattraper la cécité de la France, de tous ses appareils diplomatiques et de son intelligence service, ainsi que ses stratèges militaires, dans l’affaire tunisienne et la fuite de Ben Ali, copain du ministre de l’intérieur français du moment des faits, Michèle Alliot Marie. Besogneux et trouvant des appuis auprès de politiques aux abois, déjà vaincus mais persistants, voulant rempiler au prix d’abâtardissement BH L, après avoir disloqué la Libye, où d’ailleurs il ne peut plus se rendre, devenu persona non grata. Il réapparait en Ukraine, toujours parfait bonimenteur rattrapant ce qu’il n’arrive toujours pas à imposer intellectuellement. Poussant l’impudence hors de ses limites humaines, le philosophe immature alla haranguer les foules ukrainiennes réunies à la place Maïdan à Kiev, en leur servant du réchauffé. Une tirade sur la révolution française et une diatribe sur les droits de l’homme, sauf qu’il ignora que dans cette foule rassemblée, le service d’ordre était assuré par les gros bras des groupuscules d’extrême droite, dont les plus visibles, le Praviy Sector, le Trizub (le trident) et le Biely Molot (marteau blanc). Ainsi son speech reçu par des groupes néo-nazi, à surement était porteur. Cela fait plus de quatre semaines que ces trois groupuscules radicaux d’extrême droite occupent à la faveur du mouvement populaire ukrainien, le 7e étage de la mairie de Kiev, qu’ils ont transformé en quartier général et aussi en un lieu d’entrainement militaire. Ce serait vraiment étrange et incroyable que le malicieux tribun opportuniste ait fait 2400 kilomètres, pour aller vendre un discours calculateur, et qu’il n’ait pas vu, ces non-dits de cette révolte ukrainienne.
C’est Jean Pierre Chevènement, commentant le livre du philosophe inaccompli,’’ ce grand cadavre à la renverse’’, qui déjà, en 2007 disait :’’ l’auteur ne fait aucune analyse de ce que l’on appelle la mondialisation et de ses ressorts, et n’a aucune préoccupation d’ordre social, aucun souci de la paix entre les cultures, aucune objectivité, aucune exigence intellectuelle. Bref rien de républicain’’. D’autres commentateurs, parmi lesquels Xavier Morreau, analyste à réalpolik.tv, dit carrément à propos de B H L :’’ la présence dans la capitale ukrainienne de celui que Jean Pierre Chevènement avait qualifié avec justesse de petit télégraphiste de l’empire, confirme, s’il le fallait encore, la détermination des Etats-Unis à s’appuyer sur les milices néo-nazies en Ukraine et à faire valider cette opération par la presse française’’. Entre russes et ukrainiens les choses n’ont historiquement, jamais connu une clarté, pour diverses raisons, notamment et stratégiques, qui aujourd’hui, plus qu’hier restent vitales, pour la Russie. D’où cette perpétuelle instabilité dans la zone. La flotte russe maritime militaire est composée de quatre escadres, celle du Nord, celle du Pacifique, celle de la Baltique et enfin celle de la mer noire stationnée principalement à Sébastopol, en Crimée, composée d’environ 350 navires de guerre fait partie de la force de frappe tactique de Russie. Ainsi si ce pays venait à être privé de cette position, il perdrait énormément de sa puissance, et de sa réactivité, en tout état de cause dissuasive. Le référendum organisé le dimanche 16 mars 2013, n’a finalement de portée que stratégique, puisqu’il ne porte nullement sur l’autodétermination de la Crimée. D’ailleurs la formulation même de la question posée ne laisse aucun choix aux électeurs. En pratique, lors d’un référendum les votants répondent par un oui, ou bien par un non. En Crimée il leur a été proposé : 1/ êtes-vous favorable à l’intégration de la république autonome de Crimée à la fédération de Russie ? Ou, 2/ êtes-vous favorable au rétablissement de la constitution de Crimée de 1992 et au maintien de la Crimée comme partie intégrante de l’Ukraine ? Au final les Criméens qui se sont déplacés, avaient voté pour 95% d’entre eux en faveur de la première option. Héritière de l’URSS, la Russie en agissant de la sorte montre qu’elle n’a pas l’intention de perdre son influence dans la géostratégie mondiale, cette science de la création des espaces d’entrée aux voies de communication, notamment maritimes et terrestres, mais surtout des accès aux routes du pétrole, par la guerre, s’il le fallait. Mais également dans cette démarche, il n’ya pas que la Russie qui en soit concernée, la bipolarisation, quoi que l’on théorise, conceptualise, ou bien, en adoptant toutes les données des prospectivistes et autres futurologues, est toujours là, et son extinction n’est pas programmée pour demain. Il y eut du temps de l’URSS, la course à la conquête de l’espace, qui vit les soviétiques damer le pion aux américains.
I l y eut l’épisode de la baie des cochons au large de Cuba, où s’affrontèrent les marines soviétique et américaine en une terrible menace, heureusement demeuré au stade de l’intimidation et du bluff politiques réciproques. La guerre froide, le rideau de fer et le mur de Berlin. Les guerres israélo-arabes où les deux puissances se jaugèrent, par d’autres armées interposées. Et mirent à l’essai et à l’expérience, leurs puissances militaires et leurs forces de feu respectives, leurs tactiques de guerre et les ascendances de chaque camp sur les régimes qui gouvernent cette région du monde, de tout temps espace de conflits et de course à la domination. Comme il y eut aussi toutes les aides apportées par l’union soviétiques aux mouvements de libération de quasiment tous les pays colonisés. Comme la réalisation de grands projets structurants dans certains de ces pays une fois indépendants. Le barrage d’Assouan, en Egypte, le complexe sidérurgique d’El-Hadjar, en Algérie, en sont des parangons ainsi que les milliers de bourses d’études au profit des jeunes du tiers monde, comme on disait alors, selon la fameuse formule inventée par le démographe et économiste français, Alfred Sauvy en 1952. Pour l’histoire aussi, la quasi-totalité des hydrauliciens algériens, qui ont fait que les algériens aient de l’eau dans presque tous coins d’Algérie en H 24 avaient été formés en URSS. L’eau, cet élément essentiel pour tout organisme vivant, est surtout substance stratégique à l’origine de plusieurs conflits armés, passés et à venir. Les missions médicales soviétiques étaient également présentent un peu partout, dans les pays nouvellement indépendants pour soulager les populations. Par contre, les épavistes comme les ferrailleurs, les casseurs et les récupérateurs, toujours à l’affut, ne dormant jamais, ont besoin pour vivre et prospérer de restes, de débris, de décombres et enfin de cadavres. Ils ne reculent devant aucune barrière matérielle ou bien morale soit-elle. Ils ne s’encombrent d’aucune morale, éthique ou autres valeurs, pour parvenir là où leurs stratégies et leurs intérêts leur commandent d’y aller. Ainsi leur tête de pont en Ukraine est composée de groupes néo-nazis. Oui dans ce cas du figure, pour asseoir leur influence, aucune référence de décence ou dignité n’a cours.
La présence de forces armées françaises au nord Mali, au nord Niger et nord Tchad, et là nous ne discutons pas des motifs de cette présence, mais prenons le pari, que les forces françaises ne sont pas près de plier armes et bagages et demain rentrer en métropole. Cette présence ajoute de l’intensité à l’hostilité aux frontières sud de l’Algérie. La présence de forces américaines dans le sud de la Tunisie, n’est pas du reste. Selon des informations des forces américaines sont installées à Remada, à 600 kilomètres de la capitale, municipalité du gouvernorat de Tataouine, dans le sud tunisien. Cependant quasiment à la même latitude que Hassi Messaoud. Est-ce un pur hasard géostratégique ? Selon le site Tunisie-secret, cette zone avait été déclarée par décret présidentiel d’aout 2013’’zone militaire tampon’’. Ce règlement exceptionnel régissant cet espace, avait été promulgué, toujours selon la même source, après la visite du général US, David M. Rodriguez chef de l’United States Africa Command, qu’il dirige depuis octobre 2012, en Tunisie le 20 novembre 2013, où il avait rencontré le premier ministre en poste à l’époque, le nahdhaoui Ali Laarayedh. Cette situation qui inquiète stratégiquement les dirigeants russes avait fait dire au ministre des affaires étrangères de Russie, lors de sa visite en Tunisie le 4 et 5 mars 2014 que :’’ des parties étrangères veulent mettre l’Algérie à feu et à sang à travers la commercialisation du printemps arabe. Et qu’elles avaient ouvert plusieurs fronts près des frontières algériennes depuis la Libye, la Tunisie et le Mali, et que l’Algérie était devenue la cible des instigateurs et autre fomenteurs qui insistent pour y écrire le dernier épisode d’un supposé printemps arabe’’. Ce qui dénote au premier degré d’une amitié toujours bienvenue entre les deux pays, ne peut aussi occulter la recherche, du reste légitime, d’un repositionnement russe dans la région. Toutefois et par delà toutes les autres considérations, un contre pouvoir à l’échelle mondiale, ne peut être que sécurisant pour tous. Pour ce qui nous concerne, les déclarations de monsieur Lavrov ne sont qu’une confirmation, s’il en était besoin, des dangers, que tous les services de sécurité algériens n’ignorent pas. Ces menaces dont l’attaque du complexe gazier de Tiguentourine, en fut en même temps le prélude et le point d’orgue, constituent une pression sur le pays, qu’à la moindre inattention, le risque deviendra réalité. Et même si scénario demeure du domaine de la conjecture, l’anticipation pour mettre en échec ses prémices doit être le point nodal d’une stratégie, que les services de sécurité, je n’en doute pas, ont sous tous leurs instruments de mesure, d’observation et d’intervention. Les épavistes et leur philosophe de service gesticulant depuis Benghazi jusqu’à la place Maïdan, peuvent toujours jouer à la manipulation des hommes et des femmes, en lançant des messages pathétiques, chargés d’émotion, pour faire admettre ce romantisme révolutionnaire de la bourgeoisie bohème , se trompant de siècle, représenté par B H L, comme une planche de salut à tous les damnés de la terre. Il n’y a rien de tous cela, chaque camp veut stratégiquement se replacer mais chacun procède de sa propre démarche. En politique disent les initiés, il n’y a pas d’amitié, il n’y a que des intérêts.
Oui mais nos amis d’hier sauront toujours, comme dit ce proverbe :’’ un ami, c’est celui qui voit clair en vous, et qui continue à apprécier le spectacle’’. Et comme j’avais commencé par les Beatles et par le fun, je terminerai par le plaisir. J’ai la certitude que le virtuose violoncelliste russe Mstsislaw Rostropovitch, contraint à l’exile en 1970, par les dirigeants soviétiques qui lui reprochaient de promouvoir l’art sans frontières, la liberté d’expression et les valeurs démocratiques. Qui alla jouer tout seul, avec son instrument, les suites de Bach, dans une mémorable prestation contre tous les crimes et châtiments commis des deux cotés de la muraille, le 11 novembre 1989, lors de la chute du mur de Berlin, est une preuve de l’amitié entre les hommes sans autres intérêts que la paix pour l’espèce humaine.
Abdelkader Leklek