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Zoom sur un de ces mouvements néonazis dont la croissance depuis une dizaine d'année sème l'inquiétude en Amérique Latine

Néonazisme à la sauce Mexicaine (Proceso)

México, DF- Les mêmes vénèrent la vierge de Guadeloupe qui persécutent les homosexuels. Hitler est leur principale icône, mais ils défendent la race créole. Ils veulent un état catholique, bien qu’ils s’opposent à toute ingérence étrangère. Il s’agit des néonazis mexicains, unis dans un réseau qui fonctionne de manière anonyme.

Par l’intermédiaire d’organisations qui n’ont pas leur propres locaux, ils se réunissent sur les marchés populaires et lors d’assemblées privées, la version mexicaine des nationaux-socialistes participent à la discussion quotidienne de l’agenda public, discutent sur des forums internet et défendent leur idéologie dans des livres et circulaires. Les matrices d’interprétations concernant le Troisième Reich sont multiples. Il existe des sympathisants avoués d’Hitler qui avouent avoir battus des homosexuels. Une autre version participe d’un courant catholique, prêchant l’éducation religieuse et un état militarisé. Les plus radicaux dissimulent leur identité. Les catholiques sont plus mesurés et critiquent les excès d’Hitler. D’autres adorent simplement leur blousons arborant la svastika en convivialité avec des symboles antagonistes comme ceux de l’anarchisme et la faucille du communisme.

Ainsi le nazisme mexicain s’étend sur de multiples nuances, et il fait partie d’un mouvement international qui a pris de la force depuis la décennie passée et qui à Mexico existe dans une confusion de genres.

Nazisme sur internet

Le forum Mexico National Socialiste, hébergé sur les sites de discussion de l’entreprise MSN, est un des espaces de convivialité virtuelle entre les sympathisants du mouvement nazi.

Sur ce forum, les usagers partagent de la musique avec des paroles qui exaltent le mouvement, ils ont leur propre calendrier d’activité, recommandent les derniers livres des idéologues du nazisme ainsi que des documents historiques sur cette matière. Comme n’importe quel groupe de conversation virtuelle, ceux qui s’identifient à Hitler partagent leur vision du panorama de leur organisation.

Citation du message de bienvenue :

« Unis-toi à notre mouvement et sauvons Mexico du mensonge, de la médiocrité et du conformisme. N’hésite pas à nous contacter sur n’importe quel sujet. Si tu crois que le National socialisme actuel est appelé nazi, prudence, il faut se rappeler que nazi est une appellation imposées par les juifs pendant la seconde guerre mondiale en dénigrement. C’est le national socialisme, il n’est pas nouveau, il date d’années avant et il n’est jamais mort, il a seulement presque disparu et aujourd’hui il émerge ».

L’échange de messages entre usagers couvre également les nuances de l’affrontement sur les visions particulières du rôle historique d’Hitler. Dans un commentaire envoyé en septembre de l’année passée, un défenseur de l’Allemand se confronte à un synarchiste avoué, concernant le fait que le premier estime que l’Union National Synarchiste a trahi le dictateur.

«  SYNARCHISTE ????????????? AH OUI TU ES DE CETTE PUTAIN DE BRANCHE TRAITRESSE QUI A TOURNE LE DOS AU REICH C’EST ÇA TON PUTAIN DE MOUVEMENT ? T’IMAGINES PAS QUE T’IMPORTES »(sic) ainsi s’exclame le cybernaute qui utilise le nom de « hakkenkreus88 »

Il y a également des commentaires racistes, dédiés aux couillons de cubains, comme celui envoyé sous le pseudonyme de Angelica Hess : ‘”Lamentablement beaucoup d’entre nous ont été préoccupé par un truc qui se passe à Mexico. Nous voyons passer d’avantage de nègres dans nos rues, sans doute à cause des problèmes qu’ils rencontrent à Cuba, le problème est que cela nous affecte également nous » (sic)

A travers le contenu des messages il est évident qu’il existe des contradictions dans les formes d’interprétation du nazisme. Il y a ceux qui défendent la culture préhispanique mexicaines, alors que d’autres la déprécient. Certains des usagers se revendiquent d’Antonio Lopez de Santana, mais ne manquent pas ceux qui le taxent de traître.

Ce en quoi coïncident les cybernautes nazis est le langage chiffré de leurs pseudonymes. Une majorité utilise les chiffres 88 et 14 en début et fin de leurs noms.

Le chiffre 88 est une manière de faire référence aux initiale HH qui signifient « Heil Hitler ». Cette lettre étant la huitième de l’alphabet. Le 14 est une manière de rappeler une phrase célèbre du militaire David Lee, qui insista « Nous devons assurer l’existence de notre race et un futur pour nos enfants blancs ».

Les usagers du système de conversation créent des liens selon leurs affinités. Ainsi des forums ouverts on passe à une autre phase : le chat. Ici entrent en jeu les figures animées connues comme « smileys » qui accompagnent les phrases des cybernautes.

Comme dans n’importe quel système d’échange de messages privés, les usagers doivent accepter ceux qui sollicitent de converser avec eux. En général, les sympathisants du nazisme sont méfiants et formulent une série de questions destinées à connaître un peu mieux leur futur contact cybernétique.

Une fois franchit le pas, le système de chat prend son rythme. Les nazis disposent de leurs propres icônes pour se parler. Pour se dire bonjour, ils ont une série de personnages au visage jaune aux côtés duquel apparaît une main horizontale qui évoque le salut d’Adolf Hitler.

Pour indiquer qu’un énoncé est accepté ou bien reçu, sur l’écran de l’ordinateur apparaît une bannière avec la croix gammée ondulant. Un soldat montant la garde est l’équivalent de la parole « camarade », confie un nazi dans une conversation à travers un système de chat.

Dans des interviews via un chat, une couple de partisans d’Hitler reconnaissent leur répulsion pour la race indigène. Ils se décrivent comme descendants de blancs qui ont la haine, aussi, des homosexuels, qu’ils tabassent les nuits de parades.

Ces personnages évitent de donner leur nom ou d’en dire trop sur les violences qu’ils infligent aux personnes de sexes différents. Ils reconnaissent pourtant : des comme eux, il y a beaucoup, dans tout le pays, des néonazis avec les mêmes pratiques.

Points de vente

Le marché de La Lagunilla, à côté du marché de Tepito, est le principal centre de réunion des sympathisants du national-socialisme. Sur ce marché, il y a trois échoppes contiguës qui se dédicacent exclusivement à vendre des livres, vidéos, de la musique et toutes les formes de propagande nazie.

La panoplie des articles comprend des bustes d’Hitler en plâtre, porte-clés qui font allusion au Troisième Reich, des chapeaux de l’époque et des affiches. Quant aux livres, abondent les textes de l’éditorialiste catholique Salvador Borrego, de Traian Romamescu et pratiquement n’importe quelle œuvre qui parle de la dite conspiration sioniste internationale.

Les auteurs classiques du nazisme ne manquent pas non plus : Heinrich Anacker, Walter Best et Hans Baunmann. Abondent les vidéos des discours d’Hitler et la propagande graphique de l’époque destinée a exalter l’époque d’abondance économique de l’Allemagne durant la première étape du gouvernement du dictateur.

Les stands sont tenus par des militants du National Socialisme qui refusent des interviews ouvertes. De leur point de vue, tous les medias sont contrôlés par les juifs et la franc-maçonnerie raison pour laquelle ils n’acceptent que les textes qu’eux-mêmes écrivent, lesquels sont diffusés sous formes de circulaires et de photocopies.

Cette caractéristique trouve ses fondements dans la théorie de “la grande conspiration juive”.

Aux clients curieux, las nazis mexicains distribuent des circulaires contre la légalisation et la pratique de l’avortement. Mais leur critiques, font toujours référence aux paroles et exemples de défense d’Hitler.

Par exemple l’holocauste ils le nomment « holocuento », à cause du fait que selon leurs idéologues, il est impossible qu’Hitler ait ordonné le meurtre de 6 millions de juifs. Ils écartent aussi la possibilité de ce que le prétexte de la Seconde Guerre mondiale ait été xénophobe, ils confortent leur argumentation avec l’idée qu’Hitler lui-même a eu des amis de race noire.

Chacun des points de vue qu’ils défendent de façon véhémente face au reporter est défendue dans l’un des centaines de livres qui s’accumulent sur leurs stands. Les prix des ouvrages oscillent entre 30 et 400 pesos.

Les aubettes de journaux et revues situés dans l’avenue Juarez, face à l’Almeda Centrel sont également des points de vente des ouvrages nazis. Quoique ces livres, ici, voisinent avec d’autre de surpassement de soi ou des best sellers ; ce qui est certain c’est qu’ils contiennent ouvertement de la propagande en faveur d’Hitler.

Ces militants se définissent comme informés en la matière, et sont contre les jeunes qui assistent régulièrement à la Lagunilla vêtus de blouson décorés de la croix gammée. Selon leur jugement, ceux-là se vêtent ainsi seulement pour être à la mode, mais ignorent l’essence même du mouvement national socialiste.

Dans ces marchés il est courant de voir passer des jeunes avec des coiffures de style punk, blousons de cuir et croix gammées.

Les matrices du néonazisme mexicain

Dans l’imaginaire collectif, le mot nazi est synonyme de racisme. La réalité dément cette théorie. Dans la pratique, à Mexico il existes des groupes variés de sympathisants du national-socialisme.

Il y a ceux qui pratiquent le catholicisme et critiquent les erreurs d’Hitler, d’autres rejettent quant à eux toutes les accusations faites au dictateur, comme la réalité de l’holocauste et celles qui réfutent que l’Allemand fut un exemple d’efficience en matière d’administration publique. D’autres, également, sympathisent avec le synarchisme et le franquisme.

D’autre par certains se déclarent ouvertement racistes. Ils sont contre la race latine et toute matrice éloignée de l’aryen, ils tabassent les homosexuels et agissent de manière fort similaire aux têtes rasées européenne, mieux connus comme « skinheads ».

Une preuve de l’ample variété d’interprétation historique concernant Hitler est la position de Fernán Gónzales, dirigeant de la branche civile de Peuple de l’Union Nationale Synarchiste , ouvertement en confrontation ave le Mouvement pour la Solidarité, l’aile partisane du mouvement que fonda Salvador Abascal.

Gonzalez en se référant à Francisco Franco et Adolf Hitler commente : “Ils furent de grands leaders de leur temps, ils mirent en action des politiques pour éradiquer bien des maux qui affectaient leur peuple, tant économiques que sociaux. Ils ne sont pas ces monstres que les médias nous présentent, sinon le contraire, ils sont ceux sui ont mis à mal la politique internationale et le système financier mondial créant leurs propres fondements »

La vision de Juan Carlos Lopez, coordinateur général de l’Organisation pour la Volonté Nationale, une association qui s’assume comme sympathisante du national-socialisme, est différente.

Il l’explique dans une interview :

« Il y a des concepts que nous avons en commun avec les grands nationalismes du 20ème siècle, nous défendons leurs aspects positifs et nous n’acceptons pas la version imposée par les alliés. Cependant, dans un sens nous sommes modernes et croyons qu’il y a plus de points de convergence avec des groupes comme Noua, Dreapta de Roumanie, Obraz de Serbie ou Fuerza Nueva d’Italie qu’avec le National Socialisme Allemand.

“Nous entretenons des relations amicales avec d’autres groupes nationalistes dans d’autres partie du monde, comme le Frente Integralisata du Brési et les organisations citées antérieurement. Nous ne sommes ni racistes, ni suprémacistes, nous valorisons nos origines indigènes et hispaniques de la même manière ».

L’Organisation pour la Volonté Nationale compte une présence en Nueva León, Chihuahua, Veracruz, Oaxaca et Morelos.

Lopez Lee justifie la création du groupe :

“Notre nation naquit comme un grand empire et doit le redevenir, ici et de l’autre côté de la rivière Bravo nous luttons pour rétablir l’unité territorial de la patrie.

C’est pour cela, cependant, qu’il est nécessaire que nous luttions pour obtenir de grands changements politiques et sociaux : le remplacement de cette république maçonnique décadente par un état fort et qui fonctionne bien, dénoncer les partis qui ont trahissent le peuple et combattre la culture étasunienne dégénérée que nous imposent les médias ».

Une autre des associations liée au Mouvement est le dénommé Parti National Mexicain. Sur son site officiel, on trouve une déclaration de ces principes propres, synthétisé par trois principes essentiels. Parmi eux, élaborer une nouvelle constitution de l’état pour la régionalisation du pays, supprimer les congrès locaux et impulser le développement militaire du Mexique.

Le Parti National-Socialiste du Mexique est de même engeance, il évoque les discours d’Hitler : « Il n’y a pas plus d’une doctrine politique, celle de la nationalité et de la patrie. Nous devons assurer les moyens d’existence, et la croissance de notre race et de notre peuple, pour que notre peuple accomplisse la mission que le Créateur Suprême lui a réservé ».

Juan Cedillo

auteur du livre Les Nazis au Mexique, appréhende la complexité des matrices des groupes en affinité avec l’idéologie d’Hitler.

Qui finance les néo-nazis du Mexique ?

Il faut se rappeler que beaucoup des groupes politiques de droite se sont formés durant l’essor nazi au Mexique. De fait le Parti Action Nationale fut créée sur le modèle d’Action Française, groupe qui était en étroite relation avec les phalanges espagnoles. Les petits groupes d’extrême-droite mexicaine maintiennent actuellement ces liens avec les phalangistes espagnols, et les deux financent des groupes d’étudiants mexicains dans les universités privées qui peuvent être taxé de « néo-nazis »

La majorité de ces groupes fonctionnent à travers Internet et se réunissent seulement sporadiquement ? Existe-t-il une possibilité réelle qu’ils s’organisent de la même manière qu’ils l’étaient en Allemagne ?

Cette possibilité est certainement latente, la Phalange espagnole et les nouveaux groupes néo-nazis aux Etats-Unis travaillent ardemment pour impulser de nouveaux groupes néo-nazis dans diverses partie du monde. Au Mexique, les partisans de Lyndon LaRouche sont un bon exemple de la manière dont des organisations de l’extrême-droite sont financées par des groupes des Etats-Unis.

Actuellement trouve-t-on des politiques ou des fonctionnaires publics derrière cette idéologie ?

S’ils existent-ils restent cachés ou le déguisent parce que ce n’est pas une idéologie très bien vue, quoique nombreux sont ceux qui sympathisent secrètement.

Juan Pablo Proal

La Redaccion 22 septembre 2008

Traduction Anne Wolff

Source en espagnol :Neonazismo a la mexicana

Ajout de JUAN RAMÓN JIMÉNEZ DE LEÓN

Tenemos bien identificados como neonazis straussianos a Sigrid Artz, asesora de seguridad nacional de Felipe Calderón y enviada al IFAI ; Federico Döring y su novia Gabriela Cuevas, ex delegada de Polanco ; los hermanos Werner en Hacienda : Georgina Kessel, en Energia, maestra de Calderón en la Escuela Libre de Derecha ; Téllez Kunzler en la Bolsa Mexicana de Valores, Jorge Zermeño, embajador en España -liga entre la falange y el PAN, su padre fue fundador del partido nazi en México, y el Deutsche Bank. manejando los excedentes petroleros desde 1940.

Donc des dirigeants et sources de financement de ces mouvement ont été identifiés, parmi les membres du gouvernement de l’ex président Calderon, des diplomates, des entrepreneurs, des enseignants et des fonds sont maniés par la Deutsche Bank....

Neonazimo en México

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