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Le coup d’Etat constitue un mode de régulation politique en Afrique

Coups d’Etat en Afrique : le rôle toxique de la France

On voudrait montrer ici, à travers une rapide analyse quantitative, que le coup d’Etat constitue un mode de régulation politique en Afrique, dont les véritables instigateurs sont les Etats impérialistes occidentaux. En tête de liste de ces parrains étrangers des coups d’Etat africains, il y a indéniablement la France qui a abusé de ce moyen criminogène dans son « Pré Carré », en vue de maintenir sous son « influence » de fait des pays prétendument indépendants de droit.

Deux décennies de grands tumultes

On a répertorié les coups d’Etat survenus en Afrique depuis 1952 jusqu’à mars 2010. Sur les 67 que nous avons dénombrés, 18 sont intervenus dans la décennie 1970, qui en a connu le plus ; tandis qu’il y en a eu 17 dans la décennie 1980. Ainsi, de 1970 à 1989, ce sont au moins 35 coups d’Etat qui ont meurtri l’Afrique ; soit plus de la moitié (52.2%) de ceux qu’elle a soufferts en soixante ans (1950-2010).

Décennie Coup d’Etat Pourcentage
  Nbre Cumul Val Cumul
1950 2 2 3 % 3
1960 12 14 17.9 % 20.9
1970 18 32 26.9 % 47.8
1980 17 49 25.4 % 73.2
1990 12 61 17.9 % 91.1
2000 06 67 08.9 % 100

 

Une Spécialité françafricaine

Sur les 26 pays africains concernés par les 67 coups d’Etat, il y a en 16 qui ont été des colonies françaises ; soit 61.5% du total. Dans ces ex-colonies françaises sont survenus 45 coups d’Etat ; ce qui représente 67.2% de l’ensemble. Ainsi, plus de 6 coups d’Etat sur 10 survenus en Afrique depuis soixante ans impliquent des pays sous obédience française, particulièrement les pays subsahariens du « Pré Carré », de la « Françafrique ».

Or, presque tous ces pays ont signé des accords militaires avec la France ; plusieurs parmi eux accueillant des bases militaires françaises sensées les protéger des agressions armées : ce dispositif révèle ainsi sa fonction véritable de fauteur de violences politiques en Afrique, sous couvert d’« accords secrets de défense » des usurpateurs locaux que la France coopte et protège au pouvoir.

Ex colonies françaises Autres
Pays Score Pays Score
Togo 1 Egypte 1
Tunisie 1 Libye 1
Côte d’Ivoire 1 Guinée Equatoriale 1
Madagascar 1 Guinée Bissau 2
Rwanda 1 Libéria 2
Algérie 2 Nigéria 3
Zaïre (1) 2 Ethiopie 3
Mali 2 Ouganda 4
Guinée Conakry 2 Soudan 5
SOUS-TOTAL 1 13    
Congo 3    
Tchad 3    
Burundi 4    
Centrafrique 4    
Niger 4    
Mauritanie 4    
Burkina Faso 5    
RFI Comores 5    
SOUS-TOTAL 2 32    
TOTAL (1 + 2) 45 TOTAL 22

 

Des Etats fidèles protagonistes

Dès les premiers coups d’Etat de la décennie 1960, on voit se former un groupe de sept pays qui se signalera au fil des décennies comme un foyer prépondérant de la prise de pouvoir par les armes en Afrique. Ce sont : Soudan, Congo Brazzaville, Burkina Faso, Burundi, Centrafrique, Nigéria, Ouganda. Les cinq derniers cités ont la particularité d’avoir connu un coup d’Etat au cours de la même année 1966, qui est la plus prolifique de toutes. Ensemble, ces sept pays totalisent 28 coups d’Etat, soit 41.8%, alors qu’ils ne représentent que 26.9% (7/26) des pays considérés. Quatre (4) de ces pays relèvent du « Pré Carré » français , soit 57.2% du groupe que nous avons baptisé « fidèles protagonistes » des coups d’Etat en Afrique.

Par ailleurs, ce groupe représente 58.33% des douze (12) pays africains où sont intervenus au moins trois coups d’Etat. Parmi ceux-ci, le Soudan, le Burkina Faso et les Comores culminent à cinq (5) unités chacun. Ces douze pays totalisent 47 coups d’Etat, soit 70.2% de l’ensemble, et compte huit (8) ex-colonies françaises, c’est-à-dire 66.7%. Ces huit « fidèles protagonistes » françafricains ont été le théâtre de 32 coups d’Etat sur les 45 survenus dans les ex-colonies françaises ; soit 71.1%.

Ainsi, parmi les pays les plus précoces ou les plus prolifiques en matière de coups d’Etat, plus de 6 sur 10 sont dans le « Pré Carré » de la France ; un pays qui clame pourtant dans le monde entier son engagement philanthropique en Afrique. En réalité l’implication géostratégique de la France en Afrique est étroitement corrélée avec l’évolution des violences politiques sur le continent, dont par conséquent la présence (hégémonique) française est l’un des plus prépondérants facteurs explicatifs. Tant que ce facteur n’aura pas été fermement stigmatisé pour sa nocivité, le risque de coup d’Etat en Afrique dite francophone restera le plus élevé du Continent-Mère.

A la faveur de l’effondrement du Mur de Berlin, le coup d’Etat, comme outil prépondérant de mise au pas des pays africains, a laissé place aux mécanismes d’asservissement économique, notamment de « l’aide » et surtout de « l’ajustement structurel », à partir de la décennie 1990. On peut craindre qu’avec, d’une part l’entrée en force de la Chine (mais aussi de l’Inde, l’Iran, etc.) dans l’arène économique du « Pré Carré » de la France, d’autre part la mort de tous ses vieux affidés locaux (Senghor, Houphouët, Mobutu, Eyadéma, Bongo) ; la décennie 2010 ouvre en Afrique françafricaine une nouvelle ère de régulation politique par la violence.

Les signes avant-coureurs de cette recrudescence des coups d’Etat peuvent se lire dans le putsch manqué en Côte d’Ivoire de septembre 2002, les putschs réussis en Mauritanie en 2008 et à Madagascar en mars 2009 ; de même que la tentative d’assassinat – en Guinée Conakry – de Moussa Dadis Camara en décembre 2009. Depuis 2010, cette tendance française à la démocratisation de l’Afrique par les bombes s’est accélérée : en Côte d’Ivoire, au Mali, en Centrafrique.

Il n’en reste pas moins une différence considérable dans le contexte politique international, où les cartes géostratégiques se redistribuent au détriment de l’Europe, a fortiori de la France ; cette dernière ayant de moins en moins les coudées franches pour instrumentaliser la « communauté internationale » à des fins de délinquance politique en Afrique.

Et surtout, de plus en plus d’Africains comprennent de mieux en mieux les mécanismes criminels de l’interventionnisme belliciste de la France en Afrique. Cette prise de conscience collective africaine, favorisée par l’Internet – en dépit de la propagande AFP, RFI, TF1, France TV, France 24, Jeune Afrique, etc. – débouchera inéluctablement sur un reflux définitif de la France en Afrique avant la fin de la décennie 2020 ; soit le temps qu’une nouvelle génération d’acteurs politiques africains viscéralement anti-françafricanistes s’organisent pour chasser de la scène les vieillissants affidés nègres de Bwana (Compaoré, Deby-de-Boisson, Biya, Sassou, etc.) et leurs rejetons.

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La Chine sans œillères
Journaliste, écrivain, professeur d’université, médecin, essayiste, économiste, énarque, chercheur en philosophie, membre du CNRS, ancien ambassadeur, collaborateur de l’ONU, ex-responsable du département international de la CGT, ancien référent littéraire d’ATTAC, directeur adjoint d’un Institut de recherche sur le développement mondial, attaché à un ministère des Affaires étrangères, animateur d’une émission de radio, animateur d’une chaîne de télévision, ils sont dix-sept intellectuels, (…)
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L’une des choses les plus étonnantes dans le coup monté contre Assange, c’est son audace. Ils savent qu’ils peuvent s’en tirer parce que les grands médias refusent d’en parler.

Matt Kennard

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