RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

La qualité exceptionnelle de l’information française

2014 sera t’elle l’année de la médiocrité de la presse ? En tous les cas, ça commence bien. Troisième semaine de l’année, et troisième thème hautement important qui occupe le devant de la scène médiatique.

Les premières dames de France qui effacent Dieudonné, qui venait juste d’effacer Schumacher.

Chaque semaine a son scoop, et il dure pratiquement sept jours pile-poil, et le lendemain un nouveau scoop prend le dessus pour sept jours supplémentaires, avant d’être détrôné par le suivant.

Et l’on nous tient en haleine avec un rebondissement chaque jour, voire plus. On inonde les journaux, les radios, les chaînes de télévision, l’internet, et par conséquence directe les conversations privées, avec les mêmes informations, les moindres nouveaux détails, que l’on prend bien soin de distiller au compte-gouttes, comme pour faire durer le suspense (ou plaisir ?).

Je ne m’étalerais pas sur le cas de Michaël Schumacher, car tous mes vœux de miraculeux rétablissement vont vers lui. Mais j’aimerais quand même préciser, à quel point les médias ont choisi de faire durer le suspense. Un accident de ski, ça arrive à tout le monde, et quand il s’agit d’une super star du sport, il est normal d’en faire une « une ». Le suivi de l’état de santé du pilote, il faut en parler, c’est certain. Par contre, ce qui me gène, c’est l’ultra-médiatisation de l’enquête. J1 : il faisait du hors piste. J2 : il skiait à une allure relativement faible. J3 : il portait un casque. J4 : il avait une caméra vidéo accrochée au casque. J5 : son état de santé est stable. J6 : on va visionner l’enregistrement de la caméra vidéo (l’épisode clé ?). J7 : la visualisation du film est effectuée.

Je suis impressionné par la lenteur avec laquelle on a traité l’affaire ; à moins qu’on n’ait volontairement distribué tout ce que l’on savait déjà le premier jour, au coup par coup, pour en faire un feuilleton à suspense. Sept jours pour visionner une vidéo, qui en fait, ne fait que conclure ce que l’on savait déjà !

Respect à toi Schumi, mais un gros blâme aux médias.

Je ne m’étalerais pas non plus sur l’affaire Dieudonné, d’autres l’ont tellement fait à outrance.

J1 : overdoses de quenelles dans le milieu du show biz, du sport, dans les lycées, partout quoi. J2 : Valls songe à créer un texte qui permettrait aux préfets de décider localement si oui ou non, Dieudonné peut se produire. J3 : Valls pond ce fameux texte. J4 : ce texte va t’il être appliqué ? J5 (l’épisode le plus haletant) : Va t’il pouvoir se produire ce soir à Nantes ? Le matin, c’est non ; à midi, c’est oui ; le soir, c’est non. Comment va t’il réagir ? Et ses fans ?

J6 : tout s’est bien passé hier soir à Nantes, pas d’émeutes, rien à signaler. Mais par contre ce soir, il doit se produire à Tours …

J7 : spectacle de Tours interdit hier soir, Dieudonné annonce qu’il annule le spectacle à polémique pour toute la tournée, et qu’il en propose un autre en compensation.

Respect à toi, liberté d’expression, mais un gros blâme aux médias.

La semaine en cours : je ne m’étalerais pas non plus, car on y est en plein dedans, et donc je vous laisse vous rendre compte par vous-mêmes de l’étalage médiatique de ce fait si monstrueusement gravissime.

J1 : François Hollande aurait une liaison avec une jeune actrice française. J2 : Valérie Trierweiler est hospitalisée en urgence pour « grosse fatigue » (nerveuse ?). J3 : l’appartement où se retrouvaient les deux tourtereaux adultérins serait lié à la mafia. J4 : Hollande doit donner sa grosse conférence de presse ; va t’on oser lui parler de sa vie privée ? Et qui va poser la question Q (arf, je l’adore celle-là : l’heure H, le jour J, la question Q …) ? Et comment va t’il se comporter face à cette gène ?
J5 (l’épisode le plus haletant ?) : on croit (et on aimerait) l’affaire classée, mais queue (oups pardon, faute de frappe) que nenni ! Matin : l’actrice chouchoute de François aurait été pistonnée et ferait partie du jury de la Villa Médicis. Midi : Valérie Trierweiler devrait rester hospitalisée pour une durée relativement longue. Soir : Aurélie Filippetti (vas-y toi , moi, je la connais trop pour le lui annoncer) annule la nomination chez Médicis de Julie Gayet.

A suivre …

Respect à toi, vie privée, mais un gros blâme aux médias.

Et demain, que va t’on nous sortir d’un chapeau pour le J6 de la semaine 3 ?
Et la semaine prochaine, quel nouveau sujet captivant va venir polluer notre information ?

Parce que pendant qu’on nous enfume avec ces non-sujets, derrière, l’actualité, la vraie, elle existe, mais nous ne la voyons pas, ne l’entendons pas, ne pouvons pas la lire dans les journaux.

Et dire qu’en 2013, j’avais trouvé la façon de déballer l’actualité, plutôt médiocre, passant des armes chimiques de la Syrie, pour faire oublier les déboires de nos militaires au Mali, puis revenant sur Bachar et le soutien/médiation de Poutine, pour revenir à nouveau sur le Mali, dont l’actualité tombera vite aux oubliettes avec l’intervention en Centrafrique.

C’est vrai que tout cela n’était aussi parfois qu’enfumage, pour éviter de parler des problèmes de politique intérieure ; mais cette année, vu comment ça part, je regrette presque la désinformation concernant notre politique internationale de l’an dernier, car plus rien sur la Syrie, ni le Mali, ni la Centrafrique ; tout serait donc réglé ?
J’ai l’impression qu’on essaie d’enfumer l’enfumage de l’an dernier. L’information qu’on nous vend n’en finira donc jamais de toucher le fond ?

L’article dans sa niche : La qualité exceptionnelle de l’information française

»» http://forget.e-monsite.com/pages/l...
URL de cet article 24107
   
Même Thème
Les éditocrates - Mona Chollet, Olivier Cyran, Sébastien Fontenelle, Aude Langelin
Vous les connaissez bien. Leur visage et leur voix vous sont familiers. Ils signent tous les jours un éditorial dans la presse écrite ; ils livrent une chronique chaque matin sur une antenne de radio ; ils occupent les plateaux des grandes - et des petites - chaînes de télévision ; chaque année, voire plusieurs fois par an, leur nouveau livre envahit les tables des librairies. « Ils », ce sont les « éditocrates ». Ils ne sont experts de rien mais ils ont des choses à dire sur (presque) (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Si un homme blanc veut me lyncher, c’est son problème. S’il a le pouvoir de me lyncher, c’est mon problème. Le racisme n’est pas une question d’attitude ; c’est une question de pouvoir. Le racisme tire son pouvoir du capitalisme. Donc, si vous êtes antiraciste, que vous en soyez conscient ou non, vous devez être anticapitaliste. Le pouvoir du racisme, le pouvoir du sexisme, vient du capitalisme, pas d’une attitude.

Stokely Carmichael

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.