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Égypte

L’hiver des libéraux

Très bruyants et disposant de pratiquement toutes les chaînes de télévision d’Egypte, les partisans du général Sissi à la présidence ont inventé un slogan très « lèche » pour l’y inciter : kemal guamilak.

Traduire : termine le « job » en devenant président. Il est très probable que le général Sissi sera le prochain président de l’Egypte. Mais même s’il choisit de ne pas aller au palais présidentiel, le général Sissi est assuré de rester le « maître » du pouvoir en Egypte.

La Commission des « cinquante » chargée de rédiger la Constitution lui en a taillé une sur mesure. Les membres de cette commission sont majoritairement des « libéraux » et les islamistes - qui ont gagné les deux dernières élections - n’y ont qu’une représentation de figuration. Comme dans les marchés de dupes que les régimes autoritaires savent accorder aux élites qui les applaudissent, la Constitution a une « tonalité » vaguement libérale, « non religieuse » tout en maintenant la charia comme la principale source du droit.… Elle consacre formellement la liberté de croyance, l’égalité entre les hommes et les femmes… Les « progressistes » peuvent ainsi pavoiser, ils ont fait « progresser » le pays…

Mais comme il n’est pas question d’empêcher le généralissime de terminer le « job », l’armée est consacrée comme institution autonome qui échappe au contrôle du législateur. Si le général Sissi devient président, la question ne se posera même pas. Mais s’il décide de ne pas répondre aux laudateurs qui le pressent de se présenter à la présidentielle, la question ne se posera pas non plus. Le projet de Constitution élaboré par les « libéraux » donne au Conseil suprême des forces armées le pouvoir de nommer le ministre de la Défense pour les deux prochains mandats. Amr Moussa, président du comité des 50, fait dans l’argutie en affirmant qu’il n’est pas question d’accorder une « immunité » au ministre de la Défense.

En réalité, ces dispositions rétablissent le fondement même du système Moubarak avec une armée indépendante pouvant, à tout moment, débarquer un gouvernement élu. C’est une exigence du CSFA (comité militaire qui a pris le pouvoir après la chute de Moubarak) qui avait suscité de très fortes résistances qui est ainsi validée par les libéraux. Les généraux avaient été vivement critiqués car ils voulaient une armée autonome du pouvoir civil avec une latitude de gérer ses « propres affaires » et son budget sans que le Parlement s’en mêle. Le projet avait mis en fureur la rue fin 2011 et plusieurs dizaines de personnes ont été tuées dans les manifestations.

AMR MOUSSA PARLE DE « DEFENDRE LES INTERETS NATIONAUX » COMME SI LES PAYS OU LES DEPUTES DISCUTENT DU BUDGET DE L’ARMEE BRADENT LES INTERETS NATIONAUX EN QUESTION. L’EGYPTE EST, MALHEUREUSEMENT, DANS UNE REGRESSION POLITIQUE. ON A BEAU « LIBERALISER » OU « LAÏCISER » LA CONSTITUTION, LA REALITE DU SYSTEME EST BIEN DANS CE POUVOIR SUPRA-CONSTITUTIONNEL DES MILITAIRES SUR LE PAYS. ET C’EST UNE REALITE VIEILLE D’AU MOINS 60 ANS. AMR MOUSSA PRETEND QUE CETTE SITUATION NE DURERA QUE « DEUX MANDATS » ET QU’APRES L’EGYPTE SERA « ASSEZ STABLE » POUR CHANGER L’ARTICLE. LE « LIBERALISME » DANS LE MONDE ARABE SE REDUIT A N’ETRE QUE DE L’ANTI-ISLAMISME ET DONC A PREFERER LE STATUQUO. C’EST TRISTEMENT LA SITUATION EN EGYPTE. SI LE GENERAL SISSI NE DIT PAS « OUI » AUX PRESSANTES ET FLAGORNEUSES SOLLICITATIONS DONT IL FAIT L’OBJET, AMR MOUSSA POURRAIT MEME DEVENIR UN PRESIDENT « LIBERAL » ET ETRE LE PROCHAIN ADLY MANSOUR. L’ARMEE VEILLERA SUR TOUT… POUR AU MOINS HUIT ANS.

»» http://www.lequotidien-oran.com
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Donde Estan ? ; Terreurs et disparitions au Pérou (1980-2000)
Daniel Dupuis
La pratique des arrestations illégales, des tortures et des exécutions en dehors de tout procès régulier puis de la dissimulation des dépouilles (d’où le terme de « disparus ») est tristement célèbre en Amérique latine où les dictatures ( l’Argentine de la junte militaire, le Paraguay dirigé par le général Alfredo Stroessner, le Chili tenu par Augusto Pinochet...) y ont eu recours. De 1980 à 2000, sous un régime pourtant démocratique, l’armée du Pérou n’a pas hésité à recourir à la terreur (…)
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Il faut s’endurcir, mais sans jamais se départir de sa tendresse.

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