RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

A quoi vont ressembler les JT de demain ?

Ah, le petit tailleur rose de Jacqueline ! Ah, le joli but de Mamadou ! Oh, il neige ! On peut facilement se livrer à l’anticipation du traitement médiatique de la journée de demain, qui pourrait ressembler à une belle diversion. Essayons ensemble de tout mélanger pour voir ce que cela donne. Et comme le dit notre cher Théophraste : pas besoin de tout comprendre si on a compris l’essentiel.

Demain, on vous dira rapidement (« on passe rapidement à autre chose David, les images d’archives ça emmerde les gens ») que Lee Harvey Oswald a tué Kennedy il y a 50 ans sans vous dire qui a tué Lee Harvey Oswald 2 jours plus tard. Ne demandez-pas pourquoi, on a plein de reportages passionnants à vous montrer sur la neige au mois de novembre. 30 centimètres à Saint-Etienne bon sang ! Et puis, pour John, ne doutons de rien, on a retrouvé la carabine, la chemise ensanglantée et tout et tout...

Demain, on ne vous dira pas (même pas rapidement) que les économistes de la Commission européenne passent enfin aux aveux (http://www.humanite.fr/politique/la-commission-confesse-son-echec-553510). Une étude dirigée par Jan In’t Veld, gourou de la politique libérale de l’UE, confirme que les politiques d’austérité et de compressions budgétaires menées en Europe sont inefficaces : elles sont responsables d’une perte de croissance de 4,8% en France depuis 2011 (3,9% pour l’Allemagne, 4,9% pour l’Italie, 5,4% pour l’Espagne, 8% pour la Grèce). On pourrait presque se réjouir de cela si on est partisan d’une sortie du dogme de la croissance et de la surconsommation. Le problème est que ce n’est pas la crise pour tout le monde : alors que les populations européennes plongent dans la détresse sociale, les marchés financiers et les patrons continuent de s’en mettre plein les poches.

Tout concorde pourtant à laisser penser que ces politiques d’austérité vont se poursuivre encore quelques années. Pourtant, on entend parler ces derniers jours d’une "remise à plat" fiscale avec une fusion de la CSG et de l’IR qui seraient rendus plus progressifs, avec une prise en compte accrue des revenus du patrimoine et du capital. Le gouvernement soi-disant socialiste enfin décidé à prendre l’argent là où il est pour (re)construire des services publics de qualité ? On peut toujours rêver et ne pas douter que si c’était le cas, les "cerveaux" néolibéraux trouveraient de nouveaux bonnets rouges ou des Lee Harvey Oswald modernes (peut-être un peu plus barbus et musulmans que le moyenne, c’est à la mode).

On va demain vous chanter les louanges d’un homme qui a voulu envahir Cuba et qui a lancé l’opération Ranch Hand au Vietnam (étrange parallèle avec notre président va-t’en-guerre au Mali et en Syrie) avant d’être assassiné au Texas, sur les terres de son vice-président Lyndon Johnson, celui qui lui a succédé et qui avait les faveurs des services de renseignements américains. On vous encouragera à célébrer la mémoire de ce chantre du monde libre ("Ich bin ein Berliner", il fallait la trouver celle-là) et à verser des larmes sur le joli petit tailleur rose et ensanglanté de la veuve Jackie.

Mais après tout, cela a bien peu d’importance, car il y a quelque chose dont on ne doute plus : grâce à nos valeureux joueurs, Didier Deschamps mènera ses troupes à la Coupe du monde au Brésil l’été prochain ! Ca va faire tout plein de pub, des grosses audiences et vachement de débats intéressants pour savoir si Ribéry et Evra ont des neurones au bout des pieds.

En revanche, personne ne sait jusqu’où Marine Le Pen va arriver à amener ses troupes suite aux municipales et aux européennes. Elles aussi porteront des maillots bleu-blanc-rouge. En revanche, dans celles-ci, pas question de mélanger les Olivier, les Karim et les Mamadou...

Un lecteur du Grand Soir

URL de cet article 23374
   
Désobéissons à l’Union européenne !
Aurélien BERNIER
Délocalisations, destruction méthodique des droits sociaux, incapacité à protéger l’environnement, refus de la démocratie... Après l’adoption du traité de Lisbonne en 2008, on pouvait croire que l’Union européenne avait atteint le fond du trou libéral. Erreur ! Depuis la crise financière, elle creuse ! Même l’idéal de solidarité entre États vole aujourd’hui en éclat. Une vague d’austérité sans précédent déferle sur l’Europe, qui place elle-même ses peuples sous la tutelle des marchés (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis "de gauche" en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum.

Ibrahim
Cuba, un soir lors d’une conversation inoubliable.

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.