RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Mandat africain contre la CPI

Le sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement africains dont les travaux s’ouvrent aujourd’hui au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba doit procéder au réexamen des relations de l’organisation continentale avec la Cour pénale internationale (CPI). Sommet convoqué à l’initiative du Kenya dont les président et vice-président nouvellement élus sont sous le coup d’un mandat émis contre eux par la juridiction de La Haye sous l’accusation de crimes contre l’humanité.

Nairobi n’a pas eu de difficulté à réunir le quorum des deux tiers des membres de l’UA nécessaire à sa convocation. Preuve s’il en est qu’une majorité de chefs d’Etat africains est remontée contre la CPI et partage l’accusation de se « livrer à une sorte de chasse raciale » proférée en mai dernier contre elle par Hailemariam Desalegn, Premier ministre éthiopien et président en exercice de l’UA. Les plus déterminés des contestataires de l’action de la CPI, dont notamment le président rwandais Paul Kagamé qui ne fut pas tendre à son égard à partir de la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, fin septembre, en développant contre elle le grief de « ne pas promouvoir la justice et la paix mais de saper tous les efforts de réconciliation » et « d’humilier les Africains », vont tenter de faire adopter par le sommet le principe du retrait des Etats africains du Statut de Rome qui a donné naissance à la CPI et a été ratifié par 34 d’entre eux.

Si l’on est arrivé à cet extrême dans les relations de la CPI et de l’Union africaine, ce n’est pas uniquement à cause du cas kényan. D’abord sereines quand la cour pénale a mis dans son collimateur des Africains pour crimes de guerre ou contre l’humanité, elles se sont progressivement détériorées au constat fondé selon certains dirigeants du continent que son action se limite en fait à « cibler exclusivement des Africains ». La rupture entre les deux institutions est intervenue en 2009 quand l’Union africain avait pris la décision collective de ne tenir aucun compte du mandat émis par la CPI à l’encontre du président soudanais Omar El-Bachir

Il est vrai que depuis la création de la CPI, la majorité de « ses clients » sont africains, hommes d’Etat ou chefs de guerre. Malgré ce constat, la cour de La Haye se défend de rendre « une justice dirigée contre les Africains ». Sauf qu’en se montrant moins offensive sur des affaires ayant pour théâtre d’autres régions du monde que l’Afrique, elle encourt effectivement la critique d’avoir instauré une justice internationale devant laquelle tous les Etats ne sont pas égaux. Critique qui n’est pas sans fondement quand on compare sa promptitude à s’autosaisir pour ce qui est de crimes commis en Afrique et à se montrer étonnement désintéressée à ceux qui se commettent ailleurs.

Si la décision de se retirer du Statut de Rome sera effectivement prise par le sommet extraordinaire, il sera fait par certains grief à l’Union africaine de s’être comportée en « syndicat » de chefs d’Etat dont beaucoup d’entre eux n’ont pas la conscience tranquille question crimes contre leurs peuples et contre l’humanité. Faut-il pour autant réduire la contestation africaine de la CPI à l’expression de la « peur » des chefs d’Etat africains face à la justice internationale incarnée par la CPI ? Non car la CPI démontre depuis sa création qu’elle agit avec la politique des « deux poids, deux mesures ». Et les chefs d’Etat du continent ont beau jeu de s’en prendre à elle avec cet argument qu’elle accrédite auprès de leurs opinions nationales en se faisant laxiste dans l’exercice de sa justice à l’égard de criminels avérés dont la protection est la puissance de leurs nations.

Kharroubi Habib

http://www.lequotidien-oran.com/

URL de cet article 22887
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Double Morale. Cuba, l’Union européenne et les droits de l’homme
Salim LAMRANI
En juin 2003, sous l’impulsion de l’ancien Premier ministre espagnol, José Marà­a Aznar, l’Union européenne décide d’imposer des sanctions politiques et diplomatiques à Cuba. Cette décision se justifie, officiellement, en raison de la « situation des droits de l’homme » et suite à l’arrestation de 75 personnes considérées comme des « agents au service d’une puissance étrangère » par la justice cubaine et comme des « dissidents » par Bruxelles. Le seul pays du continent américain condamné par l’Union européenne (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Ceux qui croient connaître le monde à travers les médias connaissent en réalité un monde qui n’existe pas. D’où la difficulté de communiquer avec eux.

Viktor Dedaj

"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.