Daniel Bernard, PDG de Carrefour, rend son tablier avec une retraite complémentaire et une indemnité pour un montant total de 38,8 millions d’euros. Dans le même temps, les employés de l’entreprise réclament une malheureuse augmentation de 50 euros bruts mensuels. La direction leur accorde 1,8 % d’augmentation, soit, en moyenne, la moitié de la somme demandée.
Le scandale des retraites dorées des PDG des grandes entreprises ne fait que s’intensifier, mais il n’est pas nouveau. Dans les trois dernières années seulement, plusieurs cas sont à noter.
Février 2005 : Serge Weinberg quitte La Redoute avec 6,3 millions d’euros avoués en indemnité et stock-options. Le montant de la retraite complémentaire n’est pas dévoilé. Inavouable ?
Mars 2004 : Igor Landau part d’Aventis avec une indemnité de 10,5 millions d’euros, plus des stock-options et d’autres primes. Va savoir combien ça fait au total !
Décembre 2003 : Jean-Pierre Rodier reçoit 10,5 millions d’euros de Péchiney.
Novembre 2002 : Pierre Lescure ne touche que 2,9 millions d’euros d’indemnité de Canal+, soit seulement un an et demi de salaire, le minimum légal. Le pauvre !
On se souvient aussi de Jean-Marie Messier qui, en juillet 2002, a dû renoncer à une indemnité de 21 millions d’euros de Vivendi-Universal après avoir plongé le groupe dans le gouffre, et de Pierre Bilger d’Alstom, qui, dans un geste magnanime, refuse une indemnité de 4,1 millions d’euros d’une entreprise au bord de la faillite pour, dit-il, éviter le scandale.
Dans les trois dernières années, ces PDG ont donc touché à eux cinq, pour ce qui est connu, la bagatelle de 69 millions d’euros, ce qui représente environ le salaire de 2000 personnes employées au SMIC pendant cette période ! Certes, cela ne réduirait pas le chômage de manière significative, mais ça rendrait quand même bien service à quelques uns.
En octobre 1999, Elf avait déjà versé plus de 30 millions d’euros à Philippe Jaffré.
Tu sais, papa, quand je serai grand, je veux être PDG...