Merci pour les encouragements ; le lecteur trouvera aussi les rubriques de M. Dinucci traduites, chaque mardi, sur ses autres sites francophones habituels.
Ci-dessous en complément à cet article quelques remarques sur les "réfugiés syriens".
Des « réfugiés syriens » en Méditerranée
A la fin de son article « Ce dont l’Italie doit vraiment avoir honte », Manlio Dinucci évoque le problème de réfugiés syriens qui tentent de traverser la Méditerranée ; on entend sporadiquement parler de ces réfugiés-là depuis quelques semaines, et notamment depuis que nos gouvernants avaient décidé de passer à l’échelon supérieur de la guerre humanitaire en allant bombarder chirurgicalement la Syrie. On doit ici se poser quelques questions complémentaires.
La composante maritime (et dramatique, sans conteste) du flot de « réfugiés » qui fuiraient la « guerre civile » et le régime de « l’assassin de Damas » (variante de "le boucher de Damas", "le bourreau de Damas" etc., cf. Bernard Guetta, chroniqueur de France Inter, et ancien Young leader de la French American Foundation, promotion 1981 ) ne vient-elle pas à point, chez nos gouvernants, pour raviver et justifier l’ardeur guerrière humanitaire ?
Il serait utile d’avoir plus d’éléments sur l’origine (politique et géographique) de ces « réfugiés » syriens.
En attendant, et on risque d’attendre longtemps Frontex à ce sujet, on peut aussi se demander comment des barques transportant environ une centaine de personnes franchissent le barrage constitué par les navires de guerre, équipés nous dit-on des meilleurs systèmes de surveillance, que nos gouvernants ont posté juste en face des côtes syriennes.
Extraits :
Selon Olivier Laffargue, pour BFMTV le 7 septembre 2013 :
« [malgré ces blocages politiques], des forces militaires occidentales ont d’ores et déjà été déployées sur place, en mer Méditerranée, à quelques kilomètres des côtes syriennes. Cinq destroyers américains et une frégate française ont ainsi été placés. Le gigantesque porte-avions américain Nimitz fait route vers la mer Rouge et sera bientôt sur zone.
En cas d’intervention, grâce à leur flotte de guerre placée stratégiquement et leurs missiles très longue portée, les Occidentaux pourront donc mener des frappes éloignées et ciblées et atteindre plusieurs sites chimiques localisés en Syrie. Ils devront toutefois composer avec la base militaire russe de Tartous, en Syrie [faux : Tartous n’est pas une base militaire russe, la Syrie est souveraine, accueille qui elle veut et notamment des navires de guerre russes : nous accueillons à Marseille le porte-avions Truman à chaque fois qu’il passe pour aller d’ailleurs en Syrie ou en Irak, sans que personne n’écrive que Marseille est une base militaire étasunienne, m-a p.], qu’il faudra scrupuleusement éviter.
http://www.bfmtv.com/international/carte-interactive-syrie-etat-lieux-forces-presence-597634.html
Voir aussi :
« EXCLUSIF. Syrie : Paris envoie une frégate en Méditerranée orientale
Le Point.fr - Publié le 29/08/2013 à 06:35 - Modifié le 29/08/2013 à 12:47
L’une des frégates françaises les plus modernes, le Chevalier Paul, quitte Toulon pour le large de la Syrie. Sans tirer contre Damas, elle pourrait protéger des bombardiers français et alliés. Par Jean Guisnel
À toutes fins utiles, Paris a décidé dans le plus grand secret, selon nos sources, l’envoi au large de la Syrie, depuis Toulon, d’un navire de la force d’action navale, la frégate antiaérienne Chevalier Paul. Au ministère de la Défense, on se refuse à évoquer quelque dispositif militaire que ce soit, en parlant d’"activités habituelles" pour les forces françaises. Il n’en reste pas moins que le Chevalier Paul rejoindra la flotte internationale actuellement déployée face aux côtes syriennes, qui compte notamment quatre frégates lance-missiles de l’US Navy, ainsi qu’un certain nombre de sous-marins nucléaires d’attaque américains et britanniques, dont les déplacements ne sont pas annoncés. Hormis la frégate française, tous ces navires sont susceptibles de tirer des missiles de croisière Tomahawk. Le Chevalier Paul, l’un des navires français les plus modernes et les plus puissants, serait extrêmement utile si le régime syrien tentait d’envoyer ses avions contre les navires des marines occidentales.
http://www.lepoint.fr/editos-du-point/jean-guisnel/syrie-paris-envoie-une-fregate-en-mediterranee-orientale-29-08-2013-1718918_53.php.
Donc, de deux choses l’une :
Ou bien nos navires (Chevalier Paul clandestin, Nimitz & co) sont de vraies passoires et on paye pour pas grand-chose.
Ou bien nos braves marins ont l’ordre, pour certains cas, d’ignorer les traditions ancestrales du devoir d’assistance en mer ; et se contentent de faire coucou, bon voyage ! aux réfugiés qu’ils regardent passer dans leurs fragiles embarcations provenant des côtes qu’ils sont censés surveiller « scrupuleusement ». « A toutes fins utiles » ?
Dans ce cas, nos gouvernants nous prennent vraiment pour des imbéciles.
En réponse aux questions posées ci-dessus, je reçois ce matin (7 octobre) ces mots de Damas :
« Le flux des migrants est en effet en sens inverse depuis la reculade US : ici à Damas, la ville, qui avait été vidée de ses habitants fin 2012, est à nouveau pleine. »
m-a patrizio
Voir aussi « la honte et l’horreur » dans la réaction du premier ministre français qui « souhaite que les responsables politiques européens discutent « vite » de la gestion des frontières maritimes ».
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0203048629317-apres-lampedusa-ayrault-veut-une-reaction-europeenne-614017.php