RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Un quart d’heure… en attendant l’histoire

Le qualificatif « d’historique » accolé à la discussion téléphonique d’un quart d’heure vendredi 27 septembre entre les présidents américain Barack Obama et iranien Hassan Rouhani n’est pas usurpé. Cela fait trente-quatre ans que les chefs d’Etat de ces deux pays n’ont pas eu de contact. Et l’histoire de leurs relations est marquée du sceau de la méfiance depuis le coup d’Etat contre Mohamed Mossadegh, le 18 août 1953, organisé par la CIA en réaction à la nationalisation de l’Anglo-Iranian Oil Company qui deviendra BP par la suite. La vassalité du Chah pour les Etats-Unis n’a fait que renforcer un ressentiment nationaliste iranien contre l’empire.

L’Iran souffre aujourd’hui de l’embargo économique imposé par les Occidentaux. La raison, là aussi, tient encore à la volonté des Iraniens d’être indépendants et de ne pas se soumettre au diktat d’Israël, seule puissance nucléaire au Proche-Orient, qui veut interdire à l’Iran de maîtriser le nucléaire à des fins civiles. Toute la vision occidentale sur l’Iran est marquée par ce tropisme israélien, appuyé sur un matraquage permanent sur la prétendue course de l’Iran à la bombe. La diplomatie active et pondérée - ce qui ne lui enlève rien de sa fermeté - du président Hassan Rouhani perturbe cette propagande. Elle rétablit les choses : l’Iran ne veut pas la bombe mais ne renonce pas à la maîtrise du nucléaire à des fins civiles. Cela permet d’évacuer la rhétorique inutile et contre-productive d’Ahmadinejad et de montrer au monde entier le vrai enjeu.

Les Iraniens ne peuvent renoncer à l’enrichissement de l’uranium uniquement parce qu’Israël « l’exige ». Et parce que les Etats-Unis et les autres pays occidentaux ont adopté cette « exigence » qui ne figure pas dans le Traité de non-prolifération (TNP). Le coup de téléphone d’Obama à Rouhani a été marqué par la courtoisie et, peut-être, une volonté d’explorer les possibilités de solution. Qui ont toujours existé. L’Iran, qui est membre du TNP, peut être encore plus transparent dans l’accès à ses sites, mais la contrepartie est que les puissances occidentales ne lui contestent pas les droits qui lui sont reconnus au nucléaire. Ces éléments de la solution ont été constamment évacués en raison du poids des lobbys israéliens dans les capitales occidentales. Et on peut s’attendre, après l’effort de Rouhani et le « geste » d’Obama, à ce que les pressions israéliennes redoublent d’intensité. Car, on le sait depuis longtemps, cette crise tient au fait qu’Israël veut conserver le monopole du nucléaire dans la région.

Les assassinats de scientifiques iraniens par le Mossad situent l’enjeu dans sa vraie nature : c’est la tête des scientifiques iraniens qui est leur problème, pas une bombe dont l’Iran n’en veut pas. C’est pour cela que beaucoup d’Iraniens ne s’emballent pas trop après le « coup de fil historique » d’Obama à Rouhani. Le droit des Iraniens au nucléaire y compris celui de l’enrichissement n’est toujours pas reconnu par les Occidentaux. Et l’Iran ne compte pas transiger sur le sujet. Barack Obama a fait un geste calculé en appelant le président iranien. Il a pris la peine d’avertir au préalable le Congrès et… Israël. Et tout comme sur le dossier palestinien, il est très improbable que le président américain veuille - ou puisse - déplaire aux Israéliens. C’est pour cela que le quart d’heure historique de vendredi risque de ne pas trop changer l’histoire…

M. Saadoune

»» http://www.quotidien-oran.com/
URL de cet article 22692
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Roger Faligot. La rose et l’edelweiss. Ces ados qui combattaient le nazisme, 1933-1945. Paris : La Découverte, 2009.
Bernard GENSANE
Les guerres exacerbent, révèlent. La Deuxième Guerre mondiale fut, à bien des égards, un ensemble de guerres civiles. Les guerres civiles exacerbent et révèlent atrocement. Ceux qui militent, qui défendent des causes, tombent toujours du côté où ils penchent. Ainsi, le 11 novembre 1940, des lycées parisiens font le coup de poing avec des jeunes fascistes et saccagent les locaux de leur mouvement, Jeune Front et la Garde française. Quelques mois plus tôt, les nervis de Jeune Front avaient détruit les (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Quand je donne à manger aux pauvres, ils disent que je suis un Saint. Quand je demande pourquoi les pauvres sont pauvres, ils disent que je suis un communiste.

Dom Helder Camara

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.