Qui est Abou Iyadh ?
Né le 8 novembre 1965 à Menzel Bourguiba, Seifallah Ben Hassine est un vieux militant du mouvement islamiste tunisien. En 1986, sous les ordres de Rached Ghannouchi, il lance avec Saïd Ferjani et trois autres le « Front Islamique Tunisien », bras terroriste du MTI *.
Craignant l’arrestation, il fuit la Tunisie en 1991, pour le Maroc via l’Algérie. Installé à Oujda, il se marie avec une marocaine avec laquelle il aura trois enfants. En 1994, il rejoint Rached Ghannouchi à Londres, où il obtiendra le statut de « réfugié politique ». En 1996, Ghannouchi l’envoie en prospection en Afghanistan. De 1996 à 2001, il est en mouvement entre l’Afghanistan, le Pakistan, le Soudan, le Qatar et Londres. Dans une déclaration publique en mai 2011, il dit avoir eu « l’honneur » de rencontrer Ben Laden, Ayman Zawahiri et Abou Moussaab Zarkaoui.
Sur le front afghan, il fera la connaissance du libyen Abdelhakim Belhadj. C’est en juin 2000 que sur instruction de Zarkaoui, il crée la brigade « Al-Dawa wal Jihad », avec Tarek Maaroufi et Seif Eddine Eraïes. C’est ce groupe qui sera la tête pensante de l’assassinat du commandant Massoud, le 10 septembre 2001. Une année après, le 10 octobre 2002, ce groupe est listé par le Conseil de sécurité des Nations Unies comme étant structurellement lié à Al-Qaïda.
Tout de suite après les attentats du 11 septembre 2001, survenue une journée après l’assassinat de Massoud, le groupe se sépare. Tarek Maaroufi regagne Bruxelles où il est « réfugié politique ». Seif Eddine Eraïes s’installe à Doha. Et Seifallah Ben Hassine trouve refuge en Turquie sous une fausse identité. En février 2003, la police turque l’arrête et, malgré l’offre du Qatar de l’accueillir, les autorités turques décident de l’extrader vers Tunis, où il sera condamné à une peine incompressible de 43 ans de prison **.
En prison, il tisse des liens « fraternels » avec ses codétenus salafistes terroristes, notamment les complices et auteurs de l’attentat de la Ghriba de Djerba en 2002, et les membres du « groupe de Soliman ». [En mars 2011, soit deux mois après la Révolution de Jasmin, il est libéré dans le cadre de l’amnistie générale].
Un mois après sa libération, il prend le commandement d’Ansar al-charia, que Rached Ghannouchi a conçue depuis déjà le mois de janvier 2011, à partir de Londres et peu de temps avant son retour en Tunisie. Ansar al-charia n’est donc pas née en avril 2011, mais début janvier 2011. Encore informel et non déclaré, agissant sous les ordres des services qataris, ce groupuscule a pris part aux actions terroristes de janvier 2011 (attaques contre des postes de police et de gendarmerie, saccages des lieux publics, assassinats de manifestants…).
Source :
http://www.tunisie-secret.com/Tunisie-Ansar-al-charia-est-une-emanation-d-Ennahda-et-une-section-locale-d-Al-Qaida_a606.html
* Ennahdha est fondé le 6 juin 1981 sous le nom de « Mouvement de la Tendance Islamique » avant de changer de nom en février 1989.
** En dépit de son passé terroriste, il revendique le statut de prisonnier politique.