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Maxime Vivas. Le Gueuloir.

Maxime, il faudrait voir à se calmer. Un livre par mois ! Mieux que Simenon ou Guy des Cars !

Conséquences :

1) Ça m’épuise de rendre compte de tes productions,

2) Ça va finir par se voir qu’on se connaît.

Maxime a une culture littéraire considérable. Alors, un jour, comme Lénine, il s’est dit : « Que faire ? », que faire de ce savoir sans être pédant et casse-bonbons ? Comment faire partager mon amour de la littérature ?

Il a eu l’idée apparemment saugrenue suivante : rassembler cent écrivains morts (avec les vivants, on ne sait jamais, il y en a qui bougent encore), de toutes les époques dans la grande galerie des Glaces du château de Versailles dans l’attente de la désignation du « Meilleur écrivain mondial de tous les temps ». Superbe idée refusée par un grand éditeur (dont le nom commence par un G) qui l’aurait acceptée si elle avait été proposée par un écrivain connu.

Aucun des propos attribués aux cent gloires littéraires n’a été inventé. Ce qui fait, évidemment, le suc de ce livre. L’ami Pierre Lemaitre le disait récemment : « comme la télé, la littérature peut rendre fou. » Et pas que Céline ou Jean-Edern Hallier. Ce ne sont qu’insultes, plagiats, coups bas. Comment Voltaire, une des plus grandes intelligences qui fût, a-t-il pu réduire l’œuvre de Shakespeare, cet « histrion barbare » qu’il dénommait « Will Shakespeare », à « quelques perles dans un énorme fumier » ? Pourquoi Flaubert a-t-il pu écrire de Balzac « Quel homme eût-il été s’il eût su écrire ? » ? Comment a-t-il pu penser de George Sand « on sent les fleurs blanches ; cela suinte, et l’idée coule entre les mots, comme entre des cuisses sans muscles. » ? Il est vrai qu’il avait la détestation facile (sauf pour les pantoufles de sa chère et tendre devant lesquelles il se masturbait). Il haïssait la démocratie (il pensait valoir vingt électeurs de son village), ceux qu’il appelait les « communeux » qu’il comparaît à des « chiens enragés ».

Pourquoi Mauriac a-t-il renvoyé Les Faux-Monnayeurs de Gide dans les cordes, « livre raté » d’un écrivain qui se voulut être un grand romancier « mais qui n’en fut pas un » ? C’est que, pour un écrivain, un bon confrère est un confrère mort. Alors Hugo assassine Stendhal : « Le Rouge et le noir, j’ai tenté de lire ça, mais comment avez-vous pu aller plus loin que la quatrième page ? »

Cet univers est peuplé d’egos boursouflés. Il ne suffit pas d’y proclamer « je suis le meilleur » : il faut ajouter « les autres sont de pauvres merdes ». La puissance créatrice ne suffit pas. Il faut exister contre les autres, au besoin en suscitant les renvois d’ascenseur, les manigances, la corruption.

Bernard Gensane

http://bernard-gensane.over-blog.com

Edition : le Léopard démasqué
Date de parution : 22/08/2013
Nb de pages : 160
ISBN : 978-2-35831-062-8
En vente dans toutes les bonnes librairies et par commande sans majoration de prix à http://www.librairie-renaissance.fr/infosprat.php

Maxime Vivas dédicacera au Village du livre de la fête de l’Huma samedi et dimanche.

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Même Auteur
En finir avec l’eurolibéralisme - Bernard Cassen (dir.) - Mille et Une Nuits, 2008.
Bernard GENSANE
Il s’agit là d’un court ouvrage collectif, très dense, publié suite à un colloque organisé par Mémoire des luttes et la revue Utopie critique à l’université Paris 8 en juin 2008, sous la direction de Bernard Cassen, fondateur et ancien président d’ATTAC, à qui, on s’en souvient, le "non" au référendum de 2005 doit beaucoup. La thèse centrale de cet ouvrage est que l’« Europe » est, et a toujours été, une machine à libéraliser, au-dessus des peuples, contre les peuples. Dans "La fracture (…)
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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

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