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Le dessous des cartes en Syrie meurtrie

Pourquoi l’attaque possible des États-Unis et de la France contre la petite Syrie exsangue et pourquoi ce bruit de bottes qui retentit encore une fois dans les pays impérialistes ? Tout simplement parce que l’agression militaire exaltée depuis deux années contre la Syrie martyrisée, visant à faire tomber Bachar al-Assad et son clan afin de placer sur le trône de Damas un sous fifre sorti de la cuisse de l’occident, a totalement échoué.

Sauver les conseillers militaires occidentaux et les djihadistes exfiltrés

Ce plan machiavélique visait à déboulonner Bachar et à remettre la proie syrienne entre les mains du chacal étatsunien ravissant une autre néo-colonie à la Russie-ennemie. Par ailleurs, à ce moment-ci de la partie de poker menteur un bombardement sur la Syrie aura exactement l’effet inverse et cette attaque ne fera que braquer la bourgeoisie syrienne contre l’occident (leur allié au temps ou Damas sous contractait la torture des soi-disant « terroristes internationaux » pour le compte de la CIA étasunienne).

Ce plan machiavélique a été tramé, non pas à Tel-Aviv comme le prétend le Parti communiste syrien révisionniste et fumiste (ce qui est bien au-dessus des capacités de l’impérialisme israélien tout juste bon à massacrer la population de Gaza emmurée), mais bien plutôt manigancé à Paris, à Londres et à Washington avec le soutien des qataris, des turcs et des saoudiens [1].

Selon ce plan sinistre, Bachar al-Assad et son clan devaient être rapidement exécutés et remplacés par des affidés recrutés par les ambassades occidentales, qatari, saoudienne et turque parmi la diaspora éperdue trainant ses savates à travers le monde en quête d’un maître à appâter et à qui livrer leur patrie endeuillée. Mais rien n’a fonctionné comme anticipé. La meute djihadiste enragée et affamée s’est disputée le royaume syrien avant même que de l’avoir tué et dépecé.

Bachar et son camp, solidement soutenus par leur tuteur russe et l’allié chinois, ne se sont pas écartés comme prévu. Pire, l’ours russe a fait savoir dès le début qu’il cessait ses reculs successifs. Fini pour Poutine de céder la Géorgie pour sauver la Tchétchénie ; de céder la Serbie pour sauver la Libye ; de céder la Libye pour sauver la Syrie. Avant-hier, c’était le Mur et l’effondrement des colonies à l’Est (1989) ; puis l’ex-Yougoslavie-Serbie-Kosovo (1991-2001) ; ensuite le Caucase (2001-2012) ; puis la Libye (2011) et aujourd’hui son suzerain lui réclame la Syrie.

Pourquoi la Russie décide-t-elle soudain de se dresser et de résister aux visées hégémoniques de l’impérialisme étatsunien, français et londonien ?

C’est que l’impérialisme américain est sur son déclin et qu’il ne sait plus imposer son hégémonie sur sa meute désordonnée – la succession est déjà ouverte dans le camp de l’OTAN. Pour exemple la flotte d’attaque américaine comptait 586 navires de guerre à son apogée au temps du Président Reagan. Elle ne compte plus que 286 navires de guerre agressifs et démodés au temps du Président pacifiste, Nobel de la paix.

Du côté du BRICS le leadership de la Chine n’est pas encore affirmé ni accepté par ses alliés. Ça viendra d’ici quelques années.

Pourquoi alors ces menaces d’interventions aériennes probablement par missiles de croisières et par des drones sans pilote dont les USA ont la quasi exclusivité, armes meurtrières que les batteries anti-aériennes S-300, de fabrication russe, déjà opérationnelles comme nous l’avions prédit, abattront en partie. Peut-être même que quelques batteries S-400, ou leur équivalent iranien, servis par des moudjahidines de la révolution de Téhéran compléteront le travail [2].

Comme nous l’avions écrit à l’époque, l’aviation israélienne a effectué en mai dernier quelques vols de reconnaissance afin de vérifier l’état de préparation de ces engins de perdition qui coûtent cher aux américains. Que Stephen Harper se le tienne pour dit : les pilotes canadiens n’effectueront pas des promenades de tout repos, comme à Tripoli ; cette fois-ci ils y laisseront leur peau [3].

Mais la question demeure : « Pourquoi ces menaces et ces leurres » ? Qu’est-ce qui se cache sous cette arnaque ?
Par ces menaces l’impérialisme étatsunien poursuit trois objectifs :

1 – Tous conviennent dans le camp occidental qu’ils ont perdu la guerre d’agression contre le gouvernement syrien légal. Mais cette guerre n’est pas terminée, de nombreux terroristes djihadistes entraînés par la Turquie, des mercenaires bien payés par les États-Unis, des sous fifres embauchés par le Qatar et l’Arabie, et même des conseillers militaires occidentaux sont présentement encerclés dans quelques poches de résistance et il faut obtenir leur libération par l’armée syrienne sans que ces flibustiers ne passent par les tribunaux où ils risquent d’exposer les crimes de guerre (dont les gaz sarin ne sont qu’un exemplaire) et dont se sont rendues complices les puissances occidentales pseudo humanitaires.

2 – Washington souhaite également par cette démonstration de force indiquer aux adjudants qui s’activent derrière les paravents pour le remplacement du Président de l’Alliance Atlantique en décrépitude, que les États-Unis sont les seuls qui ont la capacité militaire et la pugnacité de frapper qui ils veulent et quand ils le veulent. Le chef de meute étatsunien n’est pas sénile qu’on se le tienne pour dit dans le chenil.

3 – Enfin, une démonstration de force étatsunienne fera voir à Monsieur Poutine que s’il a pu conserver sa néo-colonie, bien mal en point selon lui, tout n’a pas été dit. Obama, Nobel de la paix (sic) prépare ainsi la suite de son plan d’agression contre le Moyen-Orient mis à feu et à sang.

Il est difficile de s’y retrouver parmi les différentes options politiques couvrant l’ensemble du kaléidoscope de l’extrême droite jusqu’à l’extrême « gauche » et qui se courtisent mutuellement.

Il peut paraître hasardeux de dégager une ligne politique juste dans une telle cacophonie, chacun étant écartelé entre le Front national, Le PCF et le PC canadien révisionnistes (qui désapprouvent l’intervention occidentale en Syrie) ; entre les formations islamistes et les autres formations politiques de la bourgeoisie, le Parti Socialiste français et le Parti Conservateur canadien jusqu’à et y compris le vieux Parti communiste syrien qui dénonce l’agression et fait des rodomontades à Bachar al-Assad pour ne pas avoir obtenu quelques ministères pour services rendus. Ils en ont marre ces vieux collabos de ronger leur frein dans l’opposition au parlement de Damas [4].

Quelle est la position de l’avant-garde ouvrière syrienne ?

Il n’existe qu’une méthode scientifique pour contourner le récif de la « conspirationnite » et éviter de s’inscrire en soutien à l’une ou à l’autre des factions de la bourgeoisie en guerre pour l’hégémonie sur ce pays.
1. Il suffit de s’en tenir au point de vue de la classe ouvrière. Le partisan doit épouser les intérêts du prolétariat syrien. De facto, les intérêts des autres sections de classe qui composent le peuple syrien seront défendus.
2. Il s’agit d’adopter le point de vue marxiste-Léniniste, la science prolétarienne de la révolution. C’est-à-dire, d’épouser le point de vue des éléments conscients et avancés de la classe ouvrière syrienne.

En combinant et en croisant ces deux visions qui, en réalité, comme dans la vision humaine se confondent dans le cerveau pour ne former qu’une seule et même perception – une seule représentation de la réalité concrète, l’analyste comprend que cette guerre d’agression des capitalistes monopolistes de l’OTAN contre les capitalistes monopolistes syriens et leurs alliés iraniens et russes ne sert aucunement les intérêts de la classe ouvrière syrienne.
L’impérialisme occidental, les fripouilles djihadistes et les conseillers militaires occidentaux exfiltrés doivent quitter la Syrie sans discuter ou être jugés par la justice syrienne. Le prolétariat syrien ne doit faire aucune confiance à l’ONU ni à la Cour Pénale Internationale (PNI) instruments de la soi-disant « Communauté internationale » de l’impérialisme mondial.
Le prolétariat syrien s’oppose à toute ingérence internationale illégitime et illégale sur le sol de la Syrie et dans les affaires internes de la Syrie. Les problèmes que représentent Bachar al-Assad et la classe capitaliste syrienne, traitres et malmenés par leurs ex-alliés occidentaux – sont les problèmes des ouvriers syriens qui pour le moment, compte tenu du rapport de force, les tolère à la tête de l’État et de la société syrienne. Leur sort sera scellé quand le prolétariat syrien organisé en aura décidé.
La société syrienne, comme celle de tous les pays du Moyen-Orient et de la zone arabe africaine (Égypte – Tunisie – Yémen – Irak – Liban – Bahreïn – Libye – Algérie – Soudan – Somalie – Mali – Mauritanie et Maroc) subit de plein fouet la crise économique mondiale. Pas plus le clan Assad que les brigands regroupés sous les oripeaux de l’Armée syrienne Libre (libre d’être les larbins des américains et des européens) ne pourront résoudre cette crise économique mondiale et donner la prospérité à ces sociétés strangulées.

Le prolétariat syrien ne porte allégeance à aucune de ces factions mais il tolère la marionnette de l’impérialisme russe et du capital compradore syrien comme un moindre mal, en attendant de s’être donné un Parti révolutionnaire ouvrier (PRO) et de préparer sa contribution à la seconde phase de la Révolution arabe en cohésion avec le prolétariat égyptien qui songe sérieusement à cette option [5].

Ouvriers et camarades de Syrie, quand l’agression de la section occidentale de l’impérialisme mondial aura été repoussée (par votre détermination à défendre vos foyers et vos familles, les usines, les moyens de transport et de communication, les services publics, les champs et les vergers, le bétail et vos conditions de vie et de travail) – ne remettez pas vos armes à quiconque ; dissimulez vos fusils et vos munitions en prévision de la prochaine occasion, en prévision de la prochaine révolution arabe à venir…
Prolétaires du monde entier unissez-vous !

Robert Bibeau


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