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L’impasse occidentale en Syrie… (French.alahednews)

L’argument brandi par les États-Unis et l’Occident en général de l’utilisation d’armes chimiques par le régime pour justifier des frappes contre lui, sans même un mandat de l’ONU, ne tient pas la route...
Toutes les tentatives de renforcer l’Armée libre de Syrie et d’unifier la coalition nationale ont jusqu’à présent échoué.
La guerre devra se prolonger car il n’est pas question pour l’Occident d’accepter une défaite... Tant pis si, à cause de cela, les morts innocents vont continuer à tomber en Syrie et le sang va continuer à couler dans des circonstances atroces du fait des takfiristes.

S’il faut en croire le très sérieux bulletin américain Foreign Policy, les États-Unis avaient encouragé, sinon plus, l’ancien dictateur irakien Saddam Hussein dans sa volonté d’utiliser des armes chimiques dans sa guerre contre l’Iran, dans les années 80. Plus de vingt ans plus tard, les Américains ont lancé une guerre contre ce même dictateur Saddam Hussein à cause de sa prétendue possession d’armes de destruction massive et ont fait chuter son régime, au prix d’une guerre coûteuse pour eux et terrible pour l’Irak qui continue aujourd’hui encore à en subir les effets. Malgré cela, ils comptent récidiver en Syrie dans une volonté affichée de condamner la prétendue utilisation du régime d’armes chimiques contre les opposants, et oubliant totalement ce qu’ils avaient fait dans les années 80.

C’est dire en réalité que l’argument brandi par les États-Unis et l’Occident en général de l’utilisation d’armes chimiques par le régime pour justifier des frappes contre lui, sans même un mandat de l’ONU, ne tient pas la route. Il montre simplement l’état de désespoir dans lequel se trouve l’Occident face à la situation sur le terrain en Syrie, deux ans et demie après le déclenchement de la guerre.

Si on remonte en effet un peu dans le temps, on se souvient comment sur la base des informations fournies par les services de renseignements Turcs, l’Occident, la France, la Grande Bretagne et les États-Unis en tête, pensaient que le régime syrien ne tiendrait pas plus de trois mois et qu’ils pourraient rapidement se débarrasser de lui et mettre à sa place soit leurs marionnettes, soit un chaos rassurant pour « Israël ».

De promesses en promesses et d’échéances en échéances, le régime syrien tient encore le coup et même plus, le rapport des forces sur le terrain est en sa faveur, en dépit de toute l’aide fournie aux opposants, toutes tendances confondues.

Plus encore, à plusieurs reprises, la communauté internationale avait misé sur des offensives bien préparées pour frapper un coup fort contre le régime, qui s’étaient toutes soldées par un échec ; la dernière en date étant l’offensive via la Jordanie, préparée avec l’aide des GI américains présents en Jordanie et même avec l’aide d’officiers du Mossad.

Ayant eu vent de ce qui se tramait, le régime a lancé une opération préventive à Ghouta qui a déjoué les plans de l’opposition et de ses parrains. Comme il avait fait sa contre-offensive dans le rif de Lattaquié.

Tout cela pour dire que le tollé occidental actuel est essentiellement le reflet de l’embarras dans lequel se trouve la communauté occidentale après les échecs successifs de ses paris sur l’opposition syrienne, aidée tantôt par le Qatar et la Turquie et tantôt par l’Arabie saoudite et un peu la Jordanie.

Un diplomate européen en visite à Beyrouth révèle à ce sujet que les pays occidentaux ne savent plus quoi faire pour affaiblir le régime syrien. Toutes les tentatives de renforcer l’Armée libre de Syrie et d’unifier la coalition nationale ont jusqu’à présent échoué. D’autant que sur le terrain, ce sont les takfiristes qui sont devenus les plus efficaces.

Ce diplomate reconnaît que les takfiristes sont un danger pour la Syrie, pour l’opposition et même pour les pays occidentaux, puisque plusieurs citoyens occidentaux combattent en Syrie avec ces groupes extrémistes. Il n’est donc pas question de les appuyer. Mais en même temps, il n’est pas question d’accepter une victoire du régime syrien.

Le diplomate européen reconnaît que c’est bien l’Occident qui ne veut pas de la tenue de la conférence de Genève tant que le rapport des forces est en faveur du régime.

Dans ces conditions, quelle est l’alternative ? Le diplomate répond qu’il y a actuellement des efforts pour armer encore plus l’Armée libre de Syrie du général Sélim Idriss, dans l’espoir qu’elle puisse reprendre l’initiative sur le terrain.

Sinon, l’Occident pourrait songer sérieusement à lancer des frappes aériennes ponctuelles dans le style des bombardements américains contre la Serbie et le Kosovo en 1998.

L’objectif de ces frappes serait d’affaiblir le régime et de lui porter à la fois un coup moral et matériel qui faciliterait la tenue de la conférence de Genève sur la base du départ du président syrien.

Sinon, affirme ce diplomate, la guerre devra se prolonger car il n’est pas question pour l’Occident d’accepter une défaite...Tant pis si, à cause de cela, les morts innocents vont continuer à tomber en Syrie et le sang va continuer à couler dans des circonstances atroces du fait des takfiristes.

L’Occident si soucieux en paroles des droits de l’homme dénie aux Syriens le droit le plus élémentaire qui est celui de la vie. À l’autel de ses intérêts, l’Occident est prêt à sacrifier toute la planète, sauf lui...Une leçon pour qui avait encore des doutes sur les motivations réelles des États-Unis et de leurs alliés.

Soraya Hélou

»» http://french.alahednews.com.
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