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Remarques sur un accord

Rester debout et à son poste, même si la tempête menace : remarques sur un accord.

18 août 2013. David Assouline, le porte-parole du PS, appelle le PCF, principal allié du Parti de gauche, à se dissocier des « outrances » de Jean-Luc Mélenchon en déclarant : « Jean-Luc Mélenchon n’a d’ennemis qu’à gauche, et cela commence à plus que se voir. Ses rentrées politiques et ses tentatives de rebond se suivent et se ressemblent : haro sur les socialistes, avec un style et des mots qui ne fracassent rien d’autre que le débat démocratique. Peut-être veut-il tenter d’empêcher l’unité de la gauche si nécessaire face à la montée de l’extrême-droite, et à celle que nous appelons de nos vœux pour les municipales »


22 août 2013. Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, appelle ce jeudi dans Libération à refuser « la provocation et l’invective » et se dit favorable à des alliances dès le premier tour des municipales.

« Le Front de gauche a un diagnostic partagé sur l’impasse politique gouvernementale et la nécessité de construire une alternative. Mais nous avons des approches différentes sur la manière d’avancer. Pour convaincre, nous ne devons pas confondre la colère et la radicalité nécessaire avec la provocation et l’invective »

[Jean-Luc Mélenchon s’en était notamment pris au ministre de l’Intérieur Manuel Valls, « contaminé par Marine Le Pen » et à François Hollande, accusé d’avoir « plongé notre pays dans la déprime »]

« Il y a des différences d’appréciation au Front de gauche sur les municipales. Sans dramatiser, nous pensons qu’une stratégie d’union dès le premier tour est possible dans une série de communes pour créer des dynamiques. Pas le PG. Cette construction d’alliances au premier ou au second tour doit passer par des projets locaux et de la place pour les élus PCF et Front de gauche ».


Le PCF a donc une approche différente en choisissant le retour de la dynamique « union de la gauche » qui a poussé électoralement et politiquement le parti historique de la classe ouvrière au bord de l’abîme à partir de 1972 jusqu’au moment, en 2012, où nombreux pensaient voir la fin du cauchemar et que la dégringolade était terminée… mais cela concerne-t-il tout le parti ? Espérons qu’il n’y ait pas que des réformistes prêts à adopter la stratégie de lutte des places, mise en avant par la direction centrale.

Le problème qui, s’il n’est pas le nôtre, nous concerne, c’est d’expliquer la tactique de coalition avec le PS dès le 1er tour des municipales, une espèce de vote utile pour contrer le FN ou l’UMP, les « je t’aime moi non plus de la politique » alors que le gouvernement fait tout pour que les élus socialistes soient battus.

Mais ce que dit Mélenchon avec ses mots, est complétement vrai. Valls est intoxiqué par le FN ou la Droite Forte de l’UMP, il vient encore de le démontrer avec ses banderilles concernant l’immigration, et Hollande est complétement à la solde de l’Europe et du FMI, ce qui plonge réellement les travailleurs dans l’incertitude du lendemain…

Ce sont les commanditaires du capital et agents de l’impérialisme que sont les Lagarde, Draghi et Barroso qui dirigent la France, c’est là du « pain béni » pour les fascistes et les nationaux-chauvins.

Pierre Laurent et la direction centrale du PCF devraient se glisser incognito dans les masses, non pas pour donner des ordres ou des leçons, mais pour simplement écouter ce que les simples gens pensent…

Ils tomberaient de haut, car la réalité n’est pas dans la stratosphère des réunions politiciennes mais bien sur Terre, la réalité n’est pas une illusion, elle est concrète et elle est terrible pour des millions d’entre nous qui subissent l’austérité mise en place par le gouvernement pour rembourser une dette qui n’est pas la leur . . . avec chaque jour au-dessus de la tête des licenciements ou des fins de droits… l’épée de Damoclès d’une catastrophe sociale qui peut frapper à chaque instant.

En effet, quelle sera la réaction de la masse, des plus de 4 millions de travailleurs, qui à l’issue d’une véritable campagne politique et populaire du Front de Gauche, ont voté Mélenchon au 1er tour des présidentielles puis Hollande au 2ème tour pour mettre dehors Sarkozy, sans dérouler le tapis rouge à la social-démocratie-libérale, et qui aujourd’hui ressentent d’une manière complétement concrète dans leur vie, la trahison du gouvernement « socialiste » aux commandes depuis 15 mois ?

À quoi sert-il de soutenir les luttes des travailleurs pour la sauvegarde de leurs emplois, de soutenir leurs revendications légitimes en terme de salaire et de conditions de travail, de s’impliquer dans les quartiers populaires laissés à l’abandon, à la misère, au travail informel, aux trafics et aux petits voyous, de soutenir les populations immigrés et les peuples opprimés, de se démarquer sur un grand nombre de sujets de sociétés, de s’opposer à des lois antisociales et aux privatisations des services publics, et enfin d’encourager la Paix et la solidarité internationaliste… pour s’accoquiner avec ceux qui n’écoutent que le grand capital mais qui ne soutiennent ni les travailleurs, ni les emplois stables, ni les revendications, ni les quartiers populaires, ni les jeunes, ni les immigrés, ni les populations opprimées… ni même le droit du travail et des travailleurs… avec ceux qui ont réprimé les ouvriers dans le sang, qui ont fait monter le FN, qui se sont fourvoyés dans les traités européens depuis 60 ans, de 1953 à nos jours, ceux qui ont été les premiers à privatiser les services publics, ceux qui ont envoyé des militaires dans des guerres coloniales et néocoloniales, ceux qui aujourd’hui entendent rester dans l’Otan criminelle pour d’autres guerres à venir… ?

On dirait que le PCF n’a pas d’histoire, qu’il est l’un de ses petits partis issus des années gauchistes arc-boutés sur des rêves, pourtant le PCF s’est construit avec des femmes et des hommes qui croyaient au communisme, ils étaient des prolétaires et des ouvriers, des syndicalistes et des résistants, des antifascistes et des pacifistes… qui s’appuyaient sur les bases anticapitalistes de la science marxiste-léniniste, laquelle, malgré ses plus de 100 ans, reste d’une actualité implacable…

La direction nationale du Parti Communiste n’a-t-elle rien retenu des années qui suivirent la fusion des programmes « changement de cap » du PCF et « changement de vie » du PS, pour concevoir en juin 1972 le « programme commun » qui faillit sonner le glas du Parti des Résistants FTP et FTP MOI, le parti communiste d’Ambroise Croizat, de Marcel Paul, de Maurice Thorez, de Jacques Duclos… alors que Georges Marchais avait déclaré le soir même de la signature : « Simplement, je veux dire ceci : Cet accord fera date dans l’histoire du mouvement ouvrier démocratique français et je suis profondément convaincu que demain l’enthousiasme sera grand dans les entreprises, les villes et les villages de ce pays, parmi les forces ouvrières, démocratiques et nationales. C’est un événement d’une très grand importance » ?

Ainsi, alors que la construction du Front de Gauche a rassemblé des foules immenses dans un immense espoir, et que ce Front du peuple a fait trembler un temps la bourgeoisie, pourquoi redonner à la « gauche caviar du capital » le même bâton qui va nous battre une nouvelle fois, et pourquoi accepter cette carotte hollandaise ? Alors pourquoi donc empêcher la construction d’un Front Populaire antilibéral ?

La direction politicienne du PCF prend-elle ses adhérents, ses sympathisants et les forces de gauche de la classe ouvrière et des quartiers populaires, pour des ignorants et des ânes ? Mais nous ne sommes ni dupes ni des ânes, et nous refusons la carotte et le bâton de cette social-démocratie-libérale qui va continuer à nous battre et à nous humilier si nous n’avons pu l’honneur de lui dire « va au diable, traitresse »… De plus quelle manque de clarté politique pour les listes Front de Gauche opposées aux listes PS lors des élections suivantes que seront « les européennes », sur lesquelles nous ne nous étalerons pas puisque nous appellerons clairement à les boycotter… où est la dialectique révolutionnaire ?

Lénine affirmait que « la vérité est révolutionnaire » alors il faut dire la vérité, celle qui consiste à dire que le PCF a besoin du PS pour se maintenir financièrement, car à force de jouer avec le diable, il est devenu en 40 ans, un parti électoraliste et d’élus qui a perdu une grande partie (mais il en reste) de sa base militante réellement marxiste et que la plus part de ses adhérents ne sont plus que de fidèles supporters… qui ont perdu le sens de l’organisation de masse.

Il est certain que le Pas-de-Calais reste parmi les fédérations en capacité militante, autant quantitative que qualitative, avec des cellules organisées et sincères, avec une direction réellement communiste et sans sectarisme. C’est donc ici que la lutte antifasciste est la plus rude, la plus frontale, car le capital sait que cette terre de révolte ouvrière est comme un volcan qui dort mais qui devient puissant quand il se réveille.

C’est du Pas-de-Calais que l’insurrection contre les nazis débutera par une grève historique et héroïque des mineurs de fond, eux qui ont été trahis à plusieurs reprises par la social-démocratie, en 1936, 1939, 1948 puis dans les années 80 quand les puits seront fermés pour des raisons de rentabilité financière.

80 % d’entre eux étaient adhérents au Parti Communiste et syndiqués à la CGT, ils étaient dirigés par les camarades Maurice Thorez et Auguste Lecoeur, lesquels n’auraient jamais mis un genou par terre devant des sociaux-démocrates… mais c’était avant comme dit la publicité… Mais prenons les en exemple !

Cellule ouvrière du bassin minier ouest du Pas-de-Calais :

comibase@gmail.com n°56/23/08/2013

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Dominique Fernandez : Ramon
Bernard GENSANE
(Paris, Grasset, 2008) La lecture des livres de Dominique Fernandez (romans, livres de voyage, photographies) m’a toujours procuré un très grand plaisir. Avec, cependant, deux petits bémols. Pour se rassurer, j’imagine, Fernandez éprouve le besoin d’en faire des kilos, d’écrire jusqu’à plus soif. Dans son très beau livre sur Tchaikovski, par exemple, s’il ne nous décrit pas trois cents rues et artères russes, il n’en décrit aucune. Dans son Ramon, il nous inflige, par le menu (c’est le cas (…)
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