Facebook, Twitter et Youtube n’ont plus de secret pour Israël qui a très vite compris l’intérêt d’infiltrer leur virtualité sans frontières, nuit et jour, sept jours sur sept, été comme hiver, à l’image de sa fine fleur estudiantine, triée sur le volet, qui travaille sous couverture dans des « unités secrètes » structurées de manière quasi militaire sur les campus universitaires.
Ces bons petits soldats du Premier ministre Benjamin Netanyahu sont placés sous la tutelle de son bureau qui cherche à investir la modique somme de 840 000 dollars pour recruter, organiser et financer les espions de la cybergénération, sélectionnés par centaines dans chaque université, comme l’a révélé un article paru dans Haaretz.
Parmi les sujets brûlants qui enflamment par trop la Toile au goût du gouvernement ultra-sioniste, la sécurité de l’Etat hébreu, la lutte contre son boycott et sa délégitimation, sans oublier l’antisémitisme sont traités en priorité par ces jeunes agents très spéciaux enrôlés pour répandre la propagande israélienne et embellir une réalité en vue d’entretenir le mythe de la « seule démocratie du Proche-Orient ». Que la vitrine d’Israël est belle sur le Net après que les messages publiés par ses bataillons de taupes zélées aient chanté les louanges de ses valeurs démocratiques, de sa tolérance religieuse et de son pluralisme !
Confortablement retranchés derrière leurs écrans opaques d’où ne filtre aucune identité, les étudiants israéliens passés maîtres dans l’art de la désinformation formeront bientôt une armée, si l’on en juge par l’ambition affichée par le bureau du Premier ministre qui n’a pas craint de divulguer le recrutement de 550 supers agents en herbe dans les sept complexes universitaires du pays, tous ayant une parfaite maîtrise des langues étrangères.
Les syndicats étudiants sont, quant à eux, chargés d’informer et de sensibiliser des dizaines de milliers d’étudiants à l’existence de ce grand projet national, censé renforcer une hégémonie implacable qui transgresse toutes les limites, y compris celles fixées par le droit international, mais aussi de fournir des ordinateurs et des espaces de travail ergonomiques pour infecter les échanges électroniques en toute quiétude.
"Avec les médias sociaux, vous ne pouvez pas attendre," a déclaré un fonctionnaire sous couvert d’anonymat au Jerusalem Post, ajoutant : "Nous ne laisserons pas les histoires négatives en ligne être diffusées sans réponse, et nous répliquerons par des messages positifs. Ce que nous faisons est révolutionnaire. Nous sommes en train de mettre la diplomatie dans les mains du grand public ".
Ce regain d’espionnage sur la Toile a-t-il été exacerbé par la défaite cuisante essuyée par Israël sur un terrain où ses sombres stratèges n’imaginaient pas être vaincus : les réseaux sociaux ? En effet, en novembre dernier, lors de sa nouvelle offensive meurtrière dans la bande de Gaza, le gouvernement de Netanyahu n’a guère apprécié avoir perdu la guerre des mots ou plutôt des « hashtag ». Selon Haaretz, le hashtag du Hamas #GazaUnderAttack, fort de ses 170.000 mentions, a surclassé celui de # IsraelUnderFire d’Israël, qui n’a totalisé que 25,000 petites mentions. "La perception qui domine le discours en ligne, c’est que l’armée israélienne avait lancé une attaque injustifiée", a déclaré Tomer Simon, un chercheur israélien qui a décrypté l’activité de réseautage social pendant le conflit.
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