RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Des cours « hasbara » dans les universités israéliennes révélés par un nouveau rapport (The Electronic Intifada)

Ce que ces programmes hasbara révèlent en fin de compte c’est qu’Israël est en train de perdre la bataille des relations publiques et d’investir désespérément des ressources massives pour redorer son image.

Diverses institutions universitaires israéliennes ont intégré des cours et des programmes hasbara, terme hébreu utilisé pour décrire les tentatives d’Israël de redorer son image alors que l’occupation et l’agression militaires le rendent de plus en plus impopulaire dans le monde entier.

Un nouveau rapport d’Academic Watch Project montre qu’au lieu de promouvoir une pensée et une recherche critiques, ces cours dans les institutions universitaires servent à défendre la politique de l’État d’Israël et à le blanchir de ses crimes. Academic Watch Project est un groupe d’étudiants palestiniens des institutions universitaires israéliennes qui se consacre à exposer les discriminations au sein des universités israéliennes et leurs liens avec l’occupation militaire et la politique d’apartheid d’Israël.

A Word on Hasbara vise à dévoiler le contenu de ces cours et programmes et leur financement. Il vise aussi à révéler leurs connexions avec les ministères des Affaires étrangères et de la Diplomatie publique et les groupes sionistes internationaux.

« Ambassadeurs officieux »

L’un de ces cours, Ambassadors Online (ou Ambassadors on the Web), a proposé à l’université de Haïfa d’afficher le slogan « Volontariat, Sionisme, Diplomatie numérique ».

La page web du cours présente les logos de deux ministères israéliens de même que ceux de Birthright Israel et StandWithUs, groupes visant à promouvoir Israël chez les étudiants américains, et propose le synopsis : « Le but est de fournir aux étudiants des universités israéliennes les connaissances, les compétences et les outils dont ils ont besoin pour devenir les ambassadeurs officieux d’Israël. Les cadets du projet ont reçu une formation qui les prépare à contester avec efficacité les affirmations de délégitimation, à s’engager dans un dialogue avec les militants anti-Israël et à améliorer l’image d’Israël à l’étranger en élargissant la connaissance positive sur le pays ».

Eli Avraham, co-créateur du cours Ambassadors on the Web, déclare dans une interview avec The Canadian Jewish news : « Quand de fausses affirmations sont formulées sur Israël, telles celles qui l’étiquettent comme un État d’apartheid, les gens ont besoin d’être équipés avec des connaissances et des outils pour se prononcer contre ces affirmations ».

Et il a ajouté : « L’idée principale c’est comment se servir des nouveaux médias pour reconquérir le récit d’Israël et promouvoir le point de vue d’Israël » (Un cours à l’université de Haïfa enseigne les stratégies web hasbara - 13 mars 2012).

Un programme hasbara d’un an

Ambassador Club, du centre interdisciplinaire Herzliya, est un programme d’un an pour plus de deux cents étudiants venant de trente pays, en partenariat avec StandWithUs. Le programme comprend des conférences sur les médias, l’économie et l’histoire, afin d’ « armer les étudiants avec les dernières enquêtes et données et de leur enseigner comment présenter le récit israélien » en Amérique du Nord et en Europe. En fin de cours, chaque participant reçoit « une accréditation avalisée par le ministère israélien des Affaires étrangères », affirme le site StandWithUs.

Les syndicats d’étudiants dans les universités israéliennes proposent aussi leurs programmes hasbara. Le syndicat national des étudiants israéliens a pour but de combattre l’ « antisémitisme » et la « délégitimation de l’État d’Israël » en versant 2000 dollars aux étudiants israéliens en échange de leurs commentaires et lettres écrits sur les sites de réseaux sociaux, faisant la promotion d’Israël et « réfutant » les critiques de la politique de l’État à raison de cinq heures par semaine.

Ces cours hasbara ont été mis en pratique en novembre dernier, quand Israël bombardait Gaza pour le huitième jour consécutif. Le syndicat des étudiants à IDS Herzliya, en coordination avec les ministères des Communications et de la Diplomatie publique, a formé un « centre de guerre » pour promouvoir l’armée israélienne et son agression. Le « centre de guerre » avait reçu l’information directement de l’armée israélienne et du cabinet du Premier ministre.

Le mensonge d’une coexistence

Plus cyniquement encore, ces programmes sont utilisés pour promouvoir le récit fallacieux d’une coexistence, comme celui qui est vanté dans un article récent du Times of Israel sur le programme Ambassadors Online, à l’université de Haïfa. L’article, intitulé Une bande d’étudiants musulmans, druzes et juifs, ensemble pour améliorer l’image mondiale d’Israël, décrit comment des étudiants sont formés pour miner le mouvement mondial de boycott d’Israël.

Mais, malgré le mensonge hasbara selon lequel Israël serait un bastion de paix et de coexistence, et à la promotion duquel le programme de l’université de Haïfa forme les étudiants, la réalité pour les étudiants palestiniens dans les universités israéliennes est de loin bien différente.

Alors que les participants à Ambassadors Online « surveillaient les médias pour les couvertures partiales et participaient à former une opinion publique positive pour Israël  » durant les bombardements de Gaza en novembre dernier, les étudiants palestiniens à l’université de Haïfa qui protestaient contre les attaques étaient diabolisés par le maire de la ville comme « partisans des terroristes » et avaient l’interdiction par l’université de manifester sur le campus.

Ce que ces programmes hasbara révèlent en fin de compte c’est qu’Israël est en train de perdre la bataille des relations publiques et d’investir désespérément des ressources massives pour redorer son image. La tâche des institutions universitaires israéliennes dans ces tentatives fallacieuses réaffirme leur rôle au service de la politique de l’État, au lieu de faire la promotion des valeurs et de l’intégrité universitaires.

Yara Sa’di, étudiante de troisième cycle, militante à Haïfa, est la rédactrice du rapport d’Academic Watch Project.

http://electronicintifada.net/content/hasbara-courses-israeli-universi...

Traduction : Info-Palestine/JPP

»» http://www.info-palestine.eu/spip.php++cs_INTERRO++article13792
URL de cet article 21596
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Boycott d’Israel. Pourquoi ? Comment ?
Nous avons le plaisir de vous proposer cette nouvelle brochure, conçue pour répondre aux questions que l’on peut se poser sur les moyens de mettre fin à l’impunité d’Israël, est à votre disposition. Elle aborde l’ensemble des problèmes qui se posent aux militants, aux sympathisants, et à l’ensemble du public, car les enjeux de la question palestinienne vont bien au-delà de ce que les médias dominants appellent le "conflit israélo-palestinien". Dans le cadre de la campagne internationale BDS (Boycott (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre.

Karl Marx

Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.