Quand les malades deviennent pour la Sécurité Sociale, des variables d’ajustement budgétaire, le glas est sonné pour cette institution sociale créée en 1945 par le CNR : un seul remède, le Socialisme !
Depuis quelques mois, les caisses de Sécurité Sociale ont renforcé les contrôles des malades et notamment des malades de longue durée.
Le résultat est sans équivoque, 50% des malades convoqués devant les médecins conseils de la Sécurité Sociale voient leurs indemnités journalières supprimées du jour au lendemain avec la mention « peut reprendre le travail ». Mais qui sait que ces médecins de la sécu, touchent des primes, en plus de leur salaire, pour faire ce « sale boulot ».
Des travailleurs et leur médecin font appel de ces décisions qu’ils considèrent comme injustes et arbitraires, en recourant à un expert nommé selon le Code de la Sécurité Sociale, c’est-à-dire quand les deux partis s’accordent sur un nom.
Mais force est de constater que ces experts soi-disant éthiques et indépendants, ne le sont plus quand leurs décisions ne s’appliquent pas sur une véritable expertise médicale, c’est-à-dire la réalité du patient examiné, mais sur des textes, ce qui les renvoie mécaniquement à n’être plus des médecins ayant fait le serment d’Hippocrate mais des experts-juridiques au service d’une institution créée pour les travailleurs et par les travailleurs.
Et c’est dans les salles d’attente que les langues se délient, notamment quand on voit un patient sortir en pleurs et qu’on s’imagine quel a été le niveau de mépris et d’infantilisation exercé par cet expert qui a, comme le Médecin-Conseil, un pouvoir extraordinaire de destruction des vies humaines en levant ou baissant le pouce à la manière des patriciens romains.
Alors que dire quand un de ces experts à 80.50 euro la visite (le tarif d’une contestation « démocratique » d’une décision arbitraire, le droit de contester pour s’entendre dire NON) , dit au patient inquiet et sans défense : « je ne suis pas là pour faire de l’humanisme mais pour faire respecter des textes, je ne fais que les appliquer, si vous n’êtes pas satisfait, adressez-vous aux politiques, de droite et de gauche, pour qu’ils les changent, mais ils ne changeront rien, s’ils s’en fichent moi j’applique » .
Que dire quand le patient expertisé, qui essaie de défendre son cas en rappelant à l’expert qu’il a fait le recours à une décision injuste car il ne sent pas apte à reprendre un travail, sur conseil de son médecin traitant avec l’appui de son chirurgien ou spécialiste, se voit répondre : « ils font dans le clientélisme ».
Que dire quand ces experts éthiques et indépendants vous relancent les flonflons du trou de la sécu en vous disant : « la Sécurité Sociale n’a pas vocation à payer des indemnités à des personnes qui peuvent travailler sur un poste adapté, car ces personnes peuvent exercer une activité différente »…
Imaginez la tête de cette femme de ménage quinquagénaire, ex ouvrière d’usine, cassée par le travail et déjà usée, à qui on demande de retravailler malgré ses souffrances.
Le pire est dans cette réflexion méprisante d’un médecin expert éthique et indépendant, à un travailleur du bâtiment de 55 ans qui, atteint d’une maladie des os (connue mais sans traitement médical connu) depuis des années, ne peut presque plus marcher : « Vous allez mieux, alors faites un dossier à la Cotorep, votre tête est vos bras ne sont pas malades, vous pourriez travailler dans un nouveau métier sur un poste aménagé derrière un bureau…avec un ordinateur. »
Pas de chance, ce travailleur est tombé sur un « Yakafocon » roulant dans un somptueux 4x4 japonais.
Mais comment en est-on arrivé à un tel niveau de mépris oligarchique pour les travailleurs malades ou usés par le travail pénible… où est l’esprit de solidarité qui a animé Ambroise Croizat et le CNR pour créer la Sécurité Sociale alors la France sortait d’une guerre destructrice et couteuse ?
Les profits caractérisés par une contribution de plus en plus restreinte des entreprises à la Sécurité Sociale et l’individualisation pour abattre l’esprit de solidarité de classe de la Sécurité Sociale, sont peut-être les premières réponses.
Car les 34 milliards annuels accordés au patronat au titre des exonérations de cotisations sociales (près de 300 milliards d’euro en 20 ans soit 2000 000 000 000 de francs (2000 milliards) soit une année de budget de l’Etat dans les années 80) ne vont plus dans les caisses de la sécu, donc il faut trouver des variables d’ajustement budgétaire pour combler les pertes (le fameux trou)… D’où les déremboursements de médicaments et de prestations, et bien sur les malades qui sont jetés du système par l’arbitraire de fonctionnaires zélés et d’experts aux ordres… trop cher mon fils !
En fait, ils nous rabâchent que la Sécurité Sociale est malade et que l’Etat ne peut pas tout faire, pour l’amener dans l’escarcelle des fonds d’investissements et des assurances, et pour détruire l’esprit du CNR en 1945, comme le disait Denis Kessler en 2007 : « Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis ancien entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer. Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde moderne pour défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance »
Ainsi déjà beaucoup de secteurs nationalisés en 1945 au nom de l’intérêt de la nation ou suite à la collaboration de leurs patrons, ont été privatisés, mais ils restent des bastions à fragiliser de l’intérieur, grâce à de zélés collaborateurs imbus de leur pouvoir, avant que les armées financières capitalistes puissent lancer leurs assauts pour s’emparer des butins, au détriment des populations car la vie humaine est devenue une source de profits… Tu paies ou tu crèves, c’est de l’angélisme par la sélection entre forts et faibles, entre bien portants et malades, entre riches et pauvres !
Manifester, pétitionner, ils n’en ont que faire… tournez, tournez manège ! Voter le bon candidat pour éliminer un intrus mais au second tour un autre pire que l’intrus éliminé apparaît !
La droite, l’extrême-droite, la gauche, l’extrême gauche, le centre droit, le centre gauche… beaucoup de discours, parfois même des beaux discours, mais pour dire quoi et faire quoi face à ce rouleau compresseur qui écrase le peuple sur son passage et sans se soucier de lui… hommes, femmes, enfants, malades, vieillards, pauvres, très pauvres… tout le monde est écrasé, parce que c’est la Crise.e.e.e.e !
Ah la crise, la dette, les trous, la compétitivité, la concurrence, le marché, la mondialisation, la création de richesses, les tendances, les charges, les caisses, la lourdeur du Code du Travail, la bureaucratie, le low-cost, la contrefaçon, les évadés fiscaux, les banques, l’euro, l’Europe, les pays émergents, les syndicats, le décolleté de Nabila et le Royal Baby… voilà l’actualité proposée !
Mais face à cette déferlante d’économisme réactionnaire et d’informations décadentes, exercée par la puissance médiatique de la propagande capitaliste, où est l’être humain, que lui reste-t-il d’autres que d’être devenu une variable d’ajustement budgétaire sur laquelle on fait des économies ?
Parler de libéralisme et de capitalisme, pas de gros mots !
Parler de dignité et de respect, une plaisanterie !
Parler de démocratie et de contrôle, c’est un canular !
Parler de gratuité et de partage, quelle utopie !
Parler de solidarité et d’unité entre travailleurs,une gabegie inutile !
Parler de guerre de classes, une invention !
Parler d’un Etat socialiste, mais c’est une horreur !
La crise, la dette, les trous, la compétitivité, la concurrence, le marché, la mondialisation, la création de richesses, les tendances, les charges, les caisses, la lourdeur du Code du Travail, la bureaucratie, le low-cost, la contrefaçon, les évadés fiscaux, les banques, l’euro, l’Europe, les pays émergents, les syndicats, le décolleté de Nabila et le Royal Baby… « Voilà l’actualité qui intéresse et qui fait des parts de marchés dans l’audimat » diront les gros beaufs experts de tous genres, endimanchés et cravatés pour avoir l’air d’être intelligents, et qui utilisent les plateaux et les tribunes des média et journaux pour leur horrible propagande qui divise le Peuple à coup de mensonges.
Reprendre l’initiative et le contrôle, unir le peuple, préparer l’avenir… seule l’organisation marxiste-léniniste en est capable, et cette organisation en Front Populaire antilibéral et anticapitaliste n’est ni de droite ni du milieu ni de gauche, elle est communiste, le seul antidote au poison capitaliste : la preuve est la dégénérescence depuis 20 ans, la conséquence de la chute du bloc soviétique, trahi de l’intérieur et frappé de l’extérieur par les servants du système qui nous oppresse et nous infantilise, le capitalisme.
Camarades, n’est-il pas venu le temps de s’organiser sans sectarisme sur des valeurs populaires de classe ?
Cellule Ouvrière du Bassin Minier Ouest