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Salut des Pères Fondateurs à Edward Snowden, l’un des leurs (suivi de) Le Montana, pionnier anti-NSA

Et si le Système portait en lui les germes sinon de son auto-destruction... ou au moins ceux de son opposition, de sa régulation...On peut rêver...

De liberté individuelle à néo-libéralisme effréné, la palette est on ne peut plus large du principal qualificatif du Système. Et si justement c’était au nom de cette "palette" que se serait glissé de très sérieux "grains de sable" dans les rouages de la NSA, et qu’ils seraient

 du fait des États de l’Union, et
 au nom des "Pères Fondateurs".

Ce serait une excellente nouvelle pour le ROW (Rest of the World) non ?

J’ai tenu à réunir ces deux textes de Dedefensa.org (avec fautes et coquilles habituelles que vous excuserez, dans les parties traduites) :

 Salut à Edward Snowden des Pères fondateurs à l’un des leurs, et
 Le Montana, pionnier anti NSA,
...car ils me semblent être tous deux la démonstration parfaite de ces significatifs "grains de sable".

S’ils pouvaient être à l’origine d’un salutaire (pour une fois) "inside job" !

gérard

Salut des Pères Fondateurs à Edward Snowden, l’un des leurs

Le professeur Stephen M. Walt, qui se rendit fameux par la publication, avec John Mearsheimer, d’une étude sur l’influence de l’AIPAC (lobby pro-israélien) sur la politique extérieure US, n’en est pas moins resté un membre éminent de l’establishment américaniste.

Le “coup d’éclat” de cette étude n’est pas un acte de dissidence ni un acte antiSystème, mais une démarche d’un homme partisan d’une politique extérieure des USA réaliste et accordée d’abord aux intérêts des USA, c’est-à-dire essentiellement des intérêts américanistes. Par conséquent, les opinions de Walt sur les problèmes courants de la politique extérieure, même s’ils sont divergents d’une politique interventionniste extrême, restent dans le domaine de ce qui est largement acceptable par l’establishment.

Aussi, l’opinion de Walt sur l’acte du whistleblower Edward Snowden était-elle restée très discrète, sinon inexistante. Il avait accueilli favorablement le “travail intrépide” de Glenn Greenwald, qui ne disait rien de Snowden qu’on ne connaissait pas encore, le 7 juin 2013 (« Grâce au travail intrépide par Glenn Greenwald et d’autres, nous savons maintenant beaucoup plus de la surveillance secrète que le gouvernement américain a fait au cours des dernières années. »), puis il avait développé une analyse des dangers de la surveillance du public, le 10 juin 2013, puis deux autres réflexions sur les à côtés de cette crise, – mais quasiment rien sur Snowden. Il le fait enfin le 4 juillet 2013, jour de la fête nationale des USA, en prenant symboliquement mais clairement position, en disant simplement que les “Pères Fondateurs”, les Jefferson et les Madison, finalement auraient été fiers, s’ils avaient vécu à notre époque, de l’acte accompli par le whistleblower Snowden.

Cette prise de position, de type symbolique mais qui se veut complètement en accord avec les Pères Fondateurs de l’américanisme, est en complète contradiction avec la condamnation absolue de Snowden qu’exige le Système. Elle est, à notre sens un signe de la marque que cette affaire laisse déjà et va laisser de plus en plus dans les psychologies, – y compris, c’est justement l’intérêt du cas Walt, dans les psychologies des dirigeants-Système... Ainsi, finit par conclure Walt, Snowden n’a pas fait différent de ce qu’ils firent il y a 237 ans, une révolte contre l’empire ! Snowden est l’un des leurs !

"Chaque année, le 4 juillet, je m’assoies et je lis la Déclaration d’Indépendance. C’est une habitude que j’ai prise il y a quelques années, mais je prends un plaisir particulier dans le fait de feuilleter les principes de la fondation de la Révolution américaine, la langue archaïque et tout.

En ces jours de pouvoir exécutif rampant, de journalisme couché et d’inflation de menaces réfléchies, c’est un mémento de valeur que les gouvernements existent pour servir les gens, et pas dans d’autres objectifs. En ce jour de l’indépendance, je me demande ce que les Pères Fondateurs auraient fait d’Edward Snowden. La question est évidemment un peu absurde, comme si en 1776 ils auraient pu avoir imaginé quelque chose comme Internet, ou même le téléphone. Mais ils auraient compris la capacité d’un gouvernement de saisir le courrier et d’enquêter et de harceler ceux soupçonné de déloyauté. Et ils auraient sûrement compris le concept de risquer son avenir pour l’amour de ses idéaux.

Il est évidemment possible qu’ils auraient vu Snowden, comme certains membres de Congrès le font, comme un homme qui a trahi son pays en divulguant l’information classée. Mais ne serait-ce pas aussi possible qu’ils auraient vu en lui un esprit frère, quelqu’un qui aurait fait un pas irrévocable sur une question de principe ? Particulièrement ils pourraient avoir vu en lui un homme qui a reconnu la tendance naturelle des gouvernements d’étendre leur contrôle sur les citoyens, et habituellement au nom de la sécurité nationale.

N’oublions pas que les Pères Fondateurs avaient à plusieurs fois alerté sur les dangers des armées permanentes, qu’ils avaient correctement compris comme étant une menace perpétuelle contre la liberté.

Ou que James Madison avait à merveille averti qu’aucune nation ne peut rester libre dans un état de guerre perpétuelle, un sentiment que Barack Obama a récemment cité mais qu’il ne semble pas avoir complètement pris à cœur.

Les Pères Fondateurs avaient aussi donné le Quatrième Amendement à la Constitution américaine car ils avaient compris que le fait de défendre la vie privée individuelle contre la prise d’autorité gouvernementale est un droit humain essentiel aussi bien qu’une sauvegarde importante de liberté. [...]

Snowden peut avoir enfreint la loi, mais comme l’avaient fait les Pères Fondateurs quand ils ont élaboré cette fameuse déclaration, il y a 237 années. Ils ont fait ainsi au mépris d’un empire puissant, comme l’a fait Snowden.

Le monde en est sorti plus riche d’avoir voulu défier les lois de leur temps et l’acte idéaliste de Snowden peut nous le laisser plus riche aussi. Je suspecte Thomas Jefferson, James Madison et le reste de ces révolutionnaires d’avoir compris cela. »

dedefensa.org
http://www.dedefensa.org/article-salut_des_p_res_fondateurs_edward_snowden_l_un_des_leurs_06_07_2013.html

Le Montana, pionnier anti-NSA

Il s’agit d’un cas à première vue anodin, sinon dérisoire au regard des grandes affaires du monde, et particulièrement de la dimension considérable de la crise Snowden/NSA. Mais la chronologie, et peut-être aussi l’intuition, y ont mis du leur et offrent un éclairage différent. Cela fait qu’effectivement une loi déjà votée et promise initialement au quasi-anonymat pourrait devenir une marque importante dans ces grands événements.

Cela autorise l’auteur Seaborn Larson de DailyInterLake.com (le 8 juillet 2013) à débuter son texte par cette déclaration emphatique : « Le Montana a fait l’histoire ce printemps après avoir passé la première loi d’État pour empêcher le gouvernement d’espionner quelqu’un dans l’État en pistant ses informations personnelles conservées dans son matériel électronique. »

Le caractère étonnant de la chose est évidemment que cette loi n’a rien à voir avec la crise Snowden/NSA puisqu’elle a été votée par le Congrès du Montana et entérinée comme loi de l’État du Montana par le gouverneur Steve Bullock le 6 mai 2013, exactement un mois avant que n’éclate la crise Snowden/NSA.

Le député de l’État Daniel Solnikov, un républicain qui est l’auteur de la loi, remarque évidemment le caractère complètement aléatoire, isolé, strictement local de son initiative... « “Je ne savais même pas que c’était la première dans le pays,” a dit Zolnikov . “Nous avions juste vu d’autres législations, ‘pourquoi ne ferions nous pas ceci ?’” La loi définit un dispositif électronique comme “un dispositif qui permet l’accès ou l’utilisation d’un service de communication électronique, d’un service informatique lointain, ou d’un service d’informations locales.” Cela pouvait signifier les téléphones cellulaires, les portables, les tablettes et autres produits électroniques. »

• Notons la situation qui caractérisait le moment où cette loi a été effectivement promulguée comme loi de l’État, le 6 mai 2013 : « Bien que la Législature du Montana fut la première à passer une loi de cette sorte, Zolnikov a dit que l’idée a été inspirée par l’élan législatif au Texas qui était en parallèle avec la législation du Montana. Zolnikov a dit que le projet de loi au Texas a échoué parce qu’il a été trop atténué.. Au Montana, Zolnikov a dit que le soutien en faveur du projet de loi a dépendu plus de l’âge que l’affiliation à un parti .“Les Démocrates et les Républicains les plus jeunes étaient ceux qui étaient vraiment pour le projet de loi,” a dit Zolnikov, qui est âgé de 25 ans. “Les législateurs les plus vieux dans l’Helena n’ont pas été beaucoup plus pour ou contre.”” »

• Notons maintenant la situation actuelle, c’est-à-dire la situation post-Snowden, alors que la question de la protection des droits individuels et de la défense de la vie privée est devenue un composant d’une crise (Snowden/NSA) de dimensions mondiales, mise au premier rang de l’activité du système de la communication : « La semaine dernière, le New York Times a dit que plus d’une douzaine d’autres états, en incluant Maine et Massachusetts, ont pris en considération une législation semblable pour cette année.. Des groupes nationaux qui défendent les droits à la vie privée ont acclamé la nouvelle loi du Montana, en disant que d’autres États en considérant une telle législation ont maintenant un exemple à suivre. La loi de l’État peut aussi fournir une tendance à l’acte de Surveillance et de Vie privée Geolocation, la contrepartie fédérale de HB603.. “Peut-être les habitants du Montana, connus pour leur amour de la liberté et de la vie privée, comprennent intuitivement combien est sensible la localisation d’informations et combien où vous allez peut révéler qui vous êtes,” Allie Bohm, avocat et stratège politique à l’Union des Libertés Civiles Américaines, a noté récemment dans un commentaire en ligne.. “La majorité des législatures publiques s’est arrêtée pour l’année, mais nous espérons qu’elles suivront l’avance du Montana quand elles reprendront position la séance suivante.” »

Nul n’ignore, et Zolnikov en premier, que cette loi du Montana est frontalement et fondamentalement opposée aux législations policières et de surveillance du gouvernement fédéral. Par conséquent, le cas ira très probablement devant la Cour Suprême, à l’initiative du gouvernement fédéral et au nom de la prééminence théorique de la législation fédérale sur les législations des États de l’Union.

Le climat est, aujourd’hui et depuis le 6 juin, radicalement différent de ce qu’il était le 6 mai, lorsque la loi fut entérinée par le gouverneur du Montana, et ce qui aurait été un cas mineur avec peu de chance de tenir devant le bulldozer juridique et les moyens de pression du gouvernement fédéral en temps normal, devient beaucoup plus ouvert dans le climat qu’on connaît dans l’époque post-Snowden. Dans ce cas, cet événement local et anodin a toutes les chances de devenir l’avant-garde d’un mouvement national d’affrontement entre les États de l’Union et le gouvernement fédéral, avec des effets internationaux à mesure.

On tiendra d’autant plus pour cette hypothèse qu’il faut placer le cas dans le cadre général qu’on a décrit le 8 juillet 2013, sur la “balkanisation-dévolution” rampante des USA, États-versus-centre, et que le centre ne cesse de s’affaiblir dans sa mécanique institutionnelle, législative et exécutive d’exercice direct du pouvoir. Plus encore, le cas est d’autant plus intéressant que la faiblesse du gouvernement fédéral ne l’empêcherait pas d’être intransigeant dans une telle occurrence, parce que ce n’est pas lui qui est en cause mais la puissance anciennement occulte et désormais à ciel ouvert (du point de vue de la communication) du monstre-NSA, et que le gouvernement fédéral en est pratiquement le prisonnier, comme il est d’autres centres de pouvoir plus puissant que lui. De ce point de vue, on peut être assuré de l’intransigeance de la NSA, entité bureaucratique monstrueuse qui ne connaît et ne supporte aucune limite, et qui imposera son diktat au gouvernement fédéral pour qu’aucune restriction ne soit apportée à son empire impératif dont l’ambition est une surveillance infinie et pour l’éternité, sans aucune limite concevable pour l’objet de cette surveillance (aspect de cette “rationalisation de notre folie” selon Chris Hedges et le capitaine Achab).

Face à une telle intransigeance et compte tenu de la nouvelle situation de l’Amérique (“balkanisation-dévolution”), les États, surtout s’ils sont nombreux à avoir suivi l’exemple du Montana, seront eux aussi poussés à une intransigeance impliquant leur survie en tant que collectivités disposant d’une certaine autonomie et fortement dépendantes des souhaits et pressions de leurs citoyens. (Cela, d’autant plus qu’on peut envisager que les lois type-Montana qui pourraient surgir aujourd’hui dans d’autres États devraient logiquement être beaucoup plus dures que celle du Montana, dans l’époque post-Snowden.)

En d’autres mots, cela peut être un cas dépendant de l’hypothèse évoquée dans le texte cité du 8 juillet 2013, d’une “interférence majeure” :

« Cette formule s’installe pour l’instant sans autre forme de procès, sans remous notable ni réaction quelconque, parce qu’aucune interférence majeure n’est encore intervenue. (Par “interférence majeure”, nous entendons, par exemple, une sollicitation de forte importance du “centre” aux États pour une de ses entreprises de type sécurité Système.)... »

Il s’agit évidemment d’une simple hypothèse et nullement d’une prospective, encore moins d’une prévision. Il y a déjà eu, ces dernières années, des cas d’affrontements entre le “centre“ et les États, qui semblaient devoir prendre de l’importance et qui se sont dilués à l’avantage du “centre” (voir le cas de l’Arizona avec la loi anti-immigration, notamment le 26 juillet 2010). Aucune prévision n’est donc possible... Simplement, il y a le constat de la disparité grandissante, comme expliquée dans le même texte, entre les orientations et les intérêts des États et les exigences maximalistes du Global Security System basé à Washington. La NSA en est un des plus formidables piliers, et s’exerçant dans ce cas sur un domaine spécifique qui, s’il est souvent accepté par les citoyens US au niveau général de la situation des USA vis-à-vis de ROW (reste du monde) avec les narrative qui vont avec, devient beaucoup moins supportable, sinon insupportable à l’échelon local des États de l’Union.

dedefensa.org

http://www.dedefensa.org/article-le_montana_pionnier_anti-nsa_11_07_2013.html

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