![Kill, Kill, Kill, Kill, Kill The Poor (Ou Mourir)](local/cache-vignettes/L250xH181/arton21243-b6274.jpg?1684117679)
Depuis 2010, la Cour des comptes est dirigée par le « socialiste » Didier Migaud.
Il a été mis là par Nicolas Sarkozy, qui l’aimait beaucoup.
Le montant de son émolument n’est pas connu.
Mais sous sa houlette (et sous les hourras de la droite décoincée) : la Cour des comptes est devenue, en peu d’années, une espèce d’agence de com spécialisée dans la récitation des mantras du libéralisme, dont l’activité principale est (par conséquent) de psalmodier qu’il faut que la France réduise sa dépense publique (ou mourir).
Le gars est une espèce de Franz-Olivier Giesbert de la haute fonction publique, et bien sûr : cela lui vaut d’être adulé par la presse dominante, où des chefferies confites dans les mêmes obsessives dévotions libérales que les siennes lui font, à chaque fois qu’il répète qu’il faut que la France réduise sa dépense publique (ou mourir), de gigantesques ovations.
(Le Monde, quotidien vespéral dont la lecture fait chaque soir monter le taux d’humidité du patronat, a ainsi pris le pli de traiter chacune des apparitions publiques de M.Migaud comme il l’eût fait, en leur temps, de cellles de M. Christ multipliant les pains – à ceci près, naturellement, que M. Christ, pour ce qu’on en sait, n’aurait sans doute pas supporté d’être si frénétiquement léché.)
Dans son dernier rapport, par exemple : la Cour des comptes explique qu’il faut que la France fasse, d’ici la fin de l’année 2015, vingt-sept (27) milliards d’économies, ou sinon, l’Europe sera pas contente du tout - et l’excellent M. Barroso va se fâcher tout rouge, comme à chaque fois que des communistes ont le front de ne pas obtempérer dans la demi-seconde à ses ordres.
Lisant cela : le zézayant Kevin, trois ans, bat des mains.
Car il sait que rien n’est plus zaisé que de réaliser cette substantielle économie : il suffit, compte-t-il sur ses petits doigts, de reprendre aux zentreprises les 20 milliards d’euros que vient de leur distribuer le gouvernement « socialiste » de M. Zayrault.
Et rien ne serait, en effet, plus facile que de procéder à cette juste redistribution.
Mais bien évidemment : ce n’est pas du tout ce que préconise M. Migaud.
Car, outre qu’il n’est pas dans sa nature d’importuner la possédance – rappelons qu’il est « socialiste », et que cela l’oblige -, M. Migaud sait que s’il s’aventurait sur ce glissant terrain, Le Monde cesserait de l’idolâtrer, et de réciter ses déclarations comme s’il s’agissait d’un nouvel évangile.
Alors M. Migaud formule plutôt la proposition suivante – dont nul(le) ne sait, au vrai, si elle est pour de bon de son cru, ou s’il l’a discrètement recopiée, à la Macé-Scaron, dans un quelconque éditorial du Figaro Magazine : faut qu’on fait cette fois-ci un « effort particulièrement vigoureux », faut qu’on donne des grands coups de coupe-coupe dans les prestations familiales, dans les retraites, dans les aides au logement, dans les indemnités chômage, et dans l’assurance-maladie, of course, et on pourrait aussi tuer directement quelques dizaines de milliers de nécessiteux, mais bon, ça risque d’être mal vécu par les familles, alors n’a qu’à lourder quelques fonctionnaires et demander aux survivant(e)s de travailler plus pour gagner moins, tas de feignasses, yo, Serge Dassault.
En clair : M. Migaud recommande très distinctement de prélever dans les poches des pauvres les sommes nécessaires au maintien du train de vie des riches dont l’entretien creuse d’abyssaux trous dans le trésor public.
Immédiatement : Le Monde consacre sa une à cette exigeante préconisation, et la double, comme d’hab, d’un entretien avec M. Migaud - d’où ressort que M. Migaud n’est pas seulement très beau, mais qu’il sent, de surcroît, bon le sable chaud.
Puis : Jean-Marc Ayrault, qui est lui aussi un « socialiste », s’empresse de confirmer que M. Migaud « dit vrai » - viens là Didi, qu’on s’en tape cinq.
Puis, François Hollande, qui en est un autre, promet de « redonner de l’espoir » aux Françai(se)s.
Et en effet : dans le même temps qu’il prend ce solennel engagement, les couloirs du siège du Medef résonnent de longs ululements de joie.
Sébastien Fontenelle