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Le terrorisme des Etats-Unis contre Cuba

Discours prononcé le 12 février 2005 lors du XIV Salon international du livre de La Havane en guise de présentation de Terrorismo de Estados Unidos contra Cuba. El caso de los Cinco (La Havane : Editorial José Martà­, 2005), édition cubaine de Superpower Principles. U.S. Terrorism Against Cuba (Monroe, Maine : Common Courage Press, 2005). www.commoncouragepress.com

Ce projet est né d'un profond sentiment d'indignation. Un sentiment presque incontrôlable. En décembre 2003, en rédigeant un article sur le scandaleux cas des cinq prisonniers politiques cubains, a surgi l'impérieuse nécessité de réaliser un écrit collectif sur le terrorisme des Etats-Unis contre Cuba et sur l'abjecte condamnation des cinq patriotes cubains.

 

En janvier 2004, j'ai contacté plusieurs universitaires, intellectuels, écrivains, chercheurs et journalistes de renommée internationale et je leur ai fait part du projet de publier ensemble un ouvrage collectif sur l'un des pans les plus infâmes de la politique étrangère des Etats-Unis contre Cuba. En moins de deux semaines, les personnes suivantes ont accepté de participer au projet : Ricardo Alarcón, président de l'Assemblée nationale du pouvoir populaire de la République de Cuba ; William Blum, ancien fonctionnaire du département d'Etat étasunien ; Noam Chomsky, célèbre linguiste étasunien considéré par le New York Times comme étant « le plus important intellectuel de notre époque » ; Piero Gleijeses, prestigieux professeur de politique étrangère étasunienne à  l'Université Johns Hopkins ; Nadine Gordimer, écrivaine sud-africaine et Prix Nobel de littérature ; Saul Landau, ancien chercheur du département d'Etat nord-américain et universitaire distingué ; Gianni Miná, sans doute l'un des plus célèbres journalistes italiens ; Michael Parenti, l'un des penseurs étasuniens les plus progressistes ; James Petras, prolifique écrivain nord-américain très respecté pour la justesse de ses analyses ; Michael Steven Smith, avocat et écrivain très connu aux Nations unies ; Ignacio Ramonet, directeur du prestigieux journal français Le Monde Diplomatique et l'un des intellectuels français les plus respectés ; Jitendra Sharma, avocat et Président de la International Association of Democratic Lawyers, organisme qui dispose de représentants à  l'UNESCO, à  l'UNICEF et dans 96 pays; Wayne S. Smith, l'un des spécialistes les plus expérimentés sur les relations entre Cuba et les Etats-Unis et ancien chef de la Section des intérêts nord-américains de La Havane de 1979 à  1982; Leonard Weinglass, célèbre avocat qui a défendu Angela Davis, Jane Fonda, Mumia Abu-Jamal, Amy Carter (la fille de l'ex-président Carter), et actuellement avocat de Antonio Guerrero; et Howard Zinn, l'un des plus importants historiens nord-américains.

 

L'objectif de cet ouvrage est de faire connaître la vérité au peuple des Etats-Unis et à  la communauté internationale et de révéler les barbaries perpétrées par Washington contre Cuba. Les Nord-américains ont démontré, à  de multiples reprises, qu'ils étaient capables de défendre des causes généreuses à  condition de pouvoir échapper à  la puissante machine de désinformation et d'endoctrinement que constituent les transnationales de l'information.

 

L'objectif de ce livre est aussi de revendiquer le droit du peuple cubain à  être maître de son destin et d'exiger la libération des cinq antiterroristes injustement incarcérés. L'ouvrage est publié aux Etats-Unis par la maison d'éditions Common Courage Press. Une traduction au français est prévue pour septembre 2005.

 

Quelques réflexions sur le cas des Cinq :

 

Dans l'histoire des relations entre Cuba et les Etats-Unis, le cas des Cinq s'inscrit dans la continuité d'une politique criminelle menée depuis le triomphe de la Révolution cubaine en 1959. Cette politique prend ses racines dans les desseins impérialistes élaborés dès le XVIIIe siècle.

 

L'inique condamnation prononcée à  l'encontre de cinq citoyens cubains qui ont risqué leur vie pour protéger celle des autres revêt un caractère exceptionnel, non seulement dans son contenu juridique dans la mesure où des personnes héroïquement dévouées à  la lutte antiterroriste ont été traitées comme de vulgaires criminels, mais aussi par le traitement réservé à  cette scandaleuse affaire par la presse internationale. Ces deux aspects de la question illustrent malheureusement non seulement le grave déficit d'éthique qui règne dans les relations internationales, mais aussi la superficialité intellectuelle qui gangrène le monde occidental.

 

Dans l'histoire du terrorisme international, le cas de Cuba est réellement unique et devrait être étudié et dénoncé par tout spécialiste du terrorisme digne de ce nom. Mais, au contraire, les constantes agressions dont souffrent les Cubains sont occultées et censurées, ou, quand cela n'est plus possible, minimisées par les transnationales de l'information. Jamais une nation n'a été affrontée à  une campagne terroriste aussi impitoyable et sophistiquée que Cuba. Elle est menée avec un zèle fanatique par les Etats-Unis, la plus grande puissance que l'humanité ait jamais connue. Le peuple cubain a été victime de plus de 300 attentats terroristes qui ont coûté la vie à  plusieurs milliers d'innocents, parmi lesquels des personnes âgées, des femmes et des enfants. En plus de l'invasion militaire mercenaire de Playa Girón en avril 1961, s'ajoute l'incessante guerre paramilitaire et le terrorisme bactériologique.

 

Le terrorisme que l'on a coutume de définir comme étant « l'usage de la violence ou la menace de l'utilisation de la violence contre une population civile pour des fins politiques, idéologiques ou religieuses » ne se limite pas à  cet aspect militaire et paramilitaire. Il est également économique. Les sanctions économiques étasuniennes imposées au peuple cubain depuis 1960 et condamnées par l'ensemble de la communauté internationale entrent pleinement dans cette définition.

 

A cela pourrait s'ajouter la campagne internationale de désinformation, d'une violence inouïe, dont souffre la population cubaine. Ce terrorisme médiatique provient également de Washington et il est scrupuleusement relayé par une grande partie de la presse internationale. C'est la raison pour laquelle l'autorité morale dont se prévaut l'actuelle administration Bush dans la « lutte contre le terrorisme » frise le niveau zéro.

 

Tant que Fernando, René, Ramón, Gerardo et Antonio resteront injustement incarcérés, la « lutte contre le terrorisme » ne sera que le symbole de la politique fallacieuse et meurtrière destinée à  imposer l'hégémonie étasunienne à  l'humanité. Tant que les groupuscules terroristes anti-cubains de Floride seront érigés en emblème du combat pour la démocratie, la « lutte contre le terrorisme » restera une expression doctrinale, absurde et dénuée de sens. Tant que le peuple cubain vivra sous un état de siège économique permanent, il sera extrêmement difficile de parler de respect du droit international et de justice dans le monde. L'erreur grave commise par Washington est de penser que ce harcèlement arbitraire inhibera la capacité de résistance des Cubains. Les faucons impérialistes de la Maison-Blanche oublient simplement que, pour reprendre les propos du président cubain, « cette Ile s'enfoncera dans la mer avant que le peuple cubain ne consente à  être l'esclave de quiconque ».

Notes

 

1 Salim Lamrani (dir.) Superpower Principles. U.S. Terrorism Against Cuba (Monroe, Maine : Common Courage Press, 2005). www.commoncouragepress.com ; www.amazon.fr ; www.amazon.com

Salim Lamrani (dir.) Terrorismo de Estados Unidos contra Cuba. El caso de los Cinco (La Havane : Editorial José Martà­, 2005).

 

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Le cynisme particulier des États-Unis est que durant toute l’existence de Cuba révolutionnaire, ils ont délibérément cherché une stratégie pour étrangler le pays, discriminer son peuple et détruire l’économie.

Maria Zarajova
porte-parole du Ministère des Affaires Étrangères de Russie

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