Cette préoccupation est logique compte tenu de l’équilibre actuel des forces après la victoire militaire de l’armée syrienne et du Hezbollah à Qusair.
La délégation saoudienne a rencontré des représentants du ministère français des Affaires étrangères. Les autorités françaises comprenaient le ministre des Affaires étrangères et les responsables chargés du dossier syrien. Il s’agissait d’une mobilisation conjointe franco-saoudienne pour faire face à l’axe Iran-Syrie-Hezbollah et à ce qui s’est passé dans Qusair et ce qui se profile pour la campagne d’Alep.
Une source diplomatique a décrit les réunions comme « une mobilisation générale pour contrer l’engagement sans précédent du Hezbollah et de l’Iran dans les combats, et pour examiner les moyens d’empêcher une défaite militaire de l’opposition syrienne. »
À l’approche de la conférence de Genève II, toutes les parties impliquées ont commencé à manifester de la nervosité. Il y a même des doutes sur le fait que la conférence ait lieu. Il est probable que la délégation saoudienne a mis en garde ses collaborateurs français sur le danger d’une tenue de la conférence de Genève à un moment où l’opposition syrienne est divisée et où une partie importante de cette opposition est dirigée par des djihadistes salafistes.
Les deux parties se sont entendent sur les risques d’aller à Genève. Après la défaite de l’opposition syrienne dans la région centrale de la Syrie, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a déclaré que ce serait négatif si « une partie va à la [conférence de Genève] en situation très défavorable et l’autre partie en situation très favorable. »
L’année dernière, les faucons du groupe des Amis de la Syrie - dirigé par la France, l’Arabie saoudite et le Qatar - ont travaillé dur pour imposer un équilibre militaire en faveur de l’opposition. Après la première conférence de Genève en juin 2012, lorsque les deux parties en conflit étaient dans une impasse, le groupe des Amis de la Syrie a bloqué une interprétation commune de l’accord fixé à Genève qui aurait ouvert la voie à une solution négociée.
Il semble que la France et l’Arabie saoudite ont appris une leçon de la bataille Qusair. Philippe Alliot, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a dit : « Qusair est un endroit stratégique. Nous sommes donc en face d’un changement majeur. Nous pensons que c’était un moment crucial dans le conflit syrien » , qui appelle à « renforcer les liens avec la Coalition nationale syrienne et ses forces armées en particulier, au cours de la prochaine réunion avec le général Salim Idris ».
Alliot a aussi évoqué la possibilité que la France envoie des armes à l’opposition syrienne. Il a déclaré : « Nous n’avons pas encore pris cette décision, mais nous pouvons le faire parce que l’Union européenne a levé l’interdiction des armes à l’opposition, et il n’existe aucune disposition légale - alors que nous attendons le début d’août - qui empêche la France de fournir ces armes. La bataille de Qusair et ce qui se profile à Alep ont créé une situation nouvelle ».
La France s’est alignée sur le discours de l’Arabie Saoudite. Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que la France et l’Arabie « ont discuté de l’implication croissante du Hezbollah et de l’Iran dans les combats. L’Iran est devenu directement impliqué. Et l’armée du régime syrien est devenu un relais pour le Hezbollah ».
12 juin 2013 - Al-Monitor - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.al-monitor.com/pulse/politics/2013/06/france-saudi-arabia-coordinate-syria-efforts-qusair-geneva.html
Traduction : Info-Palestine - al-Mukhtar