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International Herald Tribune

Quand ce sera fini, qui aura le pétrole ?

Dan Morgan et David B. Ottaway, le "Washington Post"

Le titre donné par le Heral tribune à Cet article du Washington Post sonne comme un édito doublé d’un avertissement. Le titre original, celui du même article paru dans le Washington Post était le suivant : "Dans le Scénario de la Guerre contre l’irak, le pétrole est une question clé : Les foreurs américains regardent l’énorme bassin de Pétrole"

La question du pétrole est la cle qui permet de comprendre les enjeux de la guerre que Bush veut mener contre l’Irak. Elle permet aussi de comprendre la versatilité dont témoignent nombre de gouvernements qui reviennent petit à petit sur leurs positions à l’origine radicalement opposées à la guerre contre l’Irak. Les américains promettent de partager un gateau qu’ils n’ont pas encore. Qui garantit qu’ils ne voudront pas aussi garder les miettes quand ils auront installé en Irak un gouvernement à leur convenance ?

D’après des fonctionnaires de l’industrie et des leaders de l’opposition irakienne, si les Etats-unis déposent le Président Saddam Hussein, cela pourrait ouvrir une manne pour les compagnies de pétrole américaines longtemps bannies de l’Irak. Les accords pétroliers entre Bagdad, la Russie, la France et d’autres pays seraient remis en question et cette situation pourrait réorganiser les marchés pétroliers dans le monde.

Bien que les hauts les représentants de l’administration de Bush affirment qu’ils n’ont pas commencé à se concentrer sur les questions impliquant le pétrole et l’Irak, des compagnies de pétrole américaines et étrangères ont déjà commencé à manoeuvrer pour investir dans les énormes réserves prouvées du pays, de l’ordre de 112 milliards de barils de brut, les plus importantes dans le monde hors l’Arabie Saoudite.

L’importance du pétrole de l’Irak en a fait potentiellement une des meilleures cartes de l’administration dans ses négociations visant à gagner le soutien du CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L’ONU et des alliés Occidentaux pour L’appel de Bush à une action internationale dure contre Saddam. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité - les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Russie et la Chine - ont des compagnies de pétrole internationales avec des intérêts majeurs dans un changement de régime à Bagdad.

"C’est assez direct," a dit James Woolsey, un ancien directeur de C.I.A. qui a été un des principaux partisans de l’usage de la force contre Saddam (Note de la rédaction : James Woolsey est un membre du Defense policy Board dont Richard Pearle est le président. Pour vous tenir informé des liens (financiers et politiques) de ce haut personnage de l’état américain avec l’extrême droite sioniste, lire l’article de Jason Vest :Les hommes du CSP et du JINSA.) "La France et la Russie ont des compagnies de pétrole et des intérêts en Irak. On doit dire leur dire que s’ils nous aident à installer en Irak un gouvernement convenable, nous ferons de notre mieux nous pouvons pour nous assurer que le nouveau gouvernement et les compagnies américaines travaillent étroitement avec eux."

Et d’ajouter : "s’ils se rallient avec Saddam, il sera difficile voire impossible de persuader le nouveau gouvernement irakien de travailler avec eux."

En effet, la simple perspective d’un nouveau gouvernement irakien a attisé les inquiétudes des compagnies de pétrole non-américaines. Elles pourraient être exclues par les Etats-Unis, qui seront presque certainement la puissance étrangère dominante en Irak après la chute de Saddam. Les représentants de beaucoup d’entreprises pétrolières étrangères ont rencontré les leaders de l’opposition irakienne pour présenter leurs arguments concernant de futurs investissements et les sonder pour connaître leurs intentions.

Depuis la Guerre de Golfe en 1991, des sociétés de plus d’une douzaine de pays, y compris la France, la Russie, la Chine, l’Inde, l’Italie, le Viêt-Nam et l’Algérie, ont soit obtenu soit cherché à obtenir des accords de principe pour développer des gisements de pétrole irakiens, remettre à neuf des équipements ou explorer des étendues peu développées. La plupart des affaires sont suspendues à la fin des sanctions de l’ONU.

Mais les fonctionnaires de l’opposition irakienne ont fait comprendre dans leurs entrevues de la semaine dernière qu’ils ne seraient liés par aucun des contrats.

"Nous passerons en revue tous ces accords, sans aucun doute," a dit Faisal Qaragholi, un ingénieur du pétrole qui dirige le bureau londonien du Congrès National irakien, une association de tutelle des groupes d’opposition qui sont soutenus par les Etats- Unis. "Notre politique pétrolière doit être décidée par un gouvernement irakien élu par la population."

Ahmed Chalabi, le leader du congrès, est allé même plus loin, disant qu’il favorise la création d’un consortium mené par Etats-Unis pour développer les gisements de pétrole de l’Irak, qui se sont détériorés à la suite de plus d’une décennie de sanctions. "Les sociétés américaines auront une bonne part du pétrole irakien" a dit Chalabi.

Le Congrès National irakien,, a cependant dit qu’il n’avait pas pris de position formelle sur la structure de l’industrie pétrolière irakienne en cas de changement de pouvoir.

D’après les analystes industriels, si la campagne de l’administration de Bush contre Saddam offre d’énormes opportunités pour les géants pétroliers multinationaux, elle présente aussi des risques et des incertitudes importants pour le marché pétrolier global..

L’accès au pétrole irakien et à ses profits dépendra de la nature et des intentions d’un nouveau gouvernement. Selon que l’Irak reste un membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, par exemple ou cherche un rôle indépendant, sans parts dans le cartel de l’OPEP, cela aura un impact sur les prix de pétrole et les flux d’investissements vers ses concurrents comme la Russie, le Venezuela et l’Angola.

Tandis que des compagnies de pétrole russes comme Lukoil ont des intérêts financiers majeurs dans le développement de champs irakiens, les prix bas qui pourraient résulter d’une inondation de pétrole irakien dans des marchés mondiaux pourraient retarder les efforts du gouvernement russes pour attirer les investissements étrangers dans leurs champs domestiques encore inexploités. Des prix de pétrole trop bas rendraient les coûteuses tentatives d’exploiter les champs de pétroles sibériens encore moins attirants.

Bush et le Vice-président Dick Cheney ont travaillé dans le monde du pétrole et ont tissé des liens de longue date avec cette industrie. Mais malgré le bruit qui entoure l’avenir de l’industrie du pétrole irakien, les fonctionnaires américains disent que l’administration, préoccupée par la planification militaire et la l’argumentation sur la menace potentielle de Saddam, n’a pas abordé la question d’une façon substantielle.

Un porte-parole du département d’état a dit la semaine dernière que The Future of Iraq Group (L’Avenir du Groupe irakiel) , une équipe spéciale fondée par le Département d’Etat, n’a pas mis le pétrole dans sa liste d’objectifs,. Un fonctionnaire du Conseil de la Sécurité nationale a refusé de dire si la question du pétrole avait été discutée lors des consultations sur l’Irak que Bush a eu pendant les dernières semaines avec le Président Vladimir Poutine de la Russie et les leaders Occidentaux.

Le vendredi, une délégation du Département d’Etat a conclu une visite de trois jours à Moscou en rapport avec l’Irak. Au début d’octobre, les fonctionnaires américains et russes doivent tenir un sommet sur l’énergie à Houston auquel sont attendues plus de 100 sociétés d’énergie russes et américaines.

Article original paru en Anglais dans l’International Herald Tribune :When it’s over, who gets the oil ?

L’article est par ailleurs une reprise d’un article paru dans le Washington post : In Iraqi War Scenario, Oil Is Key Issue


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