RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Le nouvel accord US-Israël sur les armes est une menace pour la paix (Al Ahram)

L’État sioniste est littéralement gavé par ses sponsors européens et américains, d’armes toutes plus mortelles les unes que les autres

Un nouveau contrat d’armement important entre les Etats-Unis et Israël va renforcer la capacité de l’Etat hébreu à frapper l’Iran, même sans implication étatsunienne opérationnelle directe. Le "package", d’un montant de plusieurs milliards de dollars, comprend des missiles anti-radar conçus pour trouver et détruire les systèmes de défense anti-aérienne ennemis, de nouveaux radars sophistiqués pour les avions de chasse, des avions ravitailleurs KC135 et des appareils de transport à rotors basculants Osprey V-22. Le contrat n’inclura cependant pas de bombes anti-bunker guidées par laser, d’après le New York Times.

L’accord a été annoncé cette semaine, pendant la visite en Israël du secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel. Ce dernier a rassuré les responsables israéliens sur l’engagement traditionnel des Etats-Unis pour la sécurité d’Israël et le maintien de sa suprématie militaire sur tous ses voisins.

Israël peut utiliser les pétroliers KC135 pour des opérations à longue portée contre l’Iran. La vente des V-22 inaugurerait également le départ de l’avion des Etats-Unis. L’accord sera mis en oeuvre dans plusieurs mois.

Cherchant à apaiser ses hôtes israéliens, Hagel a dit que le maintien de la supériorité militaire israélienne était une priorité pour l’administration Obama. "Le Président Obama a fait une priorité non seulement du maintien mais de l’amélioration de l’avantage miliraire d’Israël," a-t-il dit.

Hagel a réitéré des déclarations antérieures concernant l’Iran, disant que toutes les options pour traiter avec ce pays étaient sur la table. Le responsable étatsunien a également dit que son pays continuerait à aider Israël à développer son système de défense anti-missile Dôme d’Acier.

Selon des rapports des services du renseignement publiés par les médias israéliens, les performances du Dôme d’Acier ont été "bien pire que prévu" pendant la guerre de novembre dernier entre le Hamas et Israël. Des fonctionnaires israéliens ont affirmé alors que le coûteux système de défense avait eu un taux de succès de 80%, une affirmation fortement contestée par les médias hébreux.

Le fait que les Etats-Unis continuent de financer la recherche relative au système anti-missile suscite des articles sur ses piètres performances.

Il est prévu que l’accroissement militaire renforce les arguments de ceux, en Israël, qui préconisent de frapper unilatéralement les installations nucléaires de l’Iran, c’est-à-dire sans coopération ni coordination avec les Etats-Unis.

Après les pourparlers avec Hagel, Moshe Yaalon, ministre israélien de la Guerre a déclaré : "D’une manière ou d’une autre, le programme nucléaire de l’Iran sera interrompu".

Yaalon est un habitué de la guerre, étant donné son rôle dans le meurtre et la mutilation de milliers de civils palestiniens lorsqu’il était Chef d’Etat-Major de l’armée israélienne au milieu des années 1950.

La visite d’Hagel à Israël est la première étape d’une tournée qui l’amènera aussi en Egypte, en Arabie saoudite et dans les Emirats arabes unis. L’Arabie saoudite et les Emirats signeront eux aussi un contrat d’armement avec Washington, qui a toujours cherché à attiser les contradictions arabo-iraniennes au détriment du conflit arabo-israélien.

Selon des sources israéliennes informées, les armes que ces deux pays achèteront à Washington seront d’une qualité inférieure à celles vendues à Israël. De plus, Washington veillera à ce que les deux pays n’essaient pas de les transférer à un tiers, en particulier à un pays hostile à Israël.

Une alliance à part entière contre l’Iran

On ne sait pas si l’alliance américano-israélienne si bien affichée contre l’Iran, ira jusqu’à son terme en lançant une attaque israélienne ou américano-israélienne contre les installations nucléaires iraniennes.

Certains commentateurs en Israël soutiennent que les réticences américaines à fournir à l’État hébreu des armes plus stratégiques, comme les bombes anti-bunker, peuvent indiquer que les États-Unis tentent de brider Israël et de convaincre Tel Aviv de donner aux manœuvres diplomatiques une chance de réussir.

Cependant, l’un des objectifs principaux - sinon le principal objectif - de l’actuel gouvernement israélien est « de neutraliser le danger iranien ».

Israël, qui possède un très vaste arsenal d’armes nucléaires, avec leurs systèmes de lancement, n’est pas confronté à une véritable menace existentielle venant de l’Iran. Cela signifie en fait que le langage excessif et souvent phobique utilisé par les officiels et dirigeants israéliens pour mettre en évidence un « danger iranien », vise essentiellement à maintenir la suprématie militaire et l’hégémonie de l’État sioniste dans la région.

En outre, il est largement admis que si l’Iran possédait un jour des armes nucléaires, cela déclencherait une course aux armements nucléaires impliquant des pays comme l’Arabie saoudite et l’Égypte. Un responsable saoudien a été cité comme disant dans une interview à la presse, il y a quelques mois, que « si l’Iran a la bombe, nous en obtiendrons quelques semaines plus tard. »

Ainsi, si ce scénario cauchemardesque devenait réalité, Israël serait alors face non pas à un Iran mais à plusieurs, et la possession d’une dissuasion nucléaire par plusieurs pays du Moyen-Orient changerait les règles du jeu dans la région, au détriment d’Israël.

Plus tôt ce mois-ci, l’ancien chef du renseignement militaire israélien, Amos Yadlin, a déclaré que si une attaque israélienne contre les installations nucléaires iraniennes ne faisait que retarder la capacité nucléaire de l’Iran, « ce délai pourrait être important car nous pourrions assister à un changement de régime. »

Yadlin a ajouté : « Israël a défini ce qui sonnait pour nous l’alarme, ce qui était la ligne rouge. Et l’Iran y est déjà. »

Néanmoins, la plupart des observateurs et des experts doutent qu’un changement de régime en Iran conduirait à un diminution et encore moins à une disparition du programme nucléaire du pays. D’autres experts affirment que le programme nucléaire de l’Iran a déjà atteint le point de non retour.

Un dernier point : il est très probable que le nouveau contrat d’armement rendra Israël encore plus intransigeant sur la question palestinienne.

La semaine dernière, le secrétaire d’État américain John Kerry a averti que la solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien serait morte dans les deux années à venir si des mesures n’étaient pas prises dès maintenant.

« Je crois que la fenêtre de la solution à deux États est en train de se fermer, » a déclaré Kerry à la commission des affaires étrangères de la Chambre des Représentants. « Je pense que nous avons encore une certaine période devant nous, un an, un an et demi. Ou deux ans. Ou alors c’est fini. »

L’expérience a prouvé que le renforcement de l’armée israélienne au détriment des pays arabes et musulmans de la région, rendait Israël encore plus intransigeant et beaucoup moins enclin à vouloir la paix.

Khaled Amayreh

Traduction : CZ pour Info-Palestine.net http://www.info-palestine.eu/spip.php?article13475 et MR pour ISM-France http://www.ism-france.org/

Source : Al Ahram

URL de cet article 20397
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Israël, parlons-en !
Michel COLLON
PRESENTATION : Voilà qui peut paraître étrange tant les médias nous parlent d’Israël. Mais les raisons du conflit sont-elles claires ? Israël : terre sans peuple pour un peuple sans terre ? Démocratie en légitime défense ou Etat d’apartheid ? Choc des civilisations, conflit religieux ou enjeu pétrolier ? Pourquoi une solution paraît-elle impossible ? Michel Collon a interrogé 20 témoins et spécialistes. Israéliens et Arabes, juifs et musulmans, Européens et Américains. Chacun éclaire une question (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"La réalité est un aspect de la propriété. Elle doit être saisie. Et le journalisme d’investigation est le noble art qui consiste à saisir la réalité aux mains des puissants."

Julian Assange

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.