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Armes chimiques en Syrie : information ou désinformation ?

Le gaz syrien rappelle les fausses armes de destruction massive irakiennes, bobard de la paire Bush et Blair qui a précipité le pays de Saddam Hussein dans le chaos.

Israël, les Occidentaux et les « armes de distraction massive »…
Difficile de dire si les allégations sur l’utilisation d’armes chimiques par l’armée syrienne sont fondées ou non. C’est un argument de poids utilisé par Barack Obama – suivi par François Hollande – à plusieurs reprises pour une éventuelle intervention directe, mais sans, toutefois, donner l’impression que les États-Unis iraient jusqu’au bout de leurs menaces. Ces allégations varient, d’ailleurs, en fonction du moment. Quoi qu’il en soit, le site OrientalReview.org publiait en janvier dernier une enquête menée par un Russe du nom d’Andrey Fomin, collaborateur d’Oriental Review et administrateur à la Sberbank, la plus grande banque de crédit en Russie.

L’histoire racontée par Andrey Fomin pourrait ressortir de la désinformation, elle aussi, mais depuis la première guerre d’Irak et la comédie des fausses fioles chimiques présentées par le général Colin Powell au Conseil de sécurité, la vérité dépasse souvent la fiction. L’enquête d’Andrey Fomin dont les faits sont confirmés par d’autres faits rapportés par d’autres sources accessibles sur Internet, est d’autant plus intéressante et crédible à la lumière des accusations, ces derniers jours, par Israël, d’utilisation de gaz sarin, le 19 mars, par la Syrie.

Intéressant de voir, également, que les États-Unis n’ont pas suivi les Israéliens et ont exigé des « preuves concluantes » suite aux affirmations de Benjamin Netanyahu qui « n’a pas été capable de confirmer », selon John Kerry, le secrétaire d’État américain. « Je ne connais pas encore les faits, je pense que personne ne les connaît » a-t-il déclaré aux journalistes après une communication téléphonique avec Netanyahu. Quant aux Britanniques et aux Français, ils ont, également, demandé par courrier au secrétaire général de l’ONU, une enquête approfondie, réaction significative de leur prudence. (Traduction AA).
Britamgate : mise en scène de fausses attaques en Syrie

Par Andrey Fomin

Le 22 janvier, un document fuité débarquait sur internet. Le serveur du prestataire du ministère britannique de la Défense, Britam était piraté et des megabytes de fichiers internes classifiés de la firme étaient livrés au public. Aujourd’hui, l’affaire a pris une dimension de Britamgate, avec la diffusion sur Prison Planet. Qu’y avait-il derrière la fuite ? Pourquoi ce scandale pourrait-il marquer un tournant dans la situation en Syrie ?

Voyons ce qu’il y avait dans les fichiers. L’élément clef est un e-mail daté du 24 décembre 2012 envoyé au directeur du Développement des affaires de défense de Britam, David Goulding, au directeur de Dynamic, Phillip Doughty qui est un ancien officier des SAS.

« Phil,
Nous avons une nouvelle offre. C’est à nouveau à propos de la Syrie. Les Qataris proposent une affaire attractive et jurent que l’idée est approuvée par Washington. Nous devons fournir une CW à Homs, un obus g-shell soviétique pris en Libye similaire à ceux qu’Assad devrait avoir.

Ils veulent que nous déployions notre personnel ukrainien qui devrait parler Russe et faire un enregistrement vidéo.

Franchement, je ne pense pas que ce soit une bonne idée, mais les sommes proposées sont énormes. Ton opinion ?

Meilleures salutations,
David »

Pour clarifier ces propos, CW est une abréviation standard pour armes chimiques ; une g-shell est une bombe remplie de gaz toxique. Compte tenu de l’avertissement mémorable de Barack Obama que « l’utilisation ou même le transport d’armes chimiques par le régime d’Assad représenterait une « ligne rouge » qui précipiterait une intervention militaire », un message qu’il a réitéré le mois dernier après sa réélection, l’opération complotée, si elle était menée, fournirait un prétexte idéal pour une intervention étrangère en Syrie. Israël a émis les mêmes avertissements la semaine dernière.

Qui ferait l’enregistrement vidéo pour Homs ? Le texte du mail indique clairement qu’ils utiliseraient des Ukrainiens de Britam pour l’élaborer.

En regardant l’un des fichiers détourné, nous avons trouvé les informations personnelles de 58 citoyens ukrainiens travaillant pour Britam Defense Ltd en Irak. Plusieurs employés pourraient ne pas figurer sur la liste car le « folder/Irak/People » contient les photocopies des passeports de plusieurs autres Ukrainiens. Il y a aussi des Serbes/Croates et des Géorgiens dans la liste qui pourraient être également filmés pour des « Russes ».

Extrait de la liste des Ukrainiens et des Géorgiens travaillant pour Britam Defense Ltd en Irak

Depuis la fin de décembre 2012, les Occidentaux, Israël et les sources dans le Golfe ont lancé des rumeurs sur « des troupes russes combattant pour Assad » et « des forces russes prenant des armes syriennes C1B sous leur contrôle ». Le journal koweitien Al-Seyassah a récemment publié deux « Rapports des services occidentaux » affirmant que « Assad a déjà transféré des armes chimiques aux terroristes ».

Le 15 janvier, le journal américain Foreign Policy a rendu publique un « télégramme secret du Département d’État » concluant que « l’armée syrienne a utilisé probablement des armes chimiques contre son propre peuple dans une attaque mortelle le mois dernier ».

Il ne fait pas de doute que l’on préparait l’opinion publique à la « vidéo à couper le souffle » montrant des « soldats » en uniformes russes ou parlant russe supposé commettre des atrocités contre des civils dans des villes syriennes ou utilisant des gaz toxiques dans ces villes.

Dans ce contexte, nous ne devons pas oublier les rapports qui circulent depuis l’année dernière disant que les combattants rebelles en Syrie ont reçu des masques à gaz et voulaient perpétrer des attaques à l’arme chimique qui seraient ensuite mises sur le compte du régime d’Assad pour préparer le terrain à une intervention militaire de l’Otan.

Les informations sur le recrutement d’agents aux caractéristiques slaves par les services spéciaux occidentaux et moyen-orientaux pour jouer un rôle de « mercenaires » russes, supposés faits prisonniers par les combattants de l’opposition syrienne, ont été diffusées par les médias russes à la mi-janvier. Elles citaient une source bien informée disant que « des acteurs » sont en train d’être sélectionnés en Russie, en Biélorussie et en Ukraine ; Ils doivent tous porter des fusils et être capables d’utiliser des systèmes anti-aériens. D’après le script, ils devaient, reconnaître face aux caméras, qu’ils étaient recrutés par les services spéciaux russes avec l’objectif de soutenir l’armée de Bashar al-Assad. De même, ils devraient dire qu’ils étaient supposés avoir été envoyés en Syrie sur des bateaux russes.

D’après la source, tout devait être filmé en Turquie ou en Jordanie où des fausses villes syriennes détruites ont été construites sous la forme de décors de théâtre à grande échelle. Les mêmes décors ont apparemment été construits au Qatar pour servir à la désinformation pendant la guerre en Libye, en 2011.

Si nous faisons la somme de ces faits, nous pouvons conclure qu’une provocation en Syrie est la seule option laissée aux belligérants. Bien informés sur la situation réelle en Syrie et sachant très bien que les groupes rebelles corrompus sont incapables d’apporter quel que changement significatif que ce soit à Damas, ils n’ont rien d’autre à faire qu’à louer un British PSC (fournisseur privé de sécurité), pour une nouvelle série de « sales boulots ». Nous n’avons aucun doute sur le fait que les « révélations » nombreuses et tragiques sur les atrocités commises par « l’armée pro-Assad » qui ont sans arrêt été présentées sur YouTybe pendant les deux dernières années ont aussi été « commandées », énormes primes à l’appui, à des anciens « bérets » britanniques. Le dernier fuitage mérite une enquête approfondie et un intérêt au plus haut niveau politique international. Il est grand temps de faire exploser un BritamGate.

Andrey Fomin

Sources :
www.orientalreview.org
Infowars.com / Prison Planet.com.
Traduction Afrique Asie


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