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C’est à Chypre que tout a commencé...

C’était il y n’y a pas si longtemps… à Chypre. En quelques jours à peine tout s’est effondré, d’une manière si rapide et si puissante qu’on aurait pu croire à une épidémie de peste, ou à un tsunami…

Je vais vous raconter :

En quelques jours à peine tous les records atteints en quelques mois par les bourses du monde entier ont été annulés par un krach boursier massif, suite à un premier bankrun réalisé en réponse à une «  taxe exceptionnelle » sur les dépôts bancaires des Cypriotes. Cette décision, prise pour une petite île d’à peine plus d’un million d’habitants, a suffit pour embraser en quelques mois le monde tout entier, pour aboutir au chaos sans précédent que nous traversons actuellement. Se sentant spoliés par la «  Troïka » (c’était le nom que les dirigeants d’aujourd’hui avaient à l’époque), des milliers de cypriotes se sont rués vers les banques pour retirer leurs avoirs, ce qui n’a pas manqué de faire s’effondrer le système bancaire de l’île, avec les conséquences en cascade -logiques- qui s’ensuivirent dans les autres banques européennes. Les réunions organisées par les dirigeants européens n’ont pas suffit à calmer les esprits et l’accord de sauvetage voulu par les pays en difficulté a été refusé par l’Allemagne qui souhaitait au contraire des sanctions pour les pays ne respectant pas leurs engagements. En Italie et au Portugal des manifestations ont été organisées contre l’austérité, et on a constaté au cours de la semaine suivante des retraits massifs d’argent liquide dans les banques les plus fragiles de ces deux pays : puisque les dépôts des petits épargnants n’étaient plus garantis, nombreux sont ceux qui voulurent retrouver leurs avoirs, et chacun savait désormais que tous ne récupéreraient pas leur argent. Le cours de l’or a atteint des records en quelques heures en Italie et en France, tandis que les appels au bankrun se sont faits partout ailleurs plus nombreux.

Comme un virus se répandant à une vitesse folle, les bourses asiatiques et américaines ont elles aussi rapidement marqué le pas, et la FED a alors dû se résigner à cesser d’injecter des liquidités dans son économie. La Chine, elle, a décidé de montrer son mécontentement par des manoeuvres militaires de grande ampleur, tandis que les agences de notation ont abaissé en moins de 6 mois toutes les notes des plus riches Etats de 2 crans supplémentaires, ce qui a provoqué une sorte de «  rupture de confiance », comme l’ont appelé les économistes : les taux d’intérêts se sont envolés ensuite sans jamais plus redescendre.

Parallèlement à ce qui ne semblait être que le début d’une «  petite rechute économique » (c’est ce qu’on nous disait alors), le nombre de chômeurs a augmenté beaucoup plus vite que prévu dans tous les pays de la zone euro et les gouvernements, s’appuyant sur une nouvelle disposition européenne, ont décidé de faire appliquer des restrictions dans tous les domaines sociaux pour disait-on «  empêcher la faillite ». Malgré l’opposition de la plupart des parlements, l’âge légal de départ à la retraite est passé à 70 ans pour tous, et les indemnisations pour les chômeurs ont été remplacées par des «  bons d’assistance » faits de colis alimentaires ou de vêtements usagés : le seul moyen pour éviter de supprimer, nous promettait-on alors, la garantie sur les dépôts des petits épargnants, comme à Chypre.

Une loi européenne en préparation depuis plusieurs mois refit également son apparition, qui a interdit aux déposants de retirer plus de 100 euros d’un seul coup, ce qui a suscité l’émotion chez les commerçants et les associations de protection des usagers des banques qui parlaient déjà de mise sous tutelle forcée, quand ce n’était pas d’autoritarisme.

De grandes manifestations ont été organisées et les violences ont été de plus en plus grandes jusqu’à ce que le gouvernement s’est dit «  obligé » de recourir à l’armée pour «  protéger » la population, menaçant même de s’en remettre à «  l’état d’urgence » au cas où ces dernières dégénèreraient… on sait désormais où cela allait nous mener : avec les nouvelles dispositions internet sur les réseaux sociaux, les lois «  anti-terroristes » destinées à protéger les citoyens et autorisant désormais la police à faire supprimer n’importe quel compte qui puisse «  mettre en péril » la sécurité du pays -avec des mots-clés de censure automatique comme en Chine (que n’a-t-on pas dit sur la Chine à l’époque précédente ; si on avait su !). Avec le nombre de manifestants arrêtés, de journalistes censurés ou de militants «  disparus », notre monde se transformait peu à peu en nos pires cauchemars orwelliens : loin d’avoir effrayé les générations suivantes, il semble presque que ce livre 1984 ait servi de «  bible » à nos gouvernants actuels tant les rapprochements que l’on peut faire entre cette fiction et la réalité sont nombreux !

Les «  anonymous », la «  quadrature du net », les indignés et de nombreux autres mouvements de résistance dénonçaient si clairement les dérives fascistes de l’Europe qu’ils furent purement et simplement interdits, tandis que le parti pirate se voyait menacé d’être définitivement dissous après la découverte de 2 kilos de cannabis au domicile du fondateur de ce parti, actuellement toujours en prison.

Ce n’est qu’une fois la France officiellement insolvable que l’Europe a ensuite commencé d’imploser : avec l’état d’urgence qui a précédé le «  grand bankrun » organisé par les européens de tous les pays en réponse à l annonce (finalement) de la taxation des déposants décidée par l’Allemagne et la Troïka, la Grande-Bretagne s’est retirée définitivement de la communauté européenne. On vit en France le retour des soupes populaires et la délinquance augmenter tant et si bien qu’on finit par enfermer les mendiants, contraints de travailler pour sortir : des «  camps » furent alors créés, dans lesquels ceux qu’on appelle les «  gens du voyage » étaient les plus nombreux.

Les dispositions pour empêcher la tenue de ce «  grand bankrun » n’ont pourtant pas suffit à stopper le mouvement qui a combattu de longues heures jusqu’à la tombée de la nuit. Plusieurs dizaines de morts ont été comptabilisées à travers toute l’Europe, parmi lesquels quelques militaires. Tous les retraits ont alors été interdits , puis bientôt contrôlés directement par l’Etat. Pour nous sortir de cette crise, nous avaient-ils promis…

L’Allemagne imposa alors à tous les pays européens, France comprise, une gouvernance économique allemande avec protectorats de fait, et une nouvelle loi sur la «  transparence des échanges »… qui s’est avéré être un contrôle permanent de nos achats : suppression de la monnaie fiduciaire et fin du chèque, avec ce qui allait définitivement mettre le feu aux poudres : la déclaration conjointe de tous les chefs de gouvernement européens de cesser de payer leur dette ; déclaration qui allait mettre fin à la paix dans le monde. Les américains s’insurgèrent et rompirent les relations diplomatiques. Les Chinois lancèrent un ultimatum aux Américains pour qu’ils remboursent les bons du Trésor en leurs possession, les BRICs retirèrent leurs avoirs de l’Europe ainsi que des Etats-Unis. Les frontières des blocs ainsi constitués ont été fermées… jusqu’à ce que la Corée du Nord attaque celle du sud pour une violation de frontières, bien que la Corée du Sud s’en défendit, arguant que les militaires ayant commis l’attentat avaient été déguisés en soldats Sud-Coréens par les Nord-Coréens.

La première attaque nucléaire fut suivie d’une réplique plus forte encore, et cela continua durant une semaine entière, jusqu’à faire s’abattre sur la Terre entière la mort et la désolation, sous un nuage radioactif qui n’a aujourd’hui pas encore fini de nous faire souffrir… Depuis c’est le chaos, mais au moins, la guerre est terminée maintenant ; même si c’est faute de combattants ! Moi qui espérais que les générations futures ne feraient pas les mêmes erreurs que leurs aînés, je n’avais pas envisagé qu’elles pourraient tout simplement ne pas en avoir les capacités… Nous sommes presque retournés à l’âge de pierre.

Caleb Irri

http://calebirri.unblog.fr

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