RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Il est interdit de laisser mourir Chavez

CARACAS, Venezuela."” J’ai quitté Cuba, les drapeaux en berne. Depuis hier après-midi, néfaste après-midi, l’information est tombée : Chavez est mort. On parle de décès, d’obsèques, de dépouille, de cortège funèbre. Malgré mes efforts pour me faire à cette idée, je n’arrive pas à imaginer que Chavez ne soit plus de ce monde. En effet, c’est comme si le substantif était sans lien avec l’adjectif, comme si le langage était devenu fou.

Je suis arrivée à Caracas, avec l’incrédulité de celle qui se refuse à accepter. Et l’on en vient alors, à en vouloir à la vie (une expression plus dure serait ici plus opportune, mais je la réserve à la solitude de ma colère) car Chavez, au-delà de tout, était un homme bon. De ces hommes qui ont tant de choses à accomplir, de ces hommes que la mort devrait fuir, toujours.

Cette ville me fait mal. Et même s’ils disent que Chavez est mort, quel que soit l’endroit où se porte mon regard, je le vois. C’est un peu comme s’il avait échappé à la tristesse, comme s’il avait dépassé ce corps qui ne lui répondait plus, parce que lui, toujours aussi tenace, devait poursuivre la bataille.

C’est pourquoi il est toujours présent dans l’âme de son peuple, chez cette jeunesse qui, dans la nuit de Caracas, ne dort pas et soulage sa douleur « en tatouant » dans sa vie la vie de Chavez, chez ces mères qui, leurs enfants dans les bras, font la queue des heures durant, chez ces personnes âgées qui, malgré leur fragile santé, se protègent du soleil dans ces mêmes files d’attente afin voir leur président, chez ces hommes qui, dans l’attente, pleurent par moment, le leader qui leur a rappelé qu’ils étaient des êtres humains dignes.

J’ai quitté Cuba qui avait mis ses drapeaux en berne, un pays pleurant, lui aussi, un père. Mais par ces méandres indéchiffrables de l’existence, par ces clins d’oeil que nous fait la vie, au plus profond de ma peine, je suis redevenue complice de la vie. L’avion qui m’a ramenée dans ce pays, était rempli de médecins, d’infirmières, de « guérisseurs » de l’âme, comme le signe évident que la lumière qu’alluma Chavez n’a pas la moindre intention de s’éteindre, parce que la vie continue, parce que le combat se poursuit, parce que la victoire s’est incarnée dans le peuple de cette terre, parce que Chavez est toujours parmi nous, parce qu’il a vaincu le destin et qu’il est devenu cette force qui porte aujourd’hui cette patrie sauvée.

Qui peut prétendre aujourd’hui qu’il est mort, qui peut dire qu’il est possible de s’habituer à une idée aussi macabre ? Cet enfant à qui, un jour, l’on a refusé l’accès à l’école parce qu’il ne portait pas de chaussures, est devenu l’homme qui a enseigné à son pays à marcher.

Ceux qui aujourd’hui le pleurent, savent que ces pleurs sont passagers, parce que la Révolution n’admet ni le repos, ni l’attente, ni l’affliction. Parce que, comme l’a dit une âme bouleversée par ce drame du 5 mars : « Ceci est pour l’éternité, Hasta siempre. Il est interdit de laisser mourir Chavez, nous y consacrerons notre vie entière ».

Leticia Martinez Hernandez

http://www.granma.cu/frances/cuba-f/14marz-Il%20est%20interdit.html

URL de cet article 19815
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Chávez. L’homme qui défia l’histoire
Modesto E. Guerrero
Cette biographie complète du commandant Hugo Chávez, écrite par un intellectuel vénézuélien reconnu, révèle les traits essentiels d’un personnage qui n’appartient pas seulement à la légende mais aussi à l’histoire de son temps. Le lecteur est entraîné dans ce parcours exceptionnel, de la province de Barinas jusqu’aux plus hautes charges de la plus grande révolution d’après la guerre froide. Le portrait intime et politique rejoint ici l’épopée de la libération d’un peuple et de tout un continent. 514 pages (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"La CIA contrôle tous ceux qui ont une importance dans les principaux médias."

William Colby, ancien directeur de la CIA

"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.