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François Bayrou, Laurence Parisot, même combat

Suicide politique ou essai ?

Cette brève du 18 mars, en réponse aux propos de François Bayrou le samedi 16 mars sur France 2, mais qui, à ce jour sont restés sans réaction de ceux qui auraient du réagir.

[A se demander si l’émission de Ruquier n’est pas faite pour être un couloir de la mort pour les politiciens opportunistes. Après le suicide politique de Genest, le presque suicide de Bayrou] Le samedi 16 mars, 1 680 000 téléspectateurs ont suivi l’émission de France 2 « on est pas couché » dans laquelle François Bayrou, venu vendre son dernier livre afin de manger à sa faim après son éviction parlementaire en juin dernier, a osé brandir le Code du Travail suisse (jaune) afin de comparer son épaisseur avec le Code du Travail français (rouge).

Puis il s’est lancé dans une diatribe populiste pour tenter de faire comprendre la lourdeur de notre Code du Travail. Il nous a donné l’exemple de ce pauvre patron plombier d’une PME, fatigué après sa longue journée de travail et qui doit ingurgiter ce gros ouvrage [qui cadre tout dans le domaine du travail] et l’appliquer pour ne pas être confronté à un ouvrier zélé qui se pourvoirait devant le Conseil des Prud’hommes.

Cela nous rappelle Parisot quand elle avait dit : « la liberté s’arrête là ou commence le Code du Travail ». Que François Bayrou vienne vendre sa soupe dans une émission du service public n’est déjà pas normal mais qu’il vienne en agent altruiste du capital pour sublimer la destruction d’une partie du Code du Travail, méritait que des syndicalistes s’insurgent pour lui répondre.

On peut supposer sans être trop loin de la vérité, que parmi les 1 680 000 téléspectateurs, se trouvaient quelques syndicalistes, cadres dirigeants des grandes confédérations et fédérations professionnelles, même si l’heure est tardive. Donc on pouvait s’attendre à une réaction contre cette attaque d’une « institution » sur laquelle tout repose quand il s’agit des droits du travail, même les statuts de la fonction publique… mais non, à ce jour nous n’en avons lu aucune alors que Bayrou était prêt à faire un autodafé en direct.

On peut légitimement se demander pourquoi aucun des syndicalistes concernés directement par cette attaque en règle, n’a appuyé pour faire de cette honteuse comparaison, un suicide politique de Bayrou. Il a été si maladroit en se montrant si proche des patrons et de la réaction qui ne demandent que l’allégement des dispositions du Code du Travail, qu’il n’y avait qu’à appuyer sur la gâchette.

Il suffisait de faire une comparaison puérile avec le Code de Route, qui s’il n’empêche pas les accidents, les réduit fortement, et protège ceux qui sont sur la route comme sur le trottoir. Or si le Code du Travail, plus que centenaire, n’est pas à 100% favorable aux travailleurs, il fixe des droits et des règles. Par exemple, le salaire doit être payé par le patron, le salarié doit arriver à l’heure au travail… comme le Code de la Route fixe des règles de circulation…

Alors, même dans un pays qui serait à 100% socialiste, c’est-à -dire une société communiste complètement débarrassée du moindre petit morceau de capitalisme, il existera des règles, des codes et des droits et devoirs inaliénables applicables à tous et pour tous. Sinon sans règle, sans code, c’est l’anarchie, chacun fait ce qu’il veut, quand il le veut et à sa guise… inconcevable !

Bayrou est-il un anarchiste ? Bien sûr que non. Par contre c’est un réactionnaire de la pire espèce qui fait chaque jour le lit du capitalisme avant de vider le pot de chambre. Mais le pire, c’est qu’il le fait en pleurant, non pas du sort des autres mais de son propre sort, simplement parce que cet individu n’ose pas, lui qui prône la vérité en politique, dire ouvertement de quel côté de la barricade il se trouve, car une barricade n’a que deux côtés, c’est aussi le problème récurrent des partisans du Ni-Ni.

Or Bayrou, samedi soir a dit dans la même phrase à propos de la situation politique, une chose juste et injuste.

Juste de dire que l’affrontement final aura lieu entre le FN (le fascisme) et le FDG (le progressisme)… Injuste de dire que la 3ème voie serait le centre… on en revient toujours aux deux côtés de la barricade puisqu’il n’y en a jamais trois.

Brève de la Cellule Ouvrière du Bassin Minier Ouest du Pas de Calais.
18/03/2013

LGS : à deux reprises, Laurent Ruquier, mal informé, a prétendu dans l’émission que Jean-Luc Mélenchon a propose la sortie de la France de l’euro. C’est inexact. Il s’agit d’une proposition du M’Pep (Mouvement politique d’émancipation populaire de Jacques Nikonoff, ancien président d’Attac. Rendons à César... Il s’agit-là d’un sérieux point de divergence entre le Front de Gauche et le M’Pep.
http://www.m-pep.org/#


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