RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Un homme s’immole par le feu en plein centre de Tunis

Un jeune homme s’est immolé par le feu il y a deux jours en plein centre de Tunis, en face du théâtre municipal...Il a peut-être voulu s’essayer dans le seul rôle que nous lui avons permis de jouer, celui de son échec cinglant face à la monstruosité implacable du destin.

Faisant fi de la règle de bienséance, il s’est transformé sans crier gare, en torche vivante devant des centaines de spectateurs ahuris. Dernière scène du dernier acte d’une tragédie, de l’une des tragédies de la vie qui se succèdent et se multiplient depuis deux ans dans cette Tunisie post-révoltée.

Adel Khazri, un jeune de 27 ans, originaire de Jendouba, vendeur de cigarettes à la sauvette ; une mère et deux jeunes frères à charge ; malade, ne pouvant se soigner sans carte de sécurité sociale, voila qu’il se fait saisir sa camelote... jeté pendant quelques jours en taule, il en sort courant tout droit vers l’inéluctable...

Khazri, n’a pas la "chance" de Bou Azizi, il a mal choisi le moment d’entrer dans l’histoire par la grande porte...Lui et les deux cents autres suicides que connait la Tunisie depuis plus d’une année seront vite oubliés et relégués dans la rubrique des chiens écrasés. La mort de Adel Khazri coïncide avec l’investiture du nouveau-ancien gouvernement. Trois autres suicides ont eu lieu le même jour sans pour autant émouvoir outre mesure ces "professionnels" de la politique.

Plus de sept cents mille chômeurs sur une population totale de dix millions d’habitants désespèrent. La politique ultralibérale appliquée par le gouvernement Essebsi puis par celui d’Annahdha ont complètement réduit à la misère la classe pauvre et la classe moyenne. Les injonctions du FMI qui s’annoncent risquent de déstabiliser totalement le pays. Au même moment, Annahdha ne tarit pas d’effort pour amuser la galerie : une fois c’est un cheikh koweitien qui vient nous expliquer pourquoi il faut voiler les filles dès l’âge de quatre ans , une autre c’est un député d’Annahdha, Habib Ellouz qui nous parle de l’aspect esthétique de l’excision... et ainsi de suite...toutes les semaines, une nouvelle invention. Ces clowneries ne sont en fait que des manoeuvres de diversion pour camoufler ce qui se trame en coulisse que ce soit du point de vue économique ou géostratégique.

En attendant, toute cette jeunesse à la dérive a le choix entre grossir les rangs de la milice nahdhaoui, se jeter à la mer pour engraisser les poissons au large de Lampedusa, servir de chair à canon en se laissant enrôler par les recruteurs de l’ASL ou alors, pour faire plus court, se suicider tout bonnement.

URL de cet article 19768
   
Cuba est une île
Danielle BLEITRACH, Jacques-François BONALDI, Viktor DEDAJ
Présentation de l’éditeur " Cuba est une île. Comment l’aborder ? S’agit-il de procéder à des sondages dans ses eaux alentours de La Havane, là où gisent toujours les épaves des galions naufragés ? Ou encore, aux côtés de l’apôtre José Marti, tirerons-nous une barque sur la petite plage d’Oriente, et de là le suivrons -nous dans la guerre d’indépendance ? Alors, est-ce qu’il l’a gagnée ? C’est compliqué ! L’écriture hésite, se veut pédagogique pour exposer les conséquences de la nomenclature (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le Capital a horreur de l’absence de profit. Quand il flaire un bénéfice raisonnable, le Capital devient hardi. A 20%, il devient enthousiaste. A 50%, il est téméraire ; à 100%, il foule aux pieds toutes les lois humaines et à 300%, il ne recule devant aucun crime.

Karl Marx, Le Capital, chapitre 22

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.