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La mauvaise humeur et la colère, ce n’est pas assez..

L’article de Robert Bibeau, « Beppe Grillo- Triste clown désolant.. » (LGS. 6/3/’13), a suscité quelques critiques, à mon avis injustes.

« Si on ne pose pas la bonne question, on risque d’avoir une mauvaise réponse »

Ex ; demander « ce qu’on n’aime pas », au lieu de « qu’est ce qu’on veut » ?

Par définition, un mouvement de protestation spontané ou de colère, n’identifie pas toujours toutes les causes réelles de sa frustration, et ne possède donc ni une vision claire ou l’organisation politique nécessaire pour modifier le rapport de force ou renverser le pouvoir en place.

Par contre, un mouvement politique révolutionnaire sous-entend un plan, une vision et organisation, pour prendre le pouvoir, le modifier et le conserver.

Dernièrement, il a été beaucoup question du « Printemps Arabe », et les « révolutions » ( ?) qui s’ensuivirent. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le résultat final n’est pas ce que les masses espéraient.

Prenons le cas de l’Egypte, comme exemple. Pendent plus de 50 ans, un régime militaire et autocrate, a régné sur ce pays, sans une véritable organisation politique d’opposition. Dans ce vide politique, les frères musulmans, même dans la clandestinité, se sont organisés pour établir une présence à travers et dans des réseau sociaux.

Au départ, c’était le peuple qui manifestait sa colère contre le régime et son président corrompu. Dès le commencement de ces manifestations, il était évident qu’il n’y avait pas d’organisation « politique » du mouvement. Et il a payé un prix lourd, par le nombre de morts. Mais grâce à son courage et à sa ténacité, il a réussi son objectif principal : renverser Moubarak.

Les militaires assumaient le pouvoir pour une période de transition, vers un gouvernement civil. Pour ce faire, ils décidèrent d’organiser des élections, d’élire des représentants, qui proposeraient une nouvelle constitution et désigneraient un nouveau président.

« Le pouvoir fléchit, mais ne cède pas »

Pendent les manifestations, les frères musulmans ne s’étaient pas fait trop remarqués. C’est seulement au moment de transition du pouvoir et les élections, qu’ils se sont montrés avec tous leurs moyens d’organisation, contrairement à tous ceux qui avaient contribué à la chute de Moubarak, qui eux n’étaient pas du tout organisés dans un mouvement politique unitaire. Le résultat, nous la connaissons. L’espoir de tous ceux qui étaient à l’origine du mouvement s’évapore, la légitimité est maintenant de côté des frères musulmans, avec la bénédiction des militaires. Car la constitution proposée par les frères musulmans est un pas en arrière, qui leur assure un pouvoir de caractère religieux, sans mettre en cause le pouvoir lui-même.

Parmi tous ceux qui étaient à l’origine du mouvement « révolutionnaire », personne n’envisageait ce résultat.

L’histoire nous apprend que c’est ainsi, en général. Si un mouvement de masse n’est pas uni, par des objectives politiques clairs, les chances d’échec et de récupération sont grandes.

Le pouvoir établi est bien équipé pour faire face aux manifestations, spontanées ou de colère. Toutes les institutions du « pouvoir » collaborent ensemble pour préserver autant qu’elles peuvent leurs privilèges, même si elles font semblant de lâcher un peu de lest pour préserver l’essentiel. Car elles savent que les manifestations de masses finissent par se démobiliser, et si elles ne sont pas « politisées », elles se disperseront, tôt au tard.

Il est plus facile de connaître l’objet de nos frustrations que de clairement identifier celui de nos désirs.

Le système craint surtout un mouvement politique, bien déterminé, organisé et uni, qui cherche à renverser l’ordre de choses. Mais, malheureusement, la « gauche », a trop souffert, et souffre toujours, de ses divisions.

« L’extrême gauche », se voit comme la seule a détenir la « vérité » révolutionnaire, une élite, tel qu’une petite usine idéologique pour cadres supérieurs. Ils savent tout. Sauf jouer en équipe. Pendant ce temps-là … ?

Les « anarchistes, (organisés ou pas), c’est encore une (ou plusieurs) catégories à part ; entre des snobs, prétentieux et enfants gâtés. Eux, ils n’aiment même pas l’idée d’une équipe. Ils aiment être contre tout et n’importe quoi. Ils ne roulent que pour eux, et d’après eux, tout le monde devrait en faire autant et tout irait pour le mieux.

Même un accord politique ne garantit pas toujours la réussite.

Le Parti (pas) Socialiste est l’élément plus insidieux de la division à gauche. Son ambiguïté idéologique s’est toujours traduit par le populisme et l’opportunisme politique. Les trahisons successives des aspirations des masses, à travers l’Europe, sont trop nombreuses pour lui trouver de circonstances atténuantes. A l’évidence, le PS n’est que la soupape de sécurité pour prolonger la vie du capitalisme, pour mieux duper tous ceux qui aspirent à changer la société. C’est parce que le PS est, de fait, à droite, qui le rend encore plus dangereux.

Tous ceux qui se rappellent la période Mitterrand et le Programme Commun de la Gauche portent encore les cicatrices de la trahison. Il était évident que le PS n’avait aucune intention de respecter l’accord politique et sa signature pour mettre en oeuvre la politique pour laquelle il avait été élu. Résultat : Le Parti Communiste et la gauche ont été décimées. Le PS et Mitterrand ont été les artisans de la plus grande escroquerie politique de l’histoire Française. Et ils remettent ça avec Hollande. La droite lui sera reconnaissante, pour toujours.

Coluche, en son temps, pouvait être drôle, pertinent et irrespectueux des institutions. Etait-il un révolutionnaire pour autant ?

Nous saurons assez rapidement ce que Beppe Grillo veut et qui/quoi, il représente, vraiment.

Le Capitalisme est pourri à la moelle, et le rafistolage et couches de peinture ne changeront rien.

En conclusion : Nous n’avons pas besoin de réinventer la roue. C’est n’est pas d’autres partis, d’autres mouvements, des mécontents sans conséquence qu’il nous faut, pour nous distraire. Il nous faut une grande organisation politique de gauche, décisive et résolue avec des objectifs clairs et une vision à long terme, pour une société humaine, d’égalité et de justice. Pour y parvenir il faut tout changer ; ça s’appelle une révolution socialiste, (démocratique, évidemment).

Malgré toute la misère au quotidien, c’est cela que beaucoup n’arrivent pas encore à accepter et comprendre.

Nous, les « sans culottes » des temps modernes, nous n’avons rien a perdre et tout à gagner.

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