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Une brillante campagne de l’armée de Terre.

A l’heure ou de la publicité du style war games apparaît sur les écrans de télévision, une plongée dans le monde RH (?).

Il s’agit de la 8e campagne de publicité et de recrutement de l’armée de Terre.

L’évènement est assez largement passé inaperçu.

Le jeudi 13 décembre 2012 au soir, à l’Assemblée nationale, la sous-direction du recrutement de l’armée de Terre a été récompensée pour sa stratégie de communication sur les médias sociaux et a reçu le prix spécial RH - Monster public.

La cérémonie s’est déroulée à l’Hôtel de Lassay, au sein de l’Assemblée nationale, en présence et sous le haut patronage de monsieur Claude Bartolone, président, et devant de nombreuses personnalités politiques et personnalités du monde RH, le général Benoit Royal, général sous-directeur recrutement, après avoir reçu le prix, a tenu à souligner le travail de ses équipes pour aller à la conquête des jeunes.

Il a en particulier rappelé qu’avec 300 000 fans, la page Facebook du recrutement a dépassé celle de l’armée de Terre américaine !

Je me suis dit qu’on avait dû follement s’amuser ce jour-là à l’Hôtel de Lassay puis, intrigué par les raisons d’un tel succès de nos armes, je me suis renseigné sur son site de recrutement.

En particulier, j’y ai rencontré le caporal Dupont.

Bonjour, je suis le caporal Dupont. En quoi puis-je vous être utile ?

Je rédige ma question dans le rectangle blanc, sous le caporal animé de la danse de Saint-Guy, puis je clique "entrée".

Eh, bien ! j’aimerais que vous me donniez quelques détails...

Nous menons une campagne innovante qui vise à recruter environ 10 000 jeunes en 2013.

C’est donc la raison pour laquelle le monde RH vous a honoré ?

L’armée de Terre est un partenaire majeur des jeunes dans la bataille pour l’emploi. L’armée de Terre met l’accent sur le sens et l’utilité du métier de soldat, au service des Français, au service des autres, tout en promouvant son offre RH.

Mais je ne comprends pas très bien le sens de ces derniers mots...

Aucune importance, moi non plus ; mais poursuivons.
Le métier de soldat s’exerce autour de 120 emplois regroupant près de 300 fonctions, assortis d’une expérience professionnelle valorisante : savoir-faire et savoir-être valables pour la vie et escalier social développé...

Ah, bon ! Savoir-faire et savoir-être valables pour la vie... l’offre est évidemment alléchante.
Mais dites-moi, cette histoire d’escalier social développé : n’est-ce pas un peu fatigant à l’avance pour des jeunes qui ont pu d’ailleurs entendre parler d’ascenseur social ?

Cela fait partie de l’exercice physique que nous exigeons de nos recrutés.

Vous leur donnez également une formation en informatique, je crois ?

Cette campagne s’adapte aux attentes des jeunes avec une stratégie les ramenant vers le site Internet.

Campagne, bataille , stratégie. Dites, vous nous mettez tout de suite dans l’ambiance...

Cette campagne est destinée aux jeunes à la recherche d’une vie professionnelle pleine de sens et hors du commun.

Cela, hors du commun, je suis tout à fait prêt à l’admettre, mais pleine de sens, permettez-moi de rester dubitatif... Vous me parliez d’Internet...

Certes, cette campagne s’inscrit dans la continuité des précédentes mais en s’adaptant toujours plus aux attentes des jeunes, et surtout, en effectuant un clic de plus : le « drive to web to CIRFA ».

Drive to web to CIRFA ? Je vous reçois 5 sur 5 !

Je vais maintenant vous poser des questions qui me concernent plus personnellement : mon fils aura-t-il le crâne rasé, ma fille logera-t-elle avec les autres militaires masculins ? A vous.

Votre fille devra rassembler ses cheveux au-dessus du col, votre fils doit avoir une coupe qui permet le port normal de la coiffure : béret ou képi, et votre fille sera dans un logement ou sous une tente réservés au personnel féminin.

Merci, mon caporal.

Et n’oubliez surtout pas ceci : Chaque candidat a au moins une raison pour s’engager.

Je quitte le site en méditant sur la profonde et indubitable vérité de cette dernière réflexion. ... Savoir-faire et savoir-être valables pour la vie... Escalier social développé...

Dwaabala

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Leur Grande Trouille - journal intime de mes "pulsions protectionnistes"
François RUFFIN
GoodYear, Continental, Whirlpool, Parisot-Sièges... Depuis dix ans, à travers la Picardie d’abord, la France ensuite, j’ai visité des usines de robinets, de pistons, de cacao, de lave-linge, de canapés, de chips ; de yaourts, avec toujours, au bout, la défaite. Ca m’a lassé de pleurnicher. Mieux valait préparer la contre-offensive. C’est quoi, leur grande trouille, en face ? Leur peur bleue ? Il suffit de parcourir le site du MEDEF. Ou de lire leurs journaux, Le Monde, La Tibune, Les (…)
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« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »

John Swinton, célèbre journaliste, le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York quand on lui propose de porter un toast à la liberté de la presse

(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

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