RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
ATTAC

Echec du rapport de Mme Christa Randzio-Plath (socialiste allemande) sur le développement et les nouvelles perspectives de l’Union Economique Européenne

Daniel Spoel

Les députés libéraux européens sabotent tout ce qui dans la nouvelle convention pourrait ne pas être suffisamment ultralibéral

Chers amis,

Une chose extrêmement grave s’est produite le 3 septembre dernier dans la
Commission économique et monétaire du Parlement européen. Les députés du centre et de droite PPE et Libéraux ont rejeté la possibilité de faire une proposition pour construire une Europe économique et sociale équilibrée et pour introduire des possibilités de réduction du chômage dans le futur Traité constitutionnel en discussion dans le cadre de la Convention.

Il s’agit là d’un événement sans précédent auquel les députés de ces partis vont devoir rendre compte devant leurs électeurs. Les élus de la
démocratie chrétienne ou ceux qui prétendent la représenter doivent dès
à présent être considérés comme des félons. La position de certains ne va
surprendre personne, d’autres se revendiquent encore des voix des
électeurs
qui aspirent à une meilleure intégration sociale, il faudra les combattre
jusqu’au bout, les uns et les autres.

Les députés européens français sont respectivement :
- Mme Grossetête Françoise,
- Mme De Sarnez Marielle,
- Mme Sudre Margie,
- Mr Daul Joseph,
- Mr Bourlanges Jean-Louis,
- Mr Morillon Philippe,
- Mr Bébéar Jean-Pierre,
- Mr Cornillet Thierry,
- Mr Decourrière Francis,
- Mme Descamps Marie-Hélène,
- Mme De Veyrac Christine,
- Mme Fourtou Janelly,
- Mme Hermange Marie-Thérèse,
- Mr Hortefeux Brice,
- Mr Jean-Pierre Thierry,
- Mr Lamassoure Alain,
- Mr Martin Hugues,
- Mr Nordmann Jean-Thomas,
- Mme Schaffner Anne-Marie,
- Mme Veyrinas Françoise,
- Mme Vlasto Dominique.

Comprenez bien qu’il ne s’agit plus de la Commission européenne, si
souvent montrée du doigt, mais des députés que certains d’entre vous ont élus.
Ainsi va la démocratie représentative lorsqu’elle n’est plus contrôlée.

Je vous joins le texte du communiqué de presse du député Philippe Herzog,
vice-président de la Commission économique et monétaire.
Il est bien entendu que l’attitude que nous pourrions avoir à l’égard de
la
Convention et de toutes les Institutions européennes dépendra largement de
la suite qui sera donnée à nos interventions pour renverser le cours des
choses.
Il est plus que temps de se mobiliser prioritairement sur les questions
soulevées par la Convention en leur donnant la priorité absolue, je ne
cesse de le répéter depuis longtemps.
A vous de juger quand il sera trop tard,
Cordialement,

PS, nous attendons les réactions des autres députés européens.

COMMUNIQUE DE PRESSE DE PHILIPPE HERZOG

UN ECHEC GRAVE ET SIGNIFICATIF

Un événement a eu lieu le mardi 3 septembre à la Commission économique et
monétaire
du Parlement européen : l’échec du rapport de sa présidente Mme Christa Randzio-Plath (socialiste allemande) sur "le développement et les
nouvelles
perspectives de l’Union Economique Européenne".

De ce fait le Parlement
européen n’avancera pas de propositions de réformes de l’Union économique
dans le cadre de la "constitution" que prépare la Convention. Le rapport
de
Mme Randzio-Plath, de bonne qualité, suggérait plusieurs réformes qui
pouvaient répondre aux attentes des citoyens et que j’avais moi-même
suggérées dans un document adressé à la Convention :
- définition claire des objectifs de plein emploi ; développement durable
et
cohésion sociale de l’Union ;
- renforcement des compétences de la Communauté pour donner force à la
coordination des politiques économiques nationales, réaliser une
harmonisation fiscale, doter l’Union d’un véritable budget et de
ressources
propres ;
- renforcement du contrôle démocratique avec pouvoir de co-décision du
Parlement européen étendu à la politique de la concurrence et aux
coordinations.

Sur deux points le rapport me semblait faible : la promotion des services
publics et de politiques industrielles et financières communes.

Cet échec est grave, d’autant plus que la conjoncture économique n’est pas
bonne, les perspectives européennes de croissance et d’emploi faibles, et
l’élargissement proche. Manifestement ce Parlement, pas plus que le
Conseil
et la Commission d’ailleurs, ne veut ni ne sait élaborer et défendre une
politique économique européenne.

Par leurs amendements majoritaires (environ 24 voix contre 18) le Parti
Populaire (Centre et Droite) et le Parti Libéral européens ont d’abord
édulcoré la définition des objectifs et supprimé l’ambition d’un pouvoir
réel de l’Union en matière de coordination des politiques économiques.
Ensuite lors du vote final (13 voix pour, 29 contre), la majorité du Parti
Populaire a voté pour le rapport amendé mais dévitalisé, tandis que leParti Socialiste, les Verts et autres gauches votaient contre, mais aussi
les libéraux (trouvant qu’il restait encore trop matière à intervention
publique). Le projet de rapport n’aura pas de suite.

Cet échec n’est pas surprenant. Je vis à chaque réunion de la Commission
économique et monétaire cette réalité : une majorité de députés, comptant
les libéraux, une bonne partie du Parti Populaire mais aussi de nombreux
socialistes, veut que la concurrence soit accentuée dans l’Union
économique
et se réjouit que la compétition réglementaire et fiscale sévisse entre
les
Etats membres. Les Anglais, très organisés, avec notamment le lobby des
députés-champions de la City de Londres, sont puissants et souvent
gagnants. Les socialistes manquent de cohérence et d’ambition
transformatrice : largement d’accord sur la libéralisation notamment
financière, ils veulent plus de "coordination" des politiques mais sans
lui
donner une substance forte et ils sont souvent frileux sur l’objectif de
politiques communes. Le Parti Populaire n’est pas homogène : certains sont
franchement sur des positions libérales, d’autres défendent clairement la
capacité de contrôle de l’Etat national (et des régions) sur l’économie
nationale. Sur des dossiers industriels, j’ai pu avoir le soutien de ces
derniers sur mes positions. Au total ce qui prédomine est la volonté de
compétition et la volonté (allemande notamment) de défendre les bases
nationales dans cette compétition ne fait que la nuancer. L’influence de
la
France est très faible, et d’ailleurs sans cohérence.

Pour ma part, et avec le soutien de députés parrains de l’association
Confrontations, j’avance des propositions élaborées de réforme de l’Union
économique et monétaire susceptibles de mettre l’Europe en capacité
d’autonomie par rapport au leader américain, et de bâtir un modèle de
développement original exigeant de réelles solidarités.

Ceci tranche tant avec les positions libérales anglaises qu’avec le
discours "radical" anti-libéral. Je suis convaincu que cette voie d’avenir
est tout à fait cruciale pour l’avenir de la Communauté. Renforcer notre
action et notre influence : voilà ce à quoi Confrontations et tous ses
amis sont déterminés.

Philippe HERZOG
Député européen,
Vice-Président de la Commission économique et monétaire,
Président de Confrontations

Daniel Spoel est membre d’Attac Belgique


URL de cet article 191
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Roberto Saviano. Gomorra. Dans l’empire de la camorra. Gallimard, 2007.
Bernard GENSANE
Il n’est pas inutile, dans le contexte de la crise du capitalisme qui affecte les peuples aujourd’hui, de revenir sur le livre de Roberto Saviano. Napolitain lui-même, Saviano, dont on sait qu’il fait désormais l’objet d’un contrat de mort, a trouvé dans son ouvrage la bonne distance pour parler de la mafia napolitaine. Il l’observe quasiment de l’intérieur pour décrire ses méfaits (je ne reviendrai pas ici sur la violence inouïe des moeurs mafieuses, des impensables tortures corporelles, véritable (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Une baïonnette est une arme avec un travailleur à chaque extrémité. »

Eugene V. Debs

L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.