Pour en finir avec l’esclavage !
Solidarité avec les salariées grévistes d’Arcade
Arcade est une société pratiquement inconnue. Pourtant, elle intervient en tant que sous-traitant dans la majorité des hôtels français du groupe ACCOR (Atria, Coralia, Etap, Formule 1, Frantour, Ibis, Libertel, Mercure, Motel 6, Novotel, Parthenon, Sofitel, Thalassa…). Ce sont en effet ses salariés qui assurent le nettoyage des chambres. Il s’agit surtout de femmes venues du tiers monde, sachant souvent à peine lire ou écrire, parfois sans papiers, et donc particulièrement faibles face aux exploiteurs qui les embauchent.
Officiellement ces femmes sont payées 7,16 euros brut l’heure, soit à peine plus que le Smic. Dans les faits, en leur imposant un système de quotas, on les soumet au travail aux pièces. On leur attribue un nombre déterminé de chambres à nettoyer, sur la base de 17 minutes de travail par chambre, mais si elles dépassent ce temps - chose d’autant plus inévitable que les contrôles sont incessants - le temps de travail supplémentaire n’est pas payé. Quand il n’y a pas de travail, elles sont déclarées en heures d’absence. Les contrats sont des temps partiels imposés, mais dans la pratique elles travaillent plus de 35 heures.
Arcade pensait avoir embauché un personnel taillable et corvéable à merci, car dans l’incapacité de se défendre (pas toujours en règle question papiers, connaissant mal le droit, parlant peu le français) et ne se privait pas de les pressurer comme des citrons, avant de s’en débarrasser dès que la fatigue accumulée et les maladies de la colonne vertébrale les avaient usées. Cela évidemment avec la complicité active du groupe ACCOR, qui réduit ses coûts en imposant des conditions drastiques aux sous-traitants.
Mais depuis le 7 mars une partie d’entre elles se sont mises en grève et ont mené un certain nombre d’actions contre les directions d’Arcade et d’ACCOR pour revendiquer des conditions de travail normales et des salaires décents. Leurs revendications sont les suivantes :
· Une prime de fin d’année de 305 euros pour tous
· L’arrêt des menaces et des pressions sur le personnel et le respect des horaires prévus dans les contrats
· Des contrats à temps complet pour tous les salariés (151 heures)
· L’annulation des sanctions contre le personnel et notamment des 8 licenciements
· Une réduction des cadences de travail à 2,5 chambres pour les 3 étoiles et 3 pour les 2 étoiles.
Jusque-là , dans leur secteur d’activité, le seul syndicat SUD les a soutenues, mais la solidarité s’organise.
Aidez-les à gagner contre ces négriers modernes. Ne dormez pas dans un hôtel du groupe ACCOR. Faites connaître autour de vous, dans votre pays, ce qui se passe aujourd’hui au coeur de la riche Europe.
Protestez auprès de l’accueil et de la direction de votre hôtel ; écrivez-leur en exprimant votre opposition à ces formes d’exploitation et votre solidarité envers la lutte des salariées d’Arcade.
Collectif de solidarité avec les salariés d’Arcade en grève
Contact : 01.42.43.35.75 ou bien : sud-rail@wanadoo.fr - Chèques à l’ordre de Sud Propreté et services, à envoyer à Sud Rail, 17 Bld de la Libération, 93200 Saint Denis, en indiquant au dos du chèque : "grève Arcade". Des nouvelles de la grève sur le site : http://www.ras.eu.org/arcades