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Tunisie : L’agression-assassinat de Lotfi Nakdh : un « acte de barbouzerie »

Les menaces et intimidations, le recours systématique à la machine de la violence pour décourager toute forme d’organisation politique et sociale ne feront que renforcer davantage la détermination de ceux qui luttent pour une Tunisie républicaine, libre, démocratique et prospère.

La mort Mohamed Lotfi Nakdh, président de l’Union régionale des agriculteurs de Tataouine et coordinateur de Nidaa Tounes, est décédé, selon des sources de l’hôpital régional de Tataouine, suite à une hémorragie interne.

Mohamed Lotfi Nakdh, homme digne et respecté de tous et militant de première heure de Nidaa Tounès a été l’objet d’une agression violente et gratuite perpétrée par des individus appartenant à une mouvance obscurantiste. Cet acte prémédité constitue un signal clair et un avertissement sans ambigüité sur les intentions de ces fascistes qui cherchent à intimider et faire régner leur loi par la violence et la haine.

Nous tenons à dénoncer avec la plus grande énergie ce nouveau et grave acte ignoble et lâche qui a causé la mort d’un homme de grande valeur et père de six enfants. Nous rappelons que l’impunité a toujours encouragé les obscurantistes à commettre des crimes contre les symboles de la République et les citoyens paisibles. Cet acte de "barbouzerie" intervient au moment où l’ensemble de la classe politique est occupée à chercher voies et moyens pour sortir le pays d’une grave crise politique et économique. Cherche-t-on à saboter toute initiative qui peut réconcilier les tunisiens entre eux ? Nous devons connaitre le donneur d’ordre et les exécuteurs de cette agression barbare.

La dissolution des "Comités de Protection de la Révolution" est le premier pas obligatoire que le ministre de l’Intérieur doit prendre avant qu’il quitte ce ministère car sa démission est devenue inévitable et urgente.

La méthode et la stratégie sont éprouvées déjà depuis plus 20 mois : intimider les militants adverses, briser tout élan de militantisme, saboter des réunions, agresser verbalement et physiquement les militants du camp adverse. Nous sommes convaincus que ces pratiques ont leurs limites. Nous rappelons à juste titre aux donneurs d’ordre qu’ils ne doivent pas se méprendre : les menaces et intimidations, le recours systématique à la machine de la violence pour décourager toute forme d’organisation politique et sociale ne feront que renforcer davantage la détermination de ceux qui luttent pour une Tunisie républicaine, libre, démocratique et prospère.

Le mouvement de Nidaa Tounès, s’il a l’intention de rester acteur politique influent, doit en faire de cette agression une affaire d’Etat et le déclenchement d’un processus visant à écarter définitivement cette horde primitive de la scène politique. Autrement, aucun tunisien ne se hasardera à militer dans ce parti ! C’est une question de vie ou de mort pour Nidaa Tounès.

Nidaa Tounès doit formuler officiellement une requête demandant au secrétaire général des Nations Unies et au Haut commissariat pour les droits de l’homme de désigner conjointement une commission d’enquête afin de faire la lumière sur l’agression qui a causé le décès de Lotfi Nakdh.

C’est bien de sortir des communiqués d’indignation et de faire des déclarations d’intention mais la question n’est pas là . Quelle stratégie Nidaa Tounès compte-t-il adopter pour mettre fin au terrorisme unilatéral et garantir un exercice normal des activités politiques pour les militants et sympathisants de Nidaa Tounès ?

Il faut une autre stratégie basée sur le militantisme et la démocratie interne pour créer des groupes forts dans les régions capables de se défendre et de s’organiser pour mettre fin aux l’agressions ennemies. La stratégie de désignation et de parachutage adoptée par les instances centrales de Nidaa Tounès a échouée sur tous les plans. Il faut en tirer des leçons ou fermer la boutique et renoncer à vendre des mirages !

Je termine par cette citation de Gustave Le Bon : « La pensée sans action est un vain mirage, l’action sans pensée un vain effort ».

Mustapha STAMBOULI

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