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Où est ce peuple libyen enfin libéré ?

Habituellement, la victoire des peuples contre leurs dictateurs se manifeste par de grandes manifestations de joie, des célébrations dans tous les quartiers et villes du pays. Les dirigeants sont portés par les foules qui en font des héros nationaux. Qu’on se souvienne de la joie débordante du peuple cubain au lendemain de la victoire de ses combattants, le 1er janvier 1959, et de ceux qui en furent les grands leaders.

En Libye, où est le peuple pour célébrer sa victoire et défendre sa révolution anti-Kadhafi ? Où sont-elles ces centaines de milliers de personnes, descendants dans les rues, dans les quartiers et dans les villes ? J’ai cherché, en vain, sur Google, les images non truquées de ces foules jubilantes d’une liberté retrouvée. Comment est-ce possible qu’un peuple aussi malmené et victime des pires atrocités contre les droits humains se fassent si silencieux et discret ?

On se souviendra, par contre, de ce million et demi de personnes, sur la place de Tripoli, venues apportées leur soutien au Président légitime, Mouammar Kadhafi, alors que les bombardements humanitaires de l’OTAN menaçaient leur vie.

Ce qu’on sait, par contre, c’est qu’il y a actuellement plus de 17 000 prisonniers politiques qui croupissent dans les prisons, soumis à la torture et sans les conditions leur permettant de faire valoir leurs droits. De cela, nos médias se gardent bien d’en parler.

A Cuba, il suffit que l’on parle d’un seul prisonnier politique pour que la machine médiatique occidentale se lance en accusations de toute nature contre ce petit pays des caraïbes qui résistent à un blocus économique qui dure depuis plus de 50 ans, défiant ainsi ouvertement le droit international. Nos médias crient au scandale et font appel à tout ce qu’il y a d’organismes voués au respect des droits humains dont ils ont le contrôle pour déblatérer contre Cuba. C’est cette même machine médiatique qui a couvert l’opération humanitaire de l’OTAN en Libye qui a fait plus de 120 000 morts et encore plus de blessés. C’est également elle qui se garde de parler des 17 000 prisonniers politiques abandonnés à leur sort dans les prisons obscures de la Libye, dite libérée. De cela, pas un mot.

La morale de l’histoire est qu’il ne suffit pas d’être un Président ou un chef d’État aux discours enchanteurs ou être un éditorialiste ou un locuteur de nouvelles à la plume ou à la voix envoûtante pour que ce qui est dit ou écrit soit vrai et crédible. Il faut qu’il y ait, derrière tous ces personnages, une conscience, portée par la vérité et l’authenticité. Or, trop d’intérêts, peu compatibles avec la vérité et l’authenticité, habitent ces personnages. Là , plus que jamais, s’applique ce passage des Évangiles qui dit qu’on ne peut servir deux maitres.

Mt 6 24 « Personne ne peut servir deux maîtres : il haïra l’un et aimera l’autre ; il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent.

Dans la radicalité des choix, ce principe s’applique pour démarquer les partisans de l’un et les partisans de l’autre. Il n’y a pas d’entre-deux.

Oscar Fortin
Québec, le 30 septembre 2012

http://humanisme.blogspot.com

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