RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Fosse route

« Ah ! Il y a tant de choses entre le ciel et la terre que les poètes sont seuls à avoir rêvées. » - Friedrich Nietzsche

Le charnier s’agrandit. L’incompréhension également. La saisie - ne serais-ce que celle du monde matériel, dénué «  d’amour », - car l’amour n’a pas de mesure, ni même de compréhension en terme «  matériel », et il nous échappe. Nous savons mesurer le fini, mais pas le l’infini. La pêche à l’Histoire et à la compréhension du monde est comme lancer un filet et n’attraper que quelques poissons : le filet est savamment tressé, mais le poisson et la rivière, le climat, la saison multiplient la possibilité de possession de la prise. Ainsi va le monde de la «  raison » et des analyses.

Il saisit en quantité, mais toujours en quantité. Et de plus en plus en quantité.

Dommage que les écoles ne soient que des machines à fabriquer des citoyens oeuvrant pour une machine de plus en plus sophistiquée.

En fait, rien n’est nouveau.

En lisant le livre de Hugh Thomas, L’HISTOIRE INACHEVÉE DU MONDE, on finit par comprendre que toute l’Histoire tourne autour de la culture de l’avoir.

Désolé pour ne pas avoir de liens, puisqu’il n’existe pas - d’après mes recherches - d’extraits du livre.

On constate tout simplement qu’à travers le parcours humain, il y a eu cette intrigante interrogation sur les humains à qui on concédait des âmes, et ceux qui «  n’en avaient pas ».

L’Homme était alors divisé en Homme et «  animaux ». Bipède servile, servant, esclave…

La monnaie rose ou… noire… ou jaune

 Le terme moderne «  esclavage » vient du latin médiéval sclavus déformation du mot latin slavus (le slave)1. Le mot «  esclave » serait apparu au Haut Moyen à‚ge à  Venise2, où la plupart des esclaves étaient des Slaves des Balkans, «  une région qui s’appelait autrefois «  Esclavonie », puis Slavonie, et qui est récemment devenue indépendante, sous le nom de «  Croatie » ». La même racine se retrouve dans le mot arabe saqaliba[réf. nécessaire].

Rome pratiquant l’esclavage, comme d’autres peuples antiques, le latin disposait évidemment d’un terme pour désigner l’esclave : servus, qui a conduit aux termes «  servile » et «  servilité », relatifs à l’esclave et à sa condition. Ce mot a aussi donné naissance aux termes «  serf » du Moyen à‚ge et aux modernes «  service » et «  serviteur ». Esclavage

L’esclave était une marchandise qu’on échangeait. Dans une toute et belle normalité…

«  A cette époque, l’île de Delos, qui avait été la plus grande colonie de l’Empire athénien, était devenue la plaque tournante du commerce des esclaves dans le monde civilisé. A en croire le géographe Strabon, 10,000 esclaves y étaient négociés chaque jour ; un quai spécial avait été construit à cet effet. Même numériquement, ces entreprises rivalisaient avec la traite des Noirs dans les Antilles du XVIII nième siècle.

Cette population servile transforma la société romaine. D’abord, les esclaves firent de grands chefs militaires de millionnaires. César était pauvre quand il partit pour la Gaule ; il en devint riche, grâce au butin d’esclaves qu’il avait saisi. » (P.127, L’Histoire inachevée du monde.) (1)

L’esclavage moderne

Des millénaires d’Histoire n’ont pas changé réellement la race des seigneurs au pouvoir hérité de «  dieu ». Même les États-Unis, aujourd’hui, réclament cette mission divine… Le «  monde » n’évolue pas. Il ne reste alors que les humains à évoluer. Savoir, c’est se construire. Et se construire réside en une solidarité humaine que nous n’avons pas encore atteinte. L’immense pouvoir de la propagande affilié depuis toujours à celui du pouvoir monétaire - ainsi que la culture de l’égo - nous mène tout droit vers une fosse commune : l’anéantissement.

On pourra continuer la boucle répétitive de l’Histoire sans avoir fait un grand pas dans les sociétés. Car les découpages en pays sont désormais autant frelatés que celle de la monnaie de singe qu’on nous sert chaque jour.

L’expression «  esclavage moderne » n’a rien de nouveau. Mais l’autorité est - ce que je nommerais - une autorité sniper. Elle s’est lardée de tout le pouvoir des droits dits de justice, dans une chorégraphie lente - volontairement lente - pour prolonger son pouvoir et le camoufler.

En Novlangue, l’esclave moderne est un homme libre. Même s’il travaille plus que l’esclave de jadis. Son état d’esclave est encensé par ladite participation aux grands travaux de l’ère moderne… On nous a appris à avoir. De sorte que cet avoir apparaît comme une délivrance de la dépossession «  ancienne ». La technique moderne de fabrication d’esclave est d’une simplicité rudimentaire : image. Jadis, on donnait des miroirs aux peuples indigènes. Maintenant on les glisse en nos cerveaux. L’occidental transforme tout en or : il nous trempe et trappe dans sa richesse et nous en ressortons avec une fine couche éclatante.

C’est tout un art.

La bête à cravate a trouvé le secret du caméléon.

La route et la déroute

Le progrès (sic) n’a alors plus de sens, sinon que le creusage des terres et de l’astuce princière à dévier le pouvoir humain par la division de nos êtres.

L’amour est aveugle…

Car notre richesse est issue de nos dettes. Celle que le lapin a vendue aux petits chapeaux que nous sommes.

Dans un monde où l’on rêve de socialisme - de solidarité -, de partage de richesses, ceux qui tracent les routes nous mènent encore.

Rien n’a changé. Nous sommes le glaçage au chocolat trempé dans la richesse chipé par la science du venin de serpent.

Alors, devant, et de par ce pouvoir de plus en plus occulte, - objets de commerces mondialisés devenus -, nous avons donné à tous ceux qui nous dirigent tout l’arsenal technique, le savoir réel de nous menotter à notre condition humaine de plus en plus inhumaine.

On peut maintenant acheter certains objets pour notre confort, mais le confort intérieur ne s’achète pas : c’est un mode de vie. Il ne se vend pas, il se fabrique.

Il n’y aura jamais une usine pour faire de ce que nous sommes la grandeur de l’être humain qui nous habite. Car nous sommes plus grands et plus riches que la servitude.

L’Histoire est un circuit de course automobile… En rond…

La résistance

La résistance est poétique, la résistance est également la force et la rébellion des gens enfin soudés dans une rue. Et la Terre n’est devenue qu’une rue…

L’amour n’est pas qu’un sentiment, un frisson, confondu à la sexualité : il est dans la fusion des âmes. Pour une route qui mène quelque part, il faut cette poétisation de la vision terrestre et la sagesse raisonnée qui tracera une route, non pas nouvelle, mais découverte sous les décombres inséparables du sang et des pierres de l’Histoire.

Les grands entrepreneurs font de petits humains, et les petits humains sont la grenaille assoiffée des gourous.

Il y a trop de dieux sur cette planète et trop peu d’humains…

C’est là une vision que cultivent ceux qui nous gardent dans l’esclavage.

Heureusement, nous leurs fournissons la main d’oeuvre.

Mais nous creusons la fosse en leur fournissant nos esprits et nos âmes.

La piété n’est pas de se placer à genoux devant des dieux. La piété est de découvrir les dieux qui sont terrés en chacun de nous.

Ce n’est pas créer la fosse qui va nous enterrer, mais de créer le ciel qui va nous sortir de la fosse.

Gaëtan Pelletier
25 septembre 2012

1- L’Histoire inachevée du monde Hugh Thomas, Robert Lafont, 1986.

La Vidure

URL de cet article 17807
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

HOLLYWOOD PROPAGANDA
MATTHEW ALFORD
Examinant le fonctionnement interne de l’industrie hollywoodienne, cet ouvrage révèle les liens étroits entre le cinéma et les forces politiques américaines les plus réactionnaires. Ses analyses détaillées de nombreux films démontrent qu’Hollywood, loin d’être le lieu d’expression de la gauche américaine, n’est que le versant culturel d’une politique impérialiste. Alors que des films comme Transformers, Terminator ou La Chute du faucon noir, ouvertement financés par l’armée, glorifient l’hégémonie (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Le Maire Daley et d’autres officiels du gouvernement pendant les émeutes des années 60 ont prouvé leur préférence pour la propriété plutôt que l’humanité en ordonnant à la police de tirer pour tuer sur les pilleurs. Ils n’ont jamais dit de tirer pour tuer sur des assassins ou des trafiquants de drogue"

Dick Gregory (1932-2017)

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.