RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Crise de la dette : le roi est nu

Lorsqu’on envisage la situation actuelle à travers l’hypothèse d’une gigantesque mystification concernant l’illusion monétaire, la compréhension des événements devient alors subitement plus aisée, d’un point de vue économique et social comme d’un point de vue géopolitique ; en même temps que les conséquences dune telle découverte ouvrent des perspectives qui effraient jusqu’à l’imagination.
Car s’il s’avère que le tas d’or sur lequel les Occidentaux sont assis depuis des décennies n’est que virtuel, alors c’est tout le passé récent de la domination occidentale qui se trouve ainsi remis en cause, en même temps que tout le discours idéologique qui l’accompagne.

Et c’est peut-être bien cela que ceux qui détiennent actuellement le pouvoir ne veulent pas que nous découvrions : ce n’est pas le système capitaliste qui ne fonctionne plus, mais bien la corruption généralisée qui a jusqu’à maintenant empêché son inévitable retournement - ce qu’auraient peut-être du mal à avaler les peuples qui en ont été victimes jusqu’ici.

Car puisque les dettes ne valent que le prix qu’on veut bien leur accorder (ce qui peut être «  rien »), et que les Etats ne peuvent pas faire faillite, alors c’est comme si l’argent n’existait tout simplement pas. Et en réalité ce n’est donc qu’artificiellement que la domination occidentale a pu s’exercer sur les autres pays, une domination fondée sur ce «  rien ». Une domination que les populations les plus fragiles auraient donc souffert injustement, contrairement à la «  logique » du système qui veut que les plus grands pays (a fortiori les moins démocratiques) prennent le dessus, au moins d’un point de vue économique.

En admettant l’hypothèse de la mystification monétaire, il devient clair que si nous sommes parvenus à maintenir jusqu’à maintenant le niveau de vie des Occidentaux à un niveau supérieur à celui des autres grandes puissances, ce n’est dû qu’aux subventions et à la toute puissance diplomatique (ou peut-être faudrait-il dire la toute puissance puissance militaire) des Etats Occidentaux.

Sauf qu’aujourd’hui, avec la crise, ce sont toutes les coutures du manteau européen qui craquent une à une, si bien qu’on commence à voir à travers : la puissance des occidentaux n’est qu’une illusion, et seule la corruption du système a permis que nous nous maintenions à ce niveau aussi longtemps.

Il ne s’agit donc pas d’un problème national ni même européen, mais d’un problème mondial. Car ni les marchés ni les gouvernements ne peuvent se permettre d’attendre que le monde entier découvre l’incroyable réalité, à savoir que «  le roi est nu », et que la puissance passée des Occidentaux n’est fondée que sur du vent. Ce serait alors comme reconnaître la responsabilité des «  élites » de ce monde dans la misère structurelle des autres populations, en même temps qu’un aveu de culpabilité historique sur plusieurs décennies. Cela démontrerait aussi que le «  retard » des pays émergents n’est dû qu’aux mensonges des Occidentaux, et que leur pouvoir n’est que le résultat de notre exploitation commune, qui elle-même ne tient qu’à notre crédulité.

Comment pourraient-ils donc aujourd’hui laisser faire ce retournement, avec les conséquences que l’on vient d’évoquer, et qui les condamnerait à abandonner leur pouvoir et leur puissance ?

Et en même temps, comment pourraient-ils faire payer des riches qui s’apercevraient alors assez rapidement qu’ils n’ont déjà plus rien ?

Ils sont coincés. Et le résultat de tout ça, c’est qu’ils préfèrent faire le pari qu’en menaçant l’Europe d’une explosion ils réussissent à imposer l’Empire Européen et son austérité perpétuelle (la règle d’or budgétaire) sans provoquer la révolution. Mais si les citoyens prenaient conscience que les Etats ne peuvent faire faillite et que les dettes ne valent que le prix qu’on leur accorde, alors leur pari sera perdu… à moins que d’envisager la guerre ; mais dans ce domaine, les Occidentaux sont sans doute encore les plus forts.

Mais nous, les peuples, que voulons-nous ?

- conserver notre niveau de vie intact à tout prix, c’est-à -dire au détriment de celui des peuples des autres pays ?

- accepter la baisse de notre niveau de vie pour permettre aux peuples des autres pays d’améliorer le leur ?

- ou bien prendre enfin nos responsabilités pour refuser et l’un et l’autre, et inventer ensemble une troisième voie qui ne nuise à personne ?

Nous avons peu de temps devant nous, car les événements se précipitent - et nous savons désormais clairement que les élections ne sont pas le moyen approprié pour faire entendre la voix du peuple.

Il nous faut donc nous préparer à un changement de paradigme majeur, historique, tout en résistant à celui qu’on veut nous imposer. Et puis il faut attaquer le système par là où il pèche : l’argent. Car le seul argent qui existe réellement est celui que nous gagnons par notre labeur. Nous en sommes propriétaires. Nous avons le droit de le reprendre, il est à nous.

J’ai parlé il y a quelque temps de «  faire chanter les marchés » . Et c’est bien de cela qu’il s’agit.

- Dans un premier temps il faut informer les peuples des heures sombres qui les attendent si nous ne faisons rien pour l’empêcher.

- ensuite, il faut convenir de la nécessité de nous réunir, de nous rassembler pour réfléchir ensemble à cette troisième voie

- organiser , préparer la sédition

- menacer d’un «  bankrun » pour obtenir le Référendum d’Initiative Citoyenne, l’audit citoyen de la dette et la mise en place d’une Assemblée Constituante.

- il faut une date appropriée pour interpeller le maximum de citoyens

- un lieu de rencontre virtuel et réel (internet est le média idéal )

- les «  indignés » peuvent être la base de réflexion mondiale qui fasse le lien entre toutes les contestations.

Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr

URL de cet article 17633
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

L’Histoire m’acquittera
Fidel CASTRO, Jacques-François BONALDI
L’Histoire m’acquittera (en espagnol : La Historia me absolvera) est un manifeste d’auto-défense écrit par Fidel Castro en octobre 1953, à la veille de son procès (il est jugé pour avoir attaqué la caserne de Moncada le 26 juillet 1953, en réaction au coup d’état de Batista). Fidel Castro est diplômé en droit, il manie la plaidoirie, exercice qu’il connaît bien, avec aisance : il y explique ses actes et son implication dans le soulèvement contre Batista mais surtout, il y développe ses différentes thèses (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Aucune femme en burka (ou en hijab ou en burkini) ne m’a jamais fait le moindre mal. Mais j’ai été viré (sans explications) par un homme en costume. Un homme en costume m’a vendu abusivement des investissements et une assurance retraite, me faisant perdre des milliers d’euros. Un homme en costume nous a précipités dans une guerre désastreuse et illégale. Des hommes en costume dirigent les banques et ont fait sombrer l’économie mondiale. D’autres hommes en costume en ont profité pour augmenter la misère de millions de personnes par des politiques d’austérité. Si on commence à dire aux gens la façon dont ils doivent s’habiller, alors peut être qu’on devrait commencer par interdire les costumes."

Henry Stewart, Londres

Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.