20 Mai 2012 - Être « guajiro » [soit « paysan », comme était guajira « La Guantanamera », paysanne de Guantanamo] gagne en prestige à Cuba dont la situation nécessite d’urgence la production nationale de davantage d’aliments pour subvenir aux besoins d’une population de plus de 11 millions d’habitants et diminuer les lourdes factures annuelles dues aux importations.
« Je suis en train de programmer mon retour à la campagne », a dit à l’ANSA Secundino López, « qui est né et a grandi » dans une ferme au centre de Cuba et est venu faire ses études à La Havane il y a plus de trente ans. Il y est resté et y travaille encore dans un bureau. Quand je retourne au pays, je me rend compte qu’il y a de l’argent. Des membres de ma famille ont acheté une voiture et passent leurs vacances à l’hôtel », a-t-il déclaré..
Un processus de changement dans l’agriculture, décrété par le gouvernement en 2008, ainsi que des reportages dans les médias cubains montrant des fermes nouvelles et productives, sont en train de changer la traditionnelle « dévalorisation » de l’image du paysan.
Le gouvernement a lancé ce plan pour atténuer la grave inefficacité de la production dans l’agriculture, avec des millions de terres appartenant à l’état laissées en friche ou mal exploitées, une population qui émigre de la campagne vers la ville, et des factures d’achats d’aliments sur le marché mondial qui avoisinent les 2 000 millions de dollars.
Le président Cubain Raul Castro a donc annoncé que devaient vivre ensemble dans le secteur rural, avec les entreprises et propriétés d’Etat, un secteur « non d’état » plus dynamique et plus stimulant en raison de tarifs plus flexibles pour ses marchandises et pour le marché de l’offre et de la demande, quand d’autres prix sont fixés par l’Etat.
Dans le cadre du plan clé de ce processus, 163.000 fermiers ont reçu ces trois dernières années en usufruit 1.495.000 hectares de terres appartenant à l’état, selon ce qu’a annoncé à la télévision nationale Pedro Olivera, Directeur Général du Centre National du Contrôle de la Terre au Ministère de l’Agriculture.
Olivera a affirmé qu’il y a encore des parties de l’Etat qui « occultent » des terres sous-exploitées administrées par eux. Sans tenir compte de ces terrains clandestins, plus de 900 000 hectares sont encore disponibles à la distribution.
Malgré une augmentation de la production agricole nationale d’environ 10% au cours des trois premiers mois de l’année 2012, le gouvernement aura encore à dépenser 1 700 millions de dollars en importations d’aliments à la fin de l’année.
Olivera a dit que 59,4 % des fermiers qui ont reçu des terres se consacrent à l’élevage et 23 % à des cultures diverses. Cependant, le représentant du gouvernement a observé « qu’il y avait encore beaucoup de chemin à parcourir » avant d’arriver à la production nationale agricole requise.
« Nous ne pouvons être tranquilles quand environ 1 500 millions de dollars par an sont consacrés à l’importation d’aliments », a commenté en public Orlando Lugo Fonte, président de l’Association Nationale des Petits Agriculteurs (ANAP).
Lors de la célébration du « Dia del Campesino » [jour du paysan] cette semaine, Lugo Fonte a dit qu’il faut arriver à une plus grande efficacité, insister pour que tous les contrats couvrent tout le potentiel productif et contribuer à une baisse du prix des aliments.
http://www.cubadebate.cu/noticias/2012/05/20/cambios-en-la-agricultura-cubana-vuelta-de-la-ciudad-al-campo/