Hollande tout frais adoubé rend visite à la chancelière allemande. Depuis deux ans Sarkozy et Merckell nous avait habitués à sauver l’Europe tous les trois mois ! De réunions en réunions, de sommets en sommets, de rencontres en rencontres, le couple franco allemand s’auto-congratulait, nous persuadant que tout allait pour le mieux. Ils faisaient fi de la colère des peuples qui affichaient de plus en plus ouvertement leur hostilité et leur mécontentement envers les politiques conduites par les dirigeants de l’union européenne.
La zone euro regroupe 17 pays ayant chacun une dette publique, soit 17 dettes publiques différentes, c’est-à -dire 17 possibilités pour les requins de la finance de spéculer sur les dettes publiques. On a mutualisé notre monnaie, mais l’on n’a pas mutualisé les dettes adossées à cette monnaie. A l’époque où chacun avait sa propre monnaie, si une devise était attaquée par des spéculateurs, un pays pouvait toujours prendre des mesures et dévaluer sa monnaie pour se défendre, mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. A l’heure actuelle le capitalisme financier peut attaquer tranquillement n’importe quel pays un peu fragile de la zone euro, dégrader sa note et ensuite lui accorder des prêts à des taux prohibitifs. Car se sont les mêmes qui spéculent, notent et prêtent ! Dans un monde idéal, ces gens là seraient dénoncés comme gangsters, arrêtés, jugés, et finiraient leurs jours en prison. Alors qu’ils sont respectés, estimés et grâcement rémunérés !
Comme nous ne vivons pas dans un monde idéal, il est urgent dans un premier temps de mutualiser nos dettes publiques, de faire un audit pour savoir quelles parties sont légitimes et quelles parties sont le fait des gangsters que nous avons croisés plus haut. Ensuite la BCE rachèterait les dettes publiques et c’est elle qui prêterait directement aux états européens, sans passer par les banques privées, qui ne sont là que pour servir d’intermédiaires et se sucrer au passage. Il est temps de revoir la gestion de l’euro, qui est une catastrophe pour les nations, car il n’y a aucune cohérence politique de la monnaie unique.
Isoler les pays et leurs dettes et spéculer sur une dette européenne globale n’est pas la même chose, une dette unique contrôlée par une banque centrale commune a un poids économique et politique important sur la scène internationale, qui la met hors d’atteinte des spéculateurs. Mais pour cela il faut « européaniser » la BCE et la mettre sous contrôle des états de l’union européenne.
Ensuite il faut, à partir de la BCE, créer une banque publique européenne qui aurait le monopole en Europe et qui drainerait l’argent de tous les citoyens européens. Cette banque, sous contrôle des nations et des populations, remplacerait les banques et les organismes privés de crédit qui sont responsables de la déconfiture de notre économie et de notre qualité de vie. Il est inutile de dire que cette banque n’aurait aucun contact ni avec les paradis fiscaux, ni avec les chambres de compensation.
Enfin, il faudrait également « européaniser » les bourses, pour ne créer qu’une seule bourse européenne qui aurait le monopole des transactions et des cotations en Europe. Cette super bourse ne serait ouverte qu’une fois par mois pour éviter la spéculation journalière et permettre aux entreprises d’évoluer sereinement, sans être soumises quotidiennement à la dictature des marchés. Toute transaction serait sérieusement encadrée par une autorité contrôlée par la BCE.
Il faut sortir de l’immobilisme, l’Europe a besoin de réformes, mais une bande de privilégiés arcboutés sur un système obsolète freine et menace. Le monde évolue très vite et l’on est obligé de s’adapter, sinon ce sont les générations futures qui en payeront le prix. Il ne faut pas avoir peur de dire la vérité aux citoyens européens, car l’heure du changement a sonné !
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