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Les élections présidentielles en France

Les élections présidentielles en France se soldent par des résultats pour le moins inquiétants.

Les deux candidats favoris ont obtenu le passage au second tour, mais suivis du Front National le parti d’extrême droite avec 18% des voix.

Le Front de Gauche, lui, s’est situé à la quatrième place avec seulement 11% de votes, et ainsi le second tour du 6 mai, se décidera entre le socio libéralisme et l’ultra libéralisme. Aucun des deux candidats à l’investiture du pouvoir gouvernemental, ne représente une alternative aux politiques d’austérité économique que préconisent la Communauté européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fonds Monétaire International.

Ainsi, le vote des français marque la persistance de la politique de l’autruche, où, malgré la crise actuelle du système capitaliste néolibéral, personne n’arrive à se réveiller du cauchemar.

Une fois de plus s’affronteront les deux revers de la même médaille en offrant un spectacle audiovisuel de «  campagne guerrière » où les deux candidats de la continuité font semblant d’avoir des différences fondamentales mais ils arrivent à influencer les votants du second tour avec leur rhétorique archi connue de la croissance, de l’augmentation de la productivité, de la diminution du chômage, de l’assainissement de la dette, etc., en oubliant soigneusement tout commentaire lié à leurs engagements politiques avec le projet néo libéral de la CE, signés par les uns et les autres à Maastricht, Lisbonne et récemment dans le «  Mécanisme européen de stabilité » qui prive les états de leur souveraineté en termes budgétaires.
D’un autre côté, les candidats ont été extrêmement vigilants dans leurs discours, en ce qui concerne la politique internationale, ce qui n’est pas un hasard, mais qui correspond aux grandes affinités qu’ils ont sur les interventions militaires en Afghanistan, en Lybie et aujourd’hui en Syrie.

La soumission de ces deux candidats à l’OTAN et leurs liens très étroits avec les Etats Unis, les emprisonnent dans une politique interventionniste et pro impérialiste que le peuple français méconnaît. Aucun mot sur la création de l’état palestinien, pas plus que sur le rôle que joue l’état français dans les différentes latitudes de la planète…

La diversion créée par les deux candidats pendant cette première semaine post-électorale, tend à renforcer l’obscurantisme des électeurs, qui dans l’apparence ont choisi de voter pour le «  moindre mal » ou entre «  peste et choléra », malheureusement encouragés par la gauche locale dirigée par le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Melenchon, qui tout de suite après avoir connu les résultats, s’est précipité pour appeler à voter pour François Hollande, sans contrepartie, laissant ses électeurs sans aucune alternative. L’idée de battre la droite et l’extrême droite de Sarkozy en élisant le socio libéral Hollande, ne révèle que l’alternance pratiquée depuis 1981, au-delà de l’espoir des français, et les différents gouvernements qui se sont succédés à la tête de la gestion du système capitaliste néo libéral, n’ont fait que laminer les intérêts du peuple.

Dans ce sens, l’élection en France d’un nouveau président, ne représente pas une élection de droit et de devoir citoyen, mais au contraire, l’imposition tragique d’une caste politique au pouvoir qui soumet la masse populaire au non choix, où le grand absent est justement sa représentation politique naturelle, la vraie gauche, qui n’arrive pas à s’ériger comme alternative au système en place.

Cela explique en partie que les deux candidats «  draguent » le Front National, parti xénophobe et raciste, ce qui est indécent et immoral, mais ce parti il détient le rôle d’arbitre dans ce second tour avec 18% des voies exprimées le 22 avril dernier, ce qui représente tout de même six millions de votes.

D’autre part, le pseudo centriste (de droite) Bayrou, avec 9% des voix, pèsera certainement.

Les cinq autres candidats que nous n’avons pas mentionnés, n’auront aucun poids sur les résultats définitifs.

Les élections en France soulèvent beaucoup d’espérance en dehors de ses frontières, néanmoins, il ne faudrait pas s’en réjouir. Il y a des fortes chances pour que le nouveau président continue à appliquer la politique qui émane de la Communauté européenne, alignée à la dictature des marchés, et qu’il poursuive implacablement les contre réformes, en termes de réduction des dépenses publiques, la suppression graduelle des prestations sociales, le maintien d’un chômage élevé, et assurément une croissance économique à l’image de la crise actuelle, ce qui n’augure pas un changement positif dans un avenir proche.

Quel que soit le scénario politique de ce pays, la classe des travailleurs, les chômeurs et les laissés pour compte, ne verront pas la lumière d’une amélioration de leur qualité de vie, Bien au contraire, ils seront de plus en plus dépossédés, comme cela se passe en ce moment en Grèce et en Espagne, en atteignant un insoutenable niveau de paupérisation sans précédent.

Au mois de juin prochain auront lieu des élections parlementaires qui ratifieront ou contesteront les résultats des élections présidentielles. C’est un défi qui se pose pour la gauche, qui devrait revendiquer sans nuances le programme du Front de Gauche présenté pour les présidentielles. Par la même occasion, il faudrait qu’elle présente des candidats en alliance ou pas avec les «  socialistes », à chaque fois qu’il sera question de battre l’extrême droite, mais en se détachant de toute annonce néolibérale, et en défendant une politique propre et alternative au système capitaliste. Il ne suffirait pas de manifester nos alliances pour battre la droite, si nos «  alliés » adhèrent à une politique que nous voulons vaincre.

A cinq jours du second tour, nous pouvons affirmer que la France ne sera pas à la tête du changement en Europe. Celui-ci, émergera forcément de l’organisation politique qu’adoptera le peuple qui subit réellement la crise, une crise qui n’est pas la sienne, mais dont-il souffre dans sa propre chair, assommé par un pouvoir financier au-delà de la loi.

Ulises Urriola

Paris, le 1° mai 2012

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