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Bush a-t-il pété un plomb ? par Alexander Cockburn.

Il se comporte comme Nixon dans les derniers jours.

Traduction CSP

Un rapport sur l’état mental de George Bush commence à faire du bruit.

L’auteur en est Doug Thompson, de Capitol Hill Blue rendu public à l’aube du 4 juin.

"Le comportement de plus en plus incohérent de George W. Bush et ses
brusques sauts d’humeur provoquent des commentaires dans les couloirs de la
Maison Blanche et ses conseillers expriment de plus en plus leurs
préoccupations quant à la santé mentale du dirigeant."

C’est ainsi que commence le rapport de Thomson. Il continue :

"Lors des réunions avec ses proches collaborateurs et les officiels, le
président passe dans la même phrase d’une citation biblique à une envolée
obscène contre les médias, les Démocrates et tous ceux qu’il qualifie
d’"ennemis de l’état."

"Cela me rappelle l’époque de Nixon," raconte un consultant de longue date
du Parti Républicain qui a ses entrées à la Maison Blanche. "Tout le monde
est devenu l’ennemi ; tout le monde en veut à sa peau. C’est l’ambiance
actuelle de la maison." Il faisait évidemment allusion à l’ancien président
Nixon qui, enfoncé dans le bourbier du Watergate, radotait complètement soul
jusqu’à très tard dans la nuit, et lorsque Kissinger fit savoir qu’il avait
pris les commandes du bouton nucléaire.

Parlant du bouton nucléaire, Thomson dit qu’il a interviewé, de manière
informelle, un certain nombre d’employés de la Maison Blanche qui parlent de
déclarations de Bush qui affirme que ses décisions sont l’expression de la
"volonté de Dieu" et qu’il ordonne à ses conseillers "de leur mettre bien
profond" à tous ceux qui sont considérés comme des opposants à son
administration.

Selon un conseiller, "Nous sommes en guerre, cela ne fait aucun doute. Mais
je ne sais plus qui est l’ennemi au juste. Il semblerait que nous passions
plus de temps à tenter de détruire John Kerry qu’Al Qaeda et la liste de nos
ennemis ne fait que s’allonger".

Toute critique est impossible. Le président réagit férocement. Voici comment
le licenciement mercredi du directeur de la CIA, George Tenet, s’est passé,
selon Thomson qui cite un conseiller.

"Tenet voulait démissionner l’année dernière mais le Président a refusé d’en
entendre parler. Cela aurait été le moment opportun pour une telle décision,
pas maintenant au beau milieu d’une campagne électorale. Mais lorsque le
directeur s’est opposé au Président au cours de la réunion mercredi, le
Président lui a coupé la parole en disant "Ca suffit George. Je ne peux
tolérer une manque de loyauté. Je veux votre démission et je la veux
maintenant."

Thomson écrit que "Tenet fut autorisé à démissionner "volontairement" et
Bush informa jeudi matin son personnel sous le choc. Selon un conseiller, le
président aurait décrit sa décision comme "une volonté de Dieu". Dieu
pourrait être aussi à l’origine de la raison pour laquelle le Ministre de la
Justice John Ashcroft, le paratonnerre de l’administration qui s’attire
toutes les critiques pour ses menaces contre les libertés garanties par la
Constitution, fait toujours partie de l’élite au pouvoir. Le personnel de
la Maison Blanche appellent Bush et Ashcroft les "Blues Brothers" parce
qu’ils sont "envoyés en mission par Dieu".

"Le Ministre de la Justice et Bush sont comme cul et chemise, à cause de la
religion", raconte un conseiller. "Tous les deux croient que toute action
est justifiable au nom de Dieu."

Bush est devenu chatouilleux, toujours prêt à exploser, tout feu tout
flammes, les qualifie en public de "putains de connards" [fucking assholes -
ndt] ou, concernant quelqu’un qu’il considère comme critique,
"d’antipatriote" ou "d’antiaméricain".

Selon Thomson, qui cite un conseiller, "Il y une ambiance de siège ici, ça
ne fait aucun doute". "Dans cette administration, pas besoin de porter un
turban ou de parler le Farsi pour être un ennemi des Etats-Unis. Il suffit
d’être en désaccord avec le Président."

Alexander Cockburn

www.counterpunch.org

Traduction et compliments : Cuba Solidarity Project

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