L’ÉCHEC DES COà›TEUX PLANS DE RELANCE
Lors du plan de relance de 2008, le gouvernement n’a pas voulu ou n’a pas su utiliser l’argent public pour réindustrialiser notre pays.
Ce plan a coûté aux contribuables français, selon les sages de la cour des comptes, 34 milliards d’euros mais n’a créé que 20 000 à 70 000 emplois et selon les économistes, le grand emprunt de 35 milliards d’euros, en créera encore moins.
Les responsables de ces plans nous ont expliqué régulièrement que l’argent public remis aux grands groupes ou aux fonds d’investissement privés, créerait un effet de levier, mais en réalité cette manne financière a surtout enrichi quelques privilégiés proches du gouvernement qui délocalisent invariablement la production dans les pays émergents après avoir bénéficié de l’argent du contribuable.
Cette gabegie nous démontre une fois de plus l’incapacité ou le manque de volonté des gouvernements de Droite ou de Gauche en matière de création d’emploi industriel.
Des candidats à l’élection présidentielle promettent déjà une autre distribution des deniers de l’état en créant un nouveau fonds inspiré du Fonds Stratégique d’Investissement qui était doté de 20 milliards d’euros de fonds publics et dont le comité d’investissement était présidé par le n° 2 d’une société du CAC 40, championne de délocalisation. D’autres annoncent sans conviction, la création d’une banque d’investissement ou de l’industrie qui financera encore les produits technologiques et innovants en délaissant une fois de plus l’industrie manufacturière des biens de consommation.
LA SURENCHàˆRE ÉLECTORALISTE AUTOUR DU ’MADE IN FRANCE’
Plusieurs hommes politiques jurent depuis peu, pouvoir et vouloir relancer le ’made in France’, mais qui ignore encore que les fabricants qui ont délocalisé leur production ne reviendront pas et que les enseignes de la distribution qui ont volontairement sabordé l’industrie manufacturière des biens de consommation, n’aideront certainement pas de nouveaux fabricants à recréer des usines en France.
Des prétendants à la magistrature suprême assurent que s’ils sont élus, leurs mesures sensationnelles, parfois concoctées par des énarques pourtant néolibéraux et mondialistes, feront revenir demain les entreprises délocalisées.
Certains suggèrent, que dans un grand élan patriotique et républicain, entreprises et consommateurs se donnent la main pour relocaliser 1 ou 2 millions d’emplois mais il est peu probable que des entreprises délocalisées qui ne sont plus habituées aux négociations, conflits sociaux et grèves syndicales, acceptent également de renouer avec des charges sociales plus élevées et une baisse importante de leurs bénéfices. Les vagues projets des candidats, les recettes mainte fois utilisées et les incantations ne suffiront pas.
Sur le marché hexagonal, la TVA dite ’anti délocalisation’ pénalisera davantage les ventes de produits fabriqués en France que celles des produits provenant des pays à bas couts.
Les articles fabriqués en France disposent de moins de marge bénéficiaire et la répercussion de la TVA s’avéra souvent obligatoire. A l’opposé, les articles manufacturés importés des pays à bas coûts n’enregistreront pas systématiquement la hausse de TVA et creuseront encore l’écart avec le ’ made in France’. De plus, la perte de pouvoir d’achat provoquée par la hausse, risque d’orienter un peu plus les consommateurs vers les produits à bas coûts importés.
La prime à la relocalisation créée en 2010 et dotée d’un budget de 200 millions d’euros devait, selon le ministère de l’industrie, permettre de rapatrier 1 000 emplois par mois, mais quelques entreprises seulement, souvent motivées par l’aubaine de la médiatisation du ’ made in France’, ont consenti à relocaliser une partie de leur production et quelques emplois, mais à l’inverse, pas moins de 900 usines françaises ont fermé leurs portes aux cours des trois dernières années.
On peut s’étonner du soudain engouement des partis politiques pour le ’made in France’. Cette attitude apparemment volontaire pourrait se révéler après les élections présidentielles et législatives, n’avoir été qu’une éphémère posture électoraliste. On peut également soupçonner de nombreuses marques, enseignes de la distribution et personnalités politiques de souhaiter la fermeture discrète des dernières usines manufacturières traditionnelles. Dés lors, nous ne pourrions évidemment plus blâmer les industriels de ne pas fabriquer en France et les élus ne seraient plus confrontés à des ouvriers désespérés et licenciés pour délocalisation, leur reprochant, devant une France atterrée, leur politique pro-européenne et mondialiste responsable de notre désindustrialisation.
LABEL ’MADE IN FRANCE’
Le label ’made in France’ ’Origine France garantie’ qui n’impose que 50 % de fabrication française, a été mis en place en mai 2011 après 18 mois de gestation et ne semble pas remporter le succès escompté par le gouvernement, pourtant d’autres candidats préconisent un autre label.
L’idée selon laquelle les français seraient prêts à acheter des produits plus chers parce qu’ils portent simplement un label ’made in France’ peut sembler très optimiste même si plusieurs sondages l’affirment. Pour autant, les sondés ne sont pas convaincus de l’efficacité d’un label ne garantissant que 50 % de fabrication dans l’hexagone.
Robert Rochefort, Député européen et ancien directeur général du CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), reprochait récemment au Président des deux principales fédérations professionnelles de la mode : ’Vous avez fait perdre au consommateur la perception de la valeur réelle, et symbolique, des produits d’habillement’ et pose ainsi la question de notion de perception de valeur et d’évaluation du rapport qualité/prix d’un produit.
Si nous voulons réellement relancer le ’made in France’ et séduire un nombre important de consommateurs, le différentiel de prix devra être le plus faible possible, voire imperceptible ou moins cher, lorsque l’on le comparera avec des produits moyen de gamme ou autoproclamés haut de gamme mais souvent fabriques en Chine ou au Bengladesh. Bien sur, il ne convient pas d’essayer de concurrencer les enseignes bas de gamme. Par ailleurs, seul, le modèle économique de l’intégration verticale, préconisé dans notre projet, peut permettre d’attendre cet objectif et proposer des prix en rapport avec le pouvoir d’achat d’un grand nombre de nos concitoyens.
CRÉER UN MODàˆLE ÉCONOMIQUE D’ENTREPRISE AGISSANT SURTOUT DANS L’INTÉRÊT DE LA COLLECTIVITÉ
Malgré le manque de volonté des politiques, l’influence des lobbys et en dépit des promesses creuses, nous devons absolument faire diminuer le taux de chômage devenu insupportable pour nos concitoyens et pour notre déficit public, en relançant notamment l’industrie manufacturière des biens de consommation qui pourrait créer plus de 300 000 emplois industriels souvent accessibles à des personnels peu diplômés ou sans formation et générer encore 600 000 à 900 000 emplois indirects et induits (lire notre article du 14 mars 2011 Un plan de sauvetage pour l’industrie manufacturière française.
Les perspectives de relocalisation sont très faibles et il apparait comme évident que pour relancer ce secteur industriel, il faudrait d’abord le restructurer en lui redonnant une colonne vertébrale constituée notamment d’un puissant réseau de distribution qui vendrait les produits fabriqués en France.
Il conviendrait donc de créer une structure privée et subventionnée pour la création d’emplois, qui créerait des magasins et une logistique de vente par internet, mais aussi des usines et des bureaux d’études, pour recréer les centaines de milliers d’emplois souvent peu ou non qualifiés que les chômeurs ne trouvent plus depuis la désindustrialisation de l’hexagone.
Seule une entreprise composée de professionnels expérimentés et dotée de moyens financiers importants, pourrait malgré des coûts de production plus élevés, réinitialiser la difficile et longue reconstruction de notre industrie manufacturière saccagée.
L’objectif principal de cette société bien que de droit privé, serait la création d’emploi et le maintien du savoir faire. Elle serait organisée selon le modèle économique de l’intégration verticale pour réduire les intermédiaires et ainsi être concurrentielle.
Pole de financement
La création d’un ’ fonds pour le développement industriel et l’emploi ’, juridiquement proche des fonds d’investissement à but non lucratif qui subventionnent parfois l’économie sociale en Suisse, au Québec ou aux USA, permettrait d’adapter le financement du projet aux contraintes de l’UE.
Ce fonds serait fondé à recueillir les capitaux propres et les subventions destinées au financement de la création d’emploi et du développement de l’entreprise.
Pole pour l’emploi et la formation
Ce pole RH (ressources humaines) et formation, identifierait les savoir-faire industriels manufacturiers de biens de consommation pouvant encore être incarnés par les personnels licenciés d’usines en difficulté, liquidation judicaire ou récemment fermées. Ainsi des anciennes employées de façonniers, sous-traitants et marques réputées retrouveraient un travail et transmettraient leurs connaissances aux plus jeunes.
Pour exemple, l’entreprise aurait repris le site d’Yssingeaux de Lejaby et sauvé le savoir faire en maintenant une partie de l’effectif à la fabrication de corsetterie et lingerie. Au fur et à mesure du développement des ventes d’une nouvelle ligne de lingerie, le personnel affecté provisoirement à la confection de vêtements aurait ensuite retrouvé son ancien poste de travail.
Pole de développement
Des ingénieurs et gestionnaires issus de l’industrie étudieraient la faisabilité de chaque projet de fabrication, redéfiniraient des processus de production et mettraient en adéquation ressources humaines régionales et potentialités de commercialisation des produits.
Afin d’orienter également la production de l’entreprise vers des produits d’avenir, un département R&D (recherche & développement) serait créé et des projets externes seraient intégrés et développés.
La mise en oeuvre du projet global et le développement de l’entreprise s’appuieraient sur le projet de 95 pages sur lequel nous travaillons depuis 5 ans et que nous avons présenté plusieurs fois aux pouvoirs publics.
Pole de production
L’entreprise produirait beaucoup de biens de consommation à faible valeur ajoutée et créateurs d’emplois, mais pourrait également fabriquer des produits technologiques, de ’croissance verte’ et autres produits innovants à forte valeur ajoutée pour notamment compenser les marges souvent faibles des produits issus d’industries plus traditionnelles et ainsi élargir l’offre globale au plus grand nombre de consommateurs.
De même, dans le domaine du prêt à porter, une marque de luxe, principalement orientée vers l’international, permettrait d’augmenter la marge moyenne afin de pouvoir proposer des vêtements ’1er prix ’ plus accessibles.
Pole de commercialisation
L’enseigne consacrée principalement à l’habitat, vendrait uniquement des articles fabriqués en France, réalisés en interne ou provenant de fournisseurs extérieurs.
Un réseau de magasins physiques et un circuit de distribution par internet commercialiserait la plupart de nos biens de consommation à des prix raisonnables (meubles, salons, électroménager, literie, luminaires, sanitaires céramique, cheminées, décoration, linge de maison, vaisselle, articles de loisirs et sports, bagages, jouets etc.)
Un réseau spécifique au prêt à porter, doté de magasins physiques et d’un circuit internet, vendrait surtout des vêtements pour femmes et jeunes femmes mais aussi pour enfants et quelques articles pour hommes, principalement sur le marché hexagonal, premier marché d’Europe avec 41 milliards d’euros de dépenses d’habillement annuelles selon la FEH (Fédération des enseignes de l’habillement) mais probablement 45 ou 50 milliards d’euros si l’on ouvrait les millions de conteneurs importés.
Ainsi, le textile habillement, constitue certainement le secteur le plus important des biens de consommations en France.
Aujourd’hui, les plus grandes enseignes suédoises, espagnoles, américaines, anglaises et japonaises nous inondent de vêtements jetables ’made in China’ et se disputent joyeusement ce marché que nous avons abandonné.
En effet, les états généraux de l’industrie voulus par Nicolas Sarkozy ont éradiqué l’existence de l’industrie du textile habillement au profit de l’industrie du luxe et de la création qui crée pourtant peu d’emploi en France. Dogme du libre échange ? Favoritisme envers les groupes du luxe ?
Une enseigne identifiée ’made in France disposant d’un outil de distribution performant, proposant des articles ’mode’ ou basiques à prix abordables, bénéficiant d’une image positive et sachant établir une relation particulière avec sa clientèle, pourrait récupérer une part importante de ce gigantesque marché.
VIABILITÉ
Pour exemple, la confection de la plupart de nos vêtements, pulls, pantalons, robes, jupes ou chemisiers, ne nécessite en moyenne que 15 à 40 minutes de travail, toutes opérations comprises dont coupe et assemblage.
Dans notre étude, le cout salarial horaire moyen d’un atelier avoisine 20 euros par employé, (hors intéressement), soit un coût de confection hors tissu ou étoffe, de 5 euros pour une robe 1er prix, moins pour l’assemblage d’un tee-shirt ou un peu plus pour un beau pull.
En optant pour le modèle économique de l’intégration verticale, de la fabrication du produit à sa vente directement au consommateur et en appliquant des taux de marge raisonnables, nous parviendrions à proposer une offre attractive et concurrentielle.
Alors oui nous pourrions à nouveau fabriquer une part importante de nos vêtements et autres biens de consommation en France car depuis qu’ils sont produits dans les pays à bas coûts nos dépenses n’ont guère diminué.
Aujourd’hui, nous achetons des produits le plus souvent jetables que nous renouvelons sans cesse pour le plus grand bonheur des distributeurs qui ne baissent pas leurs prix mais augmentent toujours leurs marges bénéficiaires.
UNE POLITIQUE DE DISTRIBUTION DES RÉSULTATS POUR REVALORISER L’EMPLOI INDUSTRIEL
L’objet de l’entreprise ne serait pas l’optimisation de rendement du capital de l’actionnariat, mais le développement industriel pour créer de l’emploi et sauvegarder le savoir-faire.
80 % des bénéfices de l’entreprise seraient consacrés à l’intéressement des salariés et au développement dont jusqu’à 40 ou 45 % aux salariés pour attendre le niveau de motivation indispensable au développement de l’activité. Par ailleurs, plus les revenus de ces salariés seraient importants plus ils généreraient d’emplois induits régionaux qui redonneraient vie à des régions exsangues.
20 % permettraient de rembourser les crédits externes directs ou indirects, contractés pour créer l’entreprise et investir aux cotés des pouvoirs publics.
Afin de se prémunir des risques de délocalisation, la société ne serait pas gouvernée par une assemblée d’actionnaires et ne posséderait pas de conseil d’administration. Elle serait dirigée par un directeur général qui animerait un comité exécutif composé d’un collège de cadres dirigeants de l’entreprise, impliqués dans la plupart des décisions et agissant uniquement pour la pérennité de l’entreprise et le maintien de l’emploi.
En outre, l’entreprise disposerait d’un commissaire aux comptes, s’entourerait d’experts lors des prises de décisions financières importantes et s’appuierait également sur des audits externes de gestion. Compte tenu du taux important de redistribution, de l’objet de l’entreprise et du risque que cela représenterait pour l’emploi des salariés, celle-ci n’aurait évidemment pas vocation à s’introduire en bourse.
UN COUT PAR EMPLOI CRÉÉ 18 A 80 FOIS INFERIEUR !
Une entité unique directement financée et subventionnée par l’état optimiserait les moyens mis à sa disposition. Chaque emploi industriel, indirect et induit créé pourrait à terme, ne coûter que 25 000 euros à 33 000 euros au lieu des 600 000 euros à 2 millions d’euros par emploi créé du plan de relance !
UN COà›T NUL POUR LA COLLECTIVITÉ ET A TERME UNE ÉCONOMIE DE 50 MILLIARDS PAR AN
Chaque année l’état dépense plus de 100 milliards d’euros de DPE (dépenses pour l’emploi). Le coût par chômeur estimé à 14 980 euros en 1995 est passé à 26 555 euros en 2003 et au moins 33 000 euros en 2011.
La création d’1 million d’emplois représenterait 33 milliards d’euros d’économie de DPE par an, rapporterait 12 à 15 milliards d’euros de cotisations aux régimes de protection sociale et encore plusieurs milliards d’euros de recettes fiscales.
UNE VOLONTÉ POLITIQUE INDISPENSABLE
L’état a déjà eu recours a des sociétés privées pour lutter contre le chômage : en 2006, le gouvernement s’était inspiré de l’agence pour l’emploi britannique et avait confié le placement de chômeurs à des sociétés privées (parfois britanniques), subventionnées et rémunérées pour assurer cette mission de service public qui incombe pourtant habituellement aux services de l’état. Hélas, cette initiative, n’avait pas permis de placer beaucoup plus de chômeurs que l’ANPE. .
Lorsqu’ils le veulent, les pouvoirs publics peuvent financer de grands projets de sauvegarde ou de création d’emplois sans se soucier de l’avis de l’Europe : En 1984, Laurent Fabius alors premier ministre, avait donné prés de 2 milliards de francs à Bernard Arnault, repreneur du Groupe Boussac (Dior, Conforama, Peau douce, Le Bon Marché et La Belle Jardinière) en échange de la promesse de ne pas licencier les 16 000 salariés, employés surtout dans les usines textiles.
Finalement, le groupe Boussac a été démantelé et la quasi-totalité des salariés a été licenciée mais nous devons reconnaitre que le premier ministre a quand même essayé de sauver ce qu’il restait du premier groupe textile d’Europe et ses 16 000 derniers salariés.
Néanmoins, grâce à ces fonds publics, le groupe rebaptisé plus tard LVMH (Louis Vuitton, Moët Hennessy) est devenu le numéro un mondial du luxe.
L’Union Européenne ne pourrait objectivement s’opposer à notre projet.
Effectivement, elle ne peut reprocher à la France son déficit public dû principalement à son manque d’activité industrielle et à son chômage et en même temps lui interdire de produire à nouveau en France pour créer des emplois.
UNE EUROPE PEU LÉGITIME QUI AGGRAVE NOTRE DETTE
Devant la gravité extrême de la crise à laquelle nous sommes confrontés et devant l’urgence de lutter contre un taux de chômage au plus haut, un gouvernement voulant réellement sortir notre pays de l’ornière, privilégierait nos impératifs économiques au lieu de suivre avec zèle les règles de l’UE encadrant le financement public des entreprises et la création d’emploi.
En effet, la pauvreté, la précarité et l’exclusion s’installent durablement dans notre pays et la reconstruction de notre industrie est, nous semble t-il, plus urgente qu’une stricte application des règles édictées par Bruxelles.
D’autre part, rappelons-nous que nous avons refusé en 2005, le transfert de souveraineté que nous imposait le traité de Lisbonne et la légitimité du traité ratifié contre notre volonté et en catimini par les parlementaires en 2008, peut sembler très discutable dans un régime démocratique où en théorie, le peuple est souverain.
Au moment où notre économie est menacée, pourquoi devrions-nous plier à toutes les règles d’une UE en pleine déliquescence qui modifie sans cesse le traité initial sans consultation du peuple et qui se montre elle-même peu scrupuleuse : non-conformité des traités présentés à l’Irlande et au parlement français ou constitution du fonds de secours aux pays en difficulté, interdit par le traité de Lisbonne, mais qui coutera néanmoins, plusieurs dizaines de milliards d’euros aux contribuables français. L’acharnement de l’UE a fragilisé notre pays et aggravé notre dette.
RECRÉER DES EMPLOIS MAINTENANT
Notre modèle de croissance basé sur la consommation est obsolète depuis que la plupart des produits que nous consommons sont importés des pays à bas coûts et nous devons fabriquer à nouveau en France une part importante de nos biens de consommation pour résorber le chômage.
Les dirigeants des plus grandes entreprises délocalisent chaque jour un peu plus et ne veulent plus créer d’emplois en France mais 88 % des français plébiscitent le retour de notre industrie (sondage IFOP pour Usine Nouvelle, octobre 2011)
Afin de pallier à la démission des entreprises, les pouvoirs publics devraient, avant que notre industrie manufacturière des biens de consommations et son savoir-faire ne disparaissent définitivement, permettre la mise en oeuvre du seul projet concret, viable et structurant pour cette industrie. En outre, les objectifs et résultats en matière d’emploi, seraient clairement visibles et identifiables.
Les gouvernements successifs, entourés d’économistes néolibéraux se sont fourvoyés pendant 35 ans en préconisant une économie entièrement fondée sur la technologie, les produits innovants et les services.
Rappelons que les récentes réussites américaines souvent citées en exemple par nos élites, ont créé peu d’emploi aux États-Unis. Les produits d’Apple, deuxième capitalisation boursière mondiale et incarnation du High-tech, n’ont créé que 43 000 emplois. Tyler Cowen, professeur d’économie à l’université George Mason, considéré comme l’un des économistes les plus influents et auteur de ’La grande stagnation’, doute de l’impact social de l’innovation technologique sur le sol américain : ’Prenez l’omniprésent iPod, il a engendré moins de 14 000 emplois aux États-Unis. Tout Google, c’est 20 000 emplois, Twitter, 300 au plus’ ou lorsqu’il évoque Facebook : ’ On n’a pas besoin de beaucoup de monde pour programmer Facebook.’.
Qui peut toujours honnêtement prétendre après l’échec de la politique qui a ruiné la France, que l’invention de quelques produits innovants à forte valeur ajoutée souvent produits hors de France ou seulement destinés à des niches, suffirait à sauver l’économie, l’emploi, la protection sociale et le service public d’un pays de 66 millions d’habitants ?
A l’heure où les pays émergents d’hier sont devenus des pays en développement qui possèdent maintenant les technologies et les savoir-faire que nous leur avons transmis, disposent de laboratoires de recherche, forment chaque année 1.5 million d’ingénieurs, construisent des avions, des TGV et fabriquent des ordinateurs, le discours suffisant et élitiste selon lequel nous devrions fabriquer uniquement des produits à haute valeur ajoutée est aussi irréaliste que dépassé.
Qui accorde encore crédit à la rhétorique néolibérale européiste et mondialiste selon laquelle nous devrions renoncer définitivement aux industries manufacturières traditionnelles qui fournissaient des millions d’emplois industriels, indirects et induits, pour investir uniquement sur d’hypothétiques industries de demain qui n’offriraient qu’un nombre très limité d’emplois souvent très qualifiés.
Les derniers ouvriers devraient-ils aujourd’hui se résigner à disparaitre socialement avec leurs usines en attendant que l’on invente de nouveaux produits ?
Les gouvernements, de Droite ou Gauche, ont-ils, au nom du dogme du libre-échange, le droit de refuser de relancer l’industrie manufacturière traditionnelle et de laisser des millions de nos concitoyens croupir dans des banlieues et régions exsangues ?
Alors peut-être conviendrait-il, maintenant que le rêve d’une France sans usines prend fin et que chacun affirme regretter notre défunte production manufacturière des biens de consommation ’made in France’, de recréer tout de suite de vrais emplois disponibles immédiatement pour des personnels souvent peu qualifiés, au lieu de croire qu’une France dépourvue d’ouvriers et d’industrie, pourrait sauver son économie et conserver son modèle social.
Francis JOURNOT
Mouvement associatif RENDEZ NOUS NOTRE INDUSTRIE !
www.rendez-nous-notre-industrie.com et www.vetements-made-in-France.com sont des associations citoyennes indépendantes et sans appartenance politique.