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le Feminisme, le Racisme et le Voile

Les émissions et reportages sur les banlieues nous confortent dans l’idée que dans ces quartiers la culture musulmane fait des hommes d’affreux sexistes qui ne vivent que dans la domination des femmes et que celles-ci sont victimes de violence et de viols à répétition. Il serait dangereux d’en faire une généralité et de présenter le bon européen comme respectueux du droit des femmes, l’affaire DSK nous prouve le contraire, et les rapports de police nous montrent que le viol et la violence conjugale sont bel et bien présents dans tous les milieux sociaux et culturels.

Cette amalgame entre immigration et violences faites aux femmes ou aux homosexuels n’a pas échappé à Marine Le Pen qui lors de son discours de Lyon a déclaré : « "‰J’entends de plus en plus de témoignages sur le fait que dans certains quartiers, il ne fait pas bon être femme ni homosexuel "‰ ». Evidement il ne s’agit pour elle que de stigmatiser la religion musulmane, identifiée comme la source de cette oppression. Il est donc urgent de lutter contre la récupération des revendications féministes par la droite et l’extrême droite. Le féminisme ne doit pas servir d’alibi au racisme.

Pourtant il est difficile pour le combat féministe de faire face à un problème majeur : les femmes musulmanes, qui lorsqu’elles ont un foulard, sont considérées comme victimes soumises au système patriarcale. Certaines féministes pensent que les femmes musulmanes devraient adhérer sans retenue aux "‰valeurs occidentales, passage obligé pour leur libération. Comme si en occident l’égalité des droits et la considération de la femme comme l’égale de l’homme était acquise. Il suffit d’aller dans n’importe quelle entreprise et de regarder les fiches de paye pour constater que l’on est loin de l’égalité. Il suffit de regarder la télévision pour voir que dans les publicités le corps de la femme est plus vendeur que le corps de l’homme, et il suffit d’aller sur internet chercher un film pornographique pour constater que la femme n’est souvent qu’un objet sexuel mis en scène par des réalisateurs occidentaux de sexe masculin !

Au nom de l’antiracisme, le piège est également de fermer les yeux sur les conceptions sexistes véhiculé par les fondamentalistes religieux, ou d’autres caïds des cités. Mais à l’inverse, au nom de la libéralisation de la femme, on ne peut pas non plus interdire aux femmes qui le souhaitent de porter un foulard. Certaines prennent le voile sous la pression familiale, certaines par rébellion contre ce système qui les oppresse et d’autres par sincère conviction. Doit-on toutes les considérer de la même façon et leur imposer notre « vérité ». Peut-on proposer une solution clef en main pour toutes ? Il est important d’être tout à la fois antiraciste et féministe, mais il est important aussi de ne pas se comporter comme des donneurs de leçons, sûrs d’avoir défini les bases de la soumission féminine et n’en supporter aucune contradiction. Être féministe, c’est ne pas imposer SON schéma ? C’est refuser de stigmatiser certaines femmes.

On se souvient de la polémique autour du NPA, lorsque celui-ci a présenté Ilham Moussaïd, candidate voilée aux régionales, et ce qui aurait dû être l’amorce d’un débat sur cette question spécifique a été un lynchage médiatique à des fins politiciennes. Les attaques vinrent surtout de la gauche obsédée par le score électoral, et prête à tout pour fragiliser un « concurrent ». La question était tranchée, on ne peut pas être militante, féministe, anticapitaliste et afficher sa croyance en dieu. Cette question revient sans cesse depuis une vingtaine d’années et ce n’est pas en l’occultant que nous la résoudrons. Il faudra un jour l’affronter, sinon les dégâts collatéraux risquent d’être nombreux !

Publié sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2012/01/18/le-femminisme-le-racisme-et-le-voile/

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DE QUOI SARKOZY EST-IL LE NOM ?
Alain BADIOU
« Entre nous, ce n’est pas parce qu’un président est élu que, pour des gens d’expérience comme nous, il se passe quelque chose. » C’est dans ces termes - souverains - qu’Alain Badiou commente, auprès de son auditoire de l’École normale supérieure, les résultats d’une élection qui désorientent passablement celui-ci, s’ils ne le découragent pas. Autrement dit, une élection même présidentielle n’est plus en mesure de faire que quelque chose se passe - de constituer un événement (tout au plus (…)
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Croire que la révolution sociale soit concevable... sans explosions révolutionnaires d’une partie de la petite bourgeoisie avec tous ses préjugés, sans mouvement des masses prolétariennes et semi-prolétariennes politiquement inconscientes contre le joug seigneurial, clérical, monarchique, national, etc., c’est répudier la révolution sociale. C’est s’imaginer qu’une armée prendra position en un lieu donné et dira "Nous sommes pour le socialisme", et qu’une autre, en un autre lieu, dira "Nous sommes pour l’impérialisme", et que ce sera alors la révolution sociale !

Quiconque attend une révolution sociale “pure” ne vivra jamais assez longtemps pour la voir. Il n’est qu’un révolutionnaire en paroles qui ne comprend rien à ce qu’est une véritable révolution.

Lénine
dans "Bilan d’une discussion sur le droit des nations", 1916,
Oeuvres tome 22

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