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Opération quart monde

Dans une lettre ouverte publiée lundi matin, le ministre des Ressources naturelles, Joe Oliver, affirme que le régime réglementaire d’approbation doit être revu afin d’accélérer la mise en oeuvre de grands projets comme des pipelines, des mines et des barrages hydroélectriques. Le régime actuel, dit-il, est pris en otage par des groupes « radicaux » qui souhaitent faire obstacle à tout projet d’envergure.

« Ils utilisent du financement fourni par des groupes d’intérêt spéciaux étrangers pour saper les intérêts économiques nationaux du Canada, dénonce le ministre Oliver. Ils attirent des célébrités qui appartiennent au jet-set et dont l’empreinte carbone personnelle est l’une des plus grandes au monde, qui viennent donner des leçons aux Canadiens pour qu’ils ne développement pas nos ressources naturelles. » Cyberpresse

La petite rivière près de chez nous…

Elle était toute petite la rivière. Vint s’installer un jour une polluante petite industrie qui fonctionnait à l’aide de produits chimiques qu’elle déversait dans la rivière. Depuis, plus de poissons… Et je défie quelqu’un d’en manger s’il en trouve. On ne peut pas y puiser l’eau non plus. C’est encore bouillonnant des déchets cloutés au fond.
Les sables bitumineux, c’est ça, mais en plus grand. Vaste, devrions-nous dire…

White Water, Black Gold

Un documentaire de David Lavallée dans lequel on peut y voir toute l’immondice de la magie noire et riche des sables bitumineux balafrant la beauté des paysages canadiens. En dehors de « beauté » et « laideur », il y a le fait pratique - très pratique - que l’eau est à la base de nos vies et de notre survie. On peut bien vivre sans pétrole, mais pas s’en eaux.

Dans un entretien avec l’auteur, une jeune journaliste amateur, Émilie P., nous pouvons constater les méfaits à court terme de cet or noir que l’on veut transporter jusqu’en Chine par le biais des États-Unis.

Décidément, les « décideurs » sont ambitieux…

A se demander si nous pouvons encore nous payer - humainement parlant - les coûts de telles entreprises qui sont en train de déchiqueter la Terre, la barbouiller jusqu’à ce qu’on ait une soif à en regretter le bel argent qu’il nous aura rapporté.
Ma petite rivière, ici, est morte. Du moins pour un temps. Un temps dont on ignore la durée.

Entretien avec l’auteur

L’idée maîtresse du film était de suivre une goutte d’eau imaginaire depuis sa source, jusqu’à sa destination finale. J’étais curieux de voir ce que cette goutte d’eau pouvait rencontrer sur son passage et quel sort lui était réservé en fin de parcours. Le départ s’est effectué dans le champ de glace Columbia, sur le mont Snow Dome. Trois ans plus tard et 500 km plus loin, nous nous sommes retrouvés au lac Athabasca en Alberta, en aval de la région des sables bitumineux.

Une autre grande influence sur ma décision d’entamer ce projet de film a été ma rencontre avec un glaciologue de l’université de Calgary sur le glacier Athabasca. Il m’a parlé de la gigantesque industrie qui existe au bout de la rivière du même nom. L’eau pompée par les pétrolières à même les rivières pour extraire les sables bitumineux n’est pas retournée à son lieu d’origine. Heureusement, direz-vous. Pas tout à fait.

Contaminé par des centaines d’ingrédients toxiques, comme de l’arsenic et du mercure, ce liquide est confiné dans d’immenses bassins appelés bassins de décantation (tailing ponds). Ces bassins sont l’élément le plus controversé de l’industrie, car ces lacs toxiques infiltrent les eaux souterraines et fuient par les murs de rétention. Le danger relié aux bassins de l’Alberta est qu’ils sont construits aux abords du fleuve Mackenzie, qui déverse dans l’océan Arctique le contenu du troisième plus grand bassin hydrographique du monde. Lorsqu’on parle de l’eau, peu importe l’endroit où vous vous trouvez en Amérique du Nord, tout est connecté.
(…)

Si l’on tient compte de tous les projets d’exploitation pétrolière à venir, le taux actuel d’utilisation d’eau de la rivière Athabasca est trop élevé. De tels prélèvements ne peuvent être soutenus en raison du volume insuffisant de l’écoulement de la rivière Athabasca. Si on n’adopte pas de mesures préventives sérieuses, arrivera le jour où on manquera d’eau.

De quelle façon cela impacte-t-il la population locale ?

J’ai assisté à des rassemblements organisés par des membres des Premières Nations. Ils sont fâchés et s’inquiètent du fait que la contamination des sources d’eau et de la nourriture puisse faire augmenter les problèmes de santé. Les habitants des collectivités du bassin hydrographique de l’Athabasca sont réticents à manger les poissons du lac, les pêches comportant de plus en plus de poissons difformes. Des représentants des communautés autochtones vivant en aval des sables bitumineux estiment que la pollution engendrée est responsable d’un haut taux de cancer et de divers problèmes de santé.


De plus, comme le débit du cours d’eau s’affaiblit, les Premières Nations du nord de l’Alberta n’ont plus accès à une grande partie de leur territoire ancestral impactant du coup leurs moyens de subsistance. Les habitants boivent l’eau de rivières et de sources alimentées par la fonte des glaciers. Ces habitants risquent une grave pénurie due au recul des glaciers.

L’avenir en noir et eau

Le constat actuel, vu la grandeur de la planète, déjà malmenée, est qu’il nous faudra, si l’on veut survivre et en santé, modifier nos stratégies de développements. Oui, il y a des intérêts qualifiés d’étrangers, ou de « radicaux » ( des groupes écologiques), mais dû au fait que nous fonctionnons dans un monde qui n’a plus de compartiments, il est plus sage de modérer ses ardeurs concernant les grands développements.

L’avenir ne serait-il pas plutôt aux petites cellules ? Ou aux changements technologiques nouveaux dont les compagnies ne cessent de faire barrage ? Avons-nous le choix ?
Le seul qui nous reste, hélas, est celui de la vie… Et l’eau, c’est la vie.

L’échafaudage du quart monde

De même, le quart monde (proposé par Joseph Wresinski en 1969) fait référence à cette couche de population la plus défavorisée, ne disposant pas des mêmes droits que les autres, et existant dans tous les pays, qu’ils soient riches ou pauvres. Wikipedia

L’opération quart monde a débuté. Les citoyens sont de plus en plus taxés. L’accroissement des produits alimentaires, les coûts des logements, les hausses du pétrole, ont finit par résumer ses avoirs.

Le développement continu s’est transformé en pauvreté continue. Le pouvoir d’achat étant de plus en plus déshydraté, la couche sociale de la classe dite moyenne est en train de s’effriter pour donner naissance à un quart monde élargi.
Les salaires et les conditions de travail s’effritent.

Et du citoyen, on attend qu’il consomme dans une industrie qui fertilise les banques avec une technique de plus en plus utilisée : l’obsolescence programmée.
Économie mafieuse, monde du travail en charpie, industrie pharmaceutique douteuse, le développement à outrance de certaines parties de la planète, l’écart entre les citoyens et les gouvernants, tout cela nous mène droit au raté du but ultime de cette vie : l’humain.

Un humain raté et une industrie « florissante » ne peuvent plus coexister au 21e siècle.

Du moins pas dans cette forme.
La culture du quart monde, c’est la culture de la pauvreté et de la maladie.
Nous avons tout les ingrédients du cocktail pour qu’il se « réalise ». (1)


(1) Entre 1945 et 1971, les essais nucléaires atmosphériques ont libéré une énergie équivalente à celle de l’explosion de plus de cinq cents mégatonnes de TNT. A partir de 1963, des traités internationaux vont réduire les occurrences de ces essais et les puissances nucléaires vont d’elles-mêmes éviter les tirs atmosphériques pour leurs préférer des tirs souterrains.

L’ensemble de la population mondiale a été exposée aux radionucléides dispersés à la surface du globe par ces essais atmosphériques. Les effets sur la population mondiale restent difficiles à estimer en raison des très faibles doses d’irradiation impliquées (inférieures de plusieurs ordres à la radioactivité naturelle). Wikipedia

(Cancers) Il rappelle que le nombre de cas dans le monde a doublé entre 1975 et 2000. Les experts pensent qu’il pourrait encore doubler entre 2000 et 2020 et même tripler d’ici 2030 avec 20 à 26 millions de nouveaux cas diagnostiqués par an (contre 12 millions en 2007), qui entraineraient le décès de 13 à 17 millions de personnes. En 2030, le nombre de personnes vivant avec la maladie pourrait s’élever à 75 millions. Sables bitumineux, c’est qui le poisson ?

Gaëtan Pelletier

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