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C’est reparti pour un tour et cette fois c’est contre l’Iran qu’on bat le tambour... (Counterpunch)

J’ai regardé encore un programme d’information aujourd’hui — celui de MSNBC — avec Dylan Ratigan qui criait dans la caméra que si l’Iran fermait le détroit d’Ormutz à travers lequel se fait 40 pour cent du trafic de pétrole, se serait un acte de guerre.

C’est vrai.

Cependant, comme presque tout ce que nous voyons aux informations à la télévision, l’histoire ne commence pas avec la dernière réaction d’une personne en colère. Tout comme au football quand un arbitre ne voit que le dernier coup de poing et ignore le premier, c’est celui qui rend le coup qui reçoit un penalty.

Comme beaucoup d’Américains, j’assiste depuis quelque temps au lancement médiatique d’une nouvelle guerre au Moyen-Orient — cette fois en Iran. Et cela me fait horriblement peur. Le président impose de plus en plus de sanctions à l’Iran à cause des craintes que suscite son programme nucléaire — craintes qui selon la terminologie de Condoleezza Rice pourraient se révéler être "un nuage en forme de champignon". Pardonnez-moi de faire le lien entre ce qu’on nous dit aujourd’hui et ce que nous avons entendu juste avant que George W. Bush ne donne l’ordre d’envahir l’Irak.

Mais exactement comme pour l’escalade qui a mené à la guerre d’Irak, nous sommes incités par le lobby pro-israélien ici en Amérique à faire le sale boulot pour Israël. Et puis quand nous aurons fini de payer la facture de la boucherie — avec de l’argent américain et du sang américain — le gouvernement israélien prendra ses distances et niera avoir joué le moindre rôle dans la guerre. Et les politiciens américains ne le contrediront pas.

Tout comme Saddam Hussein ne représentait un danger que pour sa population, l’Iran n’a ni les moyens ni de raison d’attaquer qui que ce soit au Moyen-Orient et certainement pas Israël. Ahmedinejad est indéniablement une grande gueule mais l’Iran n’a pas de capacité offensive. Si le pays est vraiment en train de mettre au point une arme nucléaire, et même l’Agence Internationale de l’Energie Atomique n’en est pas sûre, les Mollahs qui dirigent l’Iran ne sont pas assez fous pour se servir d’une telle arme sachant que les 200 têtes nucléaires d’Israël détruiraient alors leur pays tout entier, y compris eux-mêmes.

L’Iran a une petite flotte militaire, même s’il a beaucoup de soldats, quasiment pas de force aérienne et, je le répète, aucune capacité offensive. Ce qui contrarie Israël c’est que l’Iran l’empêche de prendre le contrôle de tout le Monde Arabe. Israël craint les alliés de l’Iran comme le Hezbollah au Liban et la Syrie et maintenant l’Irak chiite, qui empêchent tous Israël de contrôler ces pays voisins.

Israël craint aussi le ralentissement de l’immigration juive et du tourisme vers Israël provoqué par le battement des tambours de guerre qu’il a lui-même déclenché.

Ce qui m’inquiète c’est que Barack Obama a si peur du lobby israélien qu’il fera à peu près n’importe quoi pour s’assurer du vote juif cette année. Chaque fois qu’on l’accuse de ne pas être assez ferme avec l’Iran, il augmente d’un cran les mesures contre l’Iran. Ce serait rassurant de se dire que le président craint le peuple américain, qui en a assez de payer pour des guerres au Moyen-Orient, plus que le lobby israélien. Mais le Lobby sait ce que le Congrès Républicain a appris il y a une paire d’années — le président cède à la pression.

Comme beaucoup de gens que je connais, je prie pour que Barack Obama fasse preuve d’un peu de courage politique, d’abord pour nous protéger d’une guerre mais aussi et surtout pour nous protéger des fous qui dirigent le Parti Républicain.

James Abourezk

James Abourezk est un ancien sénateur étasunien qui pratique le droit à Sioux Falls, South Dakota. Il a écrit "Advise and Dissent, a memoir of his life in South Dakota and in the U.S. Senate". On peut le joindre à georgepatton45@gmail.com.

Pour consulter l’original : http://www.counterpunch.org/2012/01/04/pounding-the-war-drums-against-iran/

Traduction : Dominique Muselet

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